Danseuse allemande, célèbre pour être l’une des jumelles Kessler, un duo emblématique de danseuses, chanteuses et actrices, reconnu pour leur grâce, leur synchronisation parfaite et leur glamour sur scène. Elle s’est produite à l’international, notamment en Europe et aux États-Unis, et a marqué l’histoire du spectacle des années 1950 à 1980.
Allemande, née le 20 août 1936 et morte le 17 novembre 2025
Enterrée (où exactement ?).
Ellen Kessler naît le 20 août 1936 à Nerchau, en Saxe, dans une Allemagne encore marquée par les séquelles de l’entre-deux-guerres. Elle voit le jour quelques minutes avant sa sœur jumelle Alice, avec laquelle elle partagera non seulement sa naissance, mais sa vie entière, comme si la destinée avait voulu que ces deux êtres ne forment qu’une seule et même trajectoire. Leur famille, modeste et discrète, remarque très tôt leur sens inné du rythme, leur capacité à se mouvoir de manière parfaitement synchronisée, comme deux reflets dans un miroir. Leurs parents, comprenant que ce talent pourrait devenir un chemin vers une vie plus ouverte, les inscrivent très jeunes à des cours de danse classique. À Leipzig, les deux fillettes rejoignent le groupe de ballet pour enfants de l’Opéra, où leur discipline, leur rigueur et leur grâce étonnent les professeurs. Ellen, studieuse, réservée, concentrée, développe une personnalité légèrement plus réfléchie que celle d’Alice, plus spontanée et extravertie, mais ensemble, elles forment un équilibre parfait.
L’enfance des jumelles est rapidement bousculée par l’Histoire. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne est divisée, et leur région natale se retrouve en République démocratique allemande. Les perspectives artistiques y sont limitées, et la famille aspire à davantage de liberté. À seize ans, Ellen et Alice obtiennent un visa temporaire pour participer à un stage de danse en Allemagne de l’Ouest. Elles ne retourneront jamais en RDA. Cette fuite, à la fois audacieuse et risquée, marque le premier grand tournant de leur existence. Dans cette Allemagne de l’Ouest en reconstruction, vibrante d'un nouveau souffle culturel, les jumelles découvrent un monde où leur talent peut enfin s’exprimer au grand jour.
Elles s’installent d’abord à Düsseldorf. C’est là qu’elles montent sur scène pour la première fois en tant que professionnelles, dans un cabaret du centre-ville. Très vite, leur physique spectaculaire — grandes, blondes, élégantes — associé à une grâce naturelle et une synchronisation parfaite leur vaut l’attention de producteurs et de directeurs artistiques. Les deux jeunes femmes, encore adolescentes, attirent tous les regards. Elles ne sont pas seulement jolies : ce sont de vraies techniciennes, des danseuses d’une précision rare. Cette maitrise, acquise dès l’enfance dans les écoles rigoureuses de la RDA, devient leur arme secrète dans un monde artistique compétitif.
En 1955, leur vie bascule à nouveau lorsqu’elles sont repérées par le directeur artistique du célèbre cabaret parisien, le Lido. Elles sont engagées pour rejoindre les prestigieuses Bluebell Girls, troupe mythique du music-hall parisien, connue pour son glamour et son niveau d’excellence. Paris devient leur nouveau terrain de jeu, et Ellen y découvre un rythme de vie trépidant, un univers scintillant où les paillettes côtoient les exigences extrêmes d’une vie de scène. Les répétitions sont intenses, les soirées longues, mais les jumelles brillent. Leur duo fascine : elles semblent glisser sur scène, deux silhouettes parfaites, deux sourires assortis, deux corps qui se répondent sans un décalage. Les spectateurs les adorent, les photographes immortalisent chacune de leurs apparitions, et les médias évoquent souvent « les deux blondes du Lido » comme un phénomène unique.
Leur succès parisien les conduit à représenter l’Allemagne de l’Ouest au Concours Eurovision de la chanson en 1959. Leur prestation, bien que modeste au classement, attire une attention considérable. Elles ne sont plus de simples danseuses : elles deviennent chanteuses à part entière, artistes complètes capables de tenir une scène, un micro et un public. Cette exposition européenne ouvre la porte d’un nouveau monde, celui de la télévision. À une époque où ce média explose, où les émissions de variétés deviennent l’épicentre de la culture populaire, Ellen et Alice sentent que leur destin s’apprête à prendre un nouvel élan.
Cet élan se produira en Italie. Au début des années 1960, elles sont invitées à participer à une émission de variétés italienne. Le public tombe immédiatement sous le charme. En quelques semaines, les « gemelle Kessler » deviennent des stars nationales. Leur élégance, leur style chic, leur synchronisation parfaite et leur énergie font d’elles un symbole de modernité dans une Italie en plein boom économique et culturel. Elles deviennent les vedettes de grandes émissions, notamment Studio Uno, un programme suivi par des millions de téléspectateurs. À chaque apparition, Ellen et Alice offrent des numéros impeccables, souvent légers et joyeux, parfois plus audacieux, mais toujours exécutés avec une précision étonnante. Leur chanson « Da-da-un-pa » devient un véritable phénomène, et leur image fait le tour des magazines, affiches, et journaux italiens.
Ellen, pourtant la plus discrète des deux, gagne au fil du temps une reconnaissance individuelle. Elle développe une vraie présence cinématographique, et les jumelles sont sollicitées par le monde du cinéma. Elles apparaissent dans plusieurs productions européennes, souvent dans des comédies ou des films musicaux correspondant à l’esprit de l’époque. Ellen y incarne fréquemment des personnages pétillants, féminins, légers, mais derrière cette apparente simplicité se cache une femme d’une profondeur sensible. Contrairement à ce que le public pourrait croire, elle est de nature introvertie, réfléchie, et apprécie par-dessus tout les moments calmes, loin du tumulte des projecteurs.
Dans les années 1970, alors que leur popularité reste forte en Italie, les jumelles étendent leur carrière à l’international. Elles sont invitées à se produire aux États-Unis. Sur les plateaux américains, elles partagent la scène avec des artistes prestigieux, et leur image de duo glamour incarnant l'élégance européenne séduit le public outre-Atlantique. Ellen vit ces expériences avec une forme de recul. Si elle aime la scène, elle n’a jamais été fascinée par la célébrité pour elle-même. Ce qui la motive, c’est la performance, l’expression artistique, la possibilité de partager cette aventure avec sa sœur.
Sur le plan personnel, Ellen fait le choix, très tôt, de ne pas se marier. Elle connaît des relations, certaines longues, d’autres plus brèves, mais elle refuse toute forme de dépendance sentimentale ou sociale. Elle veut garder sa liberté, son indépendance, et surtout préserver le lien unique qu’elle partage avec Alice. Leur relation, profondément fusionnelle, intrigue souvent. Beaucoup se demandent si cette proximité ne les empêche pas de vivre une vie séparée, mais pour Ellen, il ne s’agit pas d’un sacrifice. C’est une évidence. Sa sœur est sa moitié, sa confidente, son binôme artistique et affectif. Rien, jamais, ne semble devoir les séparer.
À partir des années 1980, leur vie change progressivement. Sans renoncer totalement à la scène, elles ralentissent volontairement leur carrière. Elles décident de quitter l’Italie et de revenir vivre en Allemagne. Elles s’installent à Grünwald, près de Munich, dans une grande maison divisée en deux appartements séparés seulement par une cloison coulissante. Ce choix résume toute leur vie : chacun son espace, mais jamais vraiment loin l’une de l’autre. Ellen profite de cette période plus calme pour renouer avec des passions personnelles, notamment la lecture, la peinture amateur, et la nature. Elle apprécie les promenades, la tranquillité, et mène une existence loin des tumultes d’autrefois, même si les médias continuent régulièrement de les solliciter pour des interviews, des apparitions, ou des hommages aux grandes émissions de variétés d’antan.
Malgré l’âge, Ellen conserve une élégance naturelle et un maintien de danseuse. Sa discipline corporelle reste intacte ; elle se tient droite, marche avec assurance, et même dans les dernières années de sa vie, ses yeux bleus conservent cette intensité qui fascinait le public du Lido ou de Studio Uno. Elle parle souvent de sa carrière avec gratitude, sans regret. Pour elle, tout ce qu’elle a vécu — les voyages, les spectacles, les studios, les films, les applaudissements — accompagne sa vie comme une mosaïque d’expériences précieuses.
Le temps n’altère pas non plus la relation entre les deux sœurs. Elles demeurent inséparables, un symbole vivant de complicité. Cette proximité, que certains commentateurs analysent comme presque mythologique, n’est pour elles qu’une forme naturelle d’amour familial. Ellen, dans des interviews tardives, explique que vivre à deux n’a jamais été un poids. Au contraire, c’était une chance, une stabilité émotionnelle, un repère indestructible dans les aléas de la vie artistique.
La carrière des sœurs Kessler se transforme alors en légende. Pour toute une génération, elles représentent un âge d’or de la télévision, une époque où le music-hall, la danse synchronisée, les duos élégants dominaient l’imaginaire populaire. Elles incarnent le glamour européen, une esthétique raffinée, joyeuse, jamais vulgaire, toujours imprégnée d’un sens du spectacle exigeant. Elles appartiennent à ces artistes dont la simple présence suffit à évoquer une époque entière.
Avec l’avancée de l’âge, Ellen devient plus introspective. Elle évoque souvent la notion de cycle, de boucle, d’accomplissement. Elle parle de vie bien remplie, d’un parcours marqué avant tout par la liberté, l’art et l’amour sororal. Elle n’a jamais considéré que les artistes devaient s’accrocher à la jeunesse ou au succès. Pour elle, tout a une saison, et l’élégance réside aussi dans le fait d’accepter la fin d’une carrière avec dignité, sans amertume.
Durant les dernières années, les jumelles vivent dans une grande tranquillité. Elles accueillent parfois des journalistes, participent à quelques émissions nostalgiques, ou apparaissent dans des documentaires consacrés à leur vie. Ellen s’y montre toujours posée, subtile, avec une voix douce, légèrement voilée par l’âge, mais toujours attentive, précise dans ses mots. Elle évoque parfois le futur avec une lucidité remarquable, rappelant que si elles ont toujours tout fait ensemble, il lui semblerait impensable qu’il en soit autrement lorsqu’il s’agit de la fin du voyage.
Ellen Kessler demeure une figure emblématique de l’histoire du divertissement européen. Au-delà des strass, elle est le symbole d’une génération d’artistes disciplinées, élégantes, construites par le travail et la passion. Sa vie, partagée du début à la fin avec sa sœur jumelle, représente un parcours unique où l’art et la relation humaine se confondent. Elle laissera derrière elle, dans la mémoire collective, l’image d’une femme libre, forte, talentueuse, fidèle à elle-même et à sa sœur, une artiste dont la grâce et la précision ont marqué des millions de spectateurs à travers l’Europe et le monde.
Ellen, tout au long de sa vie, a incarné une certaine idée de la beauté, celle qui ne dépend ni de la jeunesse ni des artifices, mais de la présence, de la précision, de la maîtrise du geste et de l’âme. Dans les coulisses, elle n’était jamais la plus bruyante, la plus flamboyante, mais sans elle, la magie du duo n’aurait pas existé. Sa discrétion était une force, son humilité un charme, sa fidélité une valeur rare. Sa vie, longue et riche, a traversé les générations et les frontières, et continue d’inspirer celles et ceux qui voient dans l’art une manière d’exister pleinement.
Ellen Kessler est morte le lundi 17 novembre 2025, à l’âge de 89 ans, par suicide assisté avec sa soeur jumelle Alice, à Grünwald (Allemagne, en Bavière). Elle est décédée en même temps que sa sœur jumelle Alice, avec qui elle avait partagé toute sa vie, sa carrière et son quotidien depuis la naissance. Les deux sœurs ont choisi de recourir à un suicide assisté, dans leur maison de Grünwald, près de Munich. Leur décision était planifiée, réfléchie, et s’inscrivait dans la continuité de leur lien exceptionnel : elles avaient souvent exprimé l’idée qu’elles ne souhaitaient pas être séparées, même dans la fin de vie. Elles vivaient encore ensemble, dans deux appartements reliés par une simple cloison, et restaient inséparables malgré l’âge. Leur mort a profondément marqué le public, car elle symbolise la conclusion d’une existence menée main dans la main, du premier au dernier jour.
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