Je ne vous écoute pas trop souvent, j'adore votre travail, mais je ne veux pas l'user

Salut John
ou bonsoir monsieur Coltrane,

je ne sais pas trop comment m'adresser à vous via un message virtuel sur un forum alors que depuis l'au-delà vous devez avoir d'autres chats à fouetter mais je vais vous appeler John et vous vouvoyer, question de garder un minimum de respect.

Je ne vous écoute pas trop souvent. Pourtant j'adore votre travail, mais je ne veux pas l'user. Et mes oreilles encore trop jeunes ne comprennent pas toujours tout ce que vous faites. Mais j'aime ce tourbillon et cette douceur presque magique qui transparait dans certaines de vos notes (surtout avec un soprano, vous un héros du soprano, et ça personne ne peut le nier !).

Durant un entretien avec Michel Delorme vous avez dit "je pars d'un point et je vais le plus loin possible" en parlant d'improvisation. J'essaye de faire pareil, pas en impro, mais dans ce que je fais, dans mon travail encore embryonnaire à l'université, dans mon apprentissage du saxophone. Je pars d'un point et j'essaye d'aller le plus loin possible. C'est cette force là que vous m'inspirez. C'est un peu rude en ce moment au sax, j'ai l'impression de brasser de l'air et de ne plus avancer. Parfois ça m'inquiète. Mais j'imagine que vous avez aussi eu des passages à vide alors que vous êtes un génie (je relativise comme je peux !).

Merci pour cet héritage que vous nous avez laissé. D'être resté fidèle à ce que vous vouliez faire même quand les autres ne vous comprenez pas. Un maître du sax comme vous, personne ne devrait l'oublier !

Avec tout mon respect,

K.