Marie Juliette Elisa GRIMAILH

Biographie

Madame LEMONIER née Marie Juliette Elisa GRIMAILH reçut une brillante et solide éducation. En 1831, elle épousa M. LEMONIER, professeur de philosophie qui se fit inscrire au barreau de Bordeaux et devint, en 1845, chef du contentieux du chemin de fer du Nord à Paris. Mme LEMONIER s'était toujours préoccupée de l'amélioration du sort des femmes; elle en avait fait le sujet de ses études. Une circonstance vint, en 1848, l'engager à passer de la théorie à la pratique. Du jour au lendemain le travail s'était arrêté à Paris; des milliers de malheureuses femmes étaient sans ressources. Aidée de quelques amies, qui n'ont cessé depuis de lui prêter un concours dévoué, Mme LEMONIER créa rue du Faubourg Saint-Martin un atelier de couture, et soumissionna au nom de cet atelier une entreprise de fournitures pour les hôpitaux et les prisons. Elle fit toutes les avances nécessaires, tint la comptabilité de l'entreprise déploya une incroyable activité et eut le bonheur de pouvoir fournir pendant deux mois, où tout travail avait cessé, de l'occupation à plus de deux cents mères de famille. Parmi les ouvrières qui l'entourèrent dans son atelier improvisé, Mme LEMONIER avait pu remarquer combien manquaient de notions même les plus élémentaires de couture. Elle en retint la conviction que l'éducation professionnelle des jeunes filles était d'une nécessité absolue, et elle résolut d'y consacrer tous ses efforts. En 1856, elle parvint à former la "Société de protection maternelle" pour les jeunes filles, dont le but était de faire élever gratuitement le plus grand nombre possible de jeunes filles, et leur enseigner une profession qui leur permit de vivre honorablement. En 1862, la"Société de protection maternelle" se transforma, grandit la sphère des ses opérations, se constitua sur des bases nouvelles sous le nom de "Société pour l'enseignement professionnelle des femmes" et se donna pour objet :

1) la fondation d'une école professionnelle pour jeunes filles,

2) la création d'un cours devant préparer aux divers emplois du commerce les jeunes filles adultes qui veulent suivre cette carrière, et pour lesquelles aucune institution spéciale n'avait encore été fondée à ce jour. La première école de la Société s'ouvrit rue de la Perle; les programmes de l'enseignement comprenaient : des cours d'enseignement général, des cours spéciaux professionnels et des ateliers de couture, broderie, fleurs. Le succès dépassa tout ce qu'on pouvait espérer. Une seconde école fut ouverte quelque temps plus tard. Mais cette double direction était une charge trop lourde pour la santé de Mme LEMONIER, qui succomba le 5 juin 1865 après une très courte maladie. Quatre autres écoles ont été fondées ensuite et plus de 600 élèves les fréquentent assidûment.

Tombe

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