Religieuse et chanteuse belge connu pour son succès mondial en 1963 avec ses chansons, notamment son tube « Dominique » qu'elle écrit, compose et interprète au profit de son ordre et qui sera classée numéro 1 des ventes de disques aux États-Unis pendant tout le mois de décembre 1963 (alors qu'elle est chantée en français). Elle réussit également à classer 2 albums de langue française dans les meilleurs ventes d'albums américaines : l'album « Sœur Sourire » (The Singing Nun) se classe numéro 1 pendant 10 semaines au Billboard 200 en 1963 et 1964, et l'album « Sa joie », ses chansons (Her Joy, Her Songs) se classe 90e en 1964. Ces performances sont inégalées pour des albums en langue française dans ce pays. Nommée pour 4 Grammy Awards américains en 1964, dont celui de meilleure chanteuse, elle remporte celui de la meilleure chanson religieuse.
Belge, née le 17 octobre 1933 et morte le 29 mars 1985
Enterrée (où exactement ?).
Soeur Sourire aurait fêté ses 91 ans le jeudi 17 octobre 2024. Plus que 3 jours...
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Soeur Sourire, ou Soeur Luc-Gabriel en tant que religieuse, de son vrai nom Jeanne-Paule Marie Deckers, née le 17 octobre 1933 à Wavre en Belgique et morte dans la même ville le 29 mars 1985, est une religieuse et chanteuse belge des années 1960.
Entrée chez les dominicaines en 1959, elle connaît un succès mondial en 1963 avec la chanson Dominique qu'elle écrit, compose et interprète au profit de son ordre.
Elle est rattrapée par le fisc belge et finit par se suicider de désespoir avec sa compagne en 1985.
Jeanine Deckers est née à Bruxelles le 17 octobre 1933. Elle connaît une enfance et une jeunesse qu'elle décrit comme mornes, puis tente de devenir professeur de dessin sans y parvenir.
Cherchant sa voie pour fuir l'autorité de sa mère, elle entre dans l'Ordre catholique des dominicains en 1959, où elle devient Soeur Luc-Gabriel au couvent de Fichermont, à Waterloo. Très vite, elle se fait apprécier des autres soeurs du couvent pour ses compositions musicales.
Sa hiérarchie décide de lui faire enregistrer un disque et négocie un contrat avec Philips. Ni son nom, ni son image n'apparaîtront sur les pochettes. Le pseudonyme Soeur Sourire, lui-même, dont elle dira plus tard qu'elle le trouvait ridicule, est choisi par un panel d'auditeurs-test, il reste la propriété des contractants : son éditeur et son couvent. Les droits normalement dévolus à l'auteur-compositeur-chanteur reviennent au couvent. En vertu de ses voeux de pauvreté et d'obéissance, Jeanine signe.
La chanson Dominique, dédiée à Dominique de Guzmán, fondateur de l'ordre dominicain dont elle fait partie, obtient un succès mondial. La fraîcheur de sa voix et de ses textes, la simplicité apparente de sa foi lui attirent la sympathie d'un public qui ne se limite pas aux catholiques.
« Dominique-nique-nique s'en allait tout simplement,
Routier pauvre et chantant.
En tous chemins, en tous lieux, il ne parl'que du Bon Dieu,
Il ne parl'que du Bon Dieu. »
Le refrain « Dominique, nique, nique... » a pu susciter des moqueries.
Son anonymat excite la curiosité de la presse et la rumeur lui prête une beauté proportionnelle à la pureté de son âme. En 1963, The Singing Nun est n°1 au Billboard magazine américain et, l'année suivante, Soeur Sourire passe au Ed Sullivan Show ou, plus exactement, c'est Ed Sullivan lui-même et son équipe qui se déplacent au couvent de Fichermont. En 1966, un film américain, The Singing Nun est consacré à son histoire avec Debbie Reynolds dans le rôle-titre. L'actrice n'a que peu de ressemblance physique avec son modèle, dont le visage reste inconnu du plus grand nombre.
À cette époque, Jeanine Deckers reprend les études et essaie, à grand peine (son journal en témoigne), de s'intéresser à la théologie en suivant des cours à l'Université catholique de Louvain. C'est peut-être cette parenthèse estudiantine qui l'amène à s'interroger sur le sens de sa vie. En juillet 1966, convaincue de son absence de vocation et considérant la vie au couvent comme anachronique, elle quitte les ordres sans le moindre viatique.
La postérité avait oublié assez vite la face B du célèbre 45 tours : Les Pieds des missionnaires, et encore plus les titres du disque suivant : Une fleur ou Coeur de Dieu.
Un contrat avec sa maison de disques lui interdit désormais d'utiliser le pseudonyme qui l'avait rendue célèbre. C'est sous le nom de Luc Dominique que Jeanine tente de poursuivre sa carrière avec des chansons comme La Pilule d'or, en 1967, qui est une ode à la contraception. Elle écrit à cette époque des titres plutôt musclés par lesquels elle s'en prend aux mères, aux hommes (qu'elle juge violents et dominateurs), à l'Église catholique et au conservatisme (Les con-conservateurs). Elle se passionne pour les nouvelles approches de la théologie (entre Vatican II et Mai 1968), cherche à inventer pour elle-même et pour sa compagne une nouvelle voie religieuse, qui se situe entre la vie régulière et la vie séculière. Elle refuse par ailleurs à l'époque de se considérer comme homosexuelle.
Le succès de ses disques est très modeste et donne raison à un de ses titres de l'époque, Je ne suis pas une vedette.
Dans la chanson Luc Dominique, elle explique que soeur Sourire est morte :
« Elle est morte, Soeur sourire,
Elle est morte, il était temps. »
Son niveau de vie est très irrégulier, mais suffisant, elle trouve ses revenus dans ses écrits, ses disques, des cours de guitare ou encore un travail auprès d'enfants autistes (notamment). Ses problèmes avec le fisc transformeront cette situation précaire en un drame complet.
En 1976, elle tente un come-back aux États-Unis, mais elle n'intéresse plus personne.
En 1981, elle participe à la sortie de la version remixée de son tube Dominique pour le label Scalp Records dirigé par Gilles Verlant.
Les services fiscaux belges réclament alors à Jeanine Deckers les fortunes qu'aurait dû lui rapporter Soeur Sourire. Ils restent sourds à ses protestations. Elle fit appel à son ancien couvent et à son ancienne maison de production Philips. Les soeurs lui donnaient ce qu'elles estimaient être sa part. Philips, qui touchait les plus gros dividendes (95 % du total, le reste au couvent) ne l'a jamais aidée, tandis que les religieuses se sont montrées généreuses, celles-ci l'ayant par exemple aidée à acheter son appartement de Wavre, à condition qu'elle cesse de dénigrer la congrégation et qu'elle signe un document selon lequel la congrégation ne lui devait plus rien, ce qu'elle fit.
Confrontée à une dette monstrueuse (et les intérêts accumulés), Jeanine et sa compagne, Annie Pécher, thérapeute d'enfants autistes, sombrent dans une dépression que l'alcool et les médicaments ne font qu'aggraver. Toutes deux finissent par se suicider ensemble le 29 mars 1985.
Ironie du sort, le jour de son suicide, et à son insu, la SABAM avait récolté 571 658 francs belges, soit largement plus que sa dette de 99 000 francs belges.
Adaptation cinématographique
Deux films biographiques ont retracé la vie de Soeur Sourire :
* Dominique (The Singing Nun), film américain d'Henry Koster sorti en 1966, alors qu'elle connaissait encore le succès, avec Debbie Reynolds dans le rôle titre ;
* Soeur Sourire, film franco-belge de Stijn Coninx, sorti en 2009 soit 24 ans après sa mort, où elle est incarnée par Cécile de France.
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Dame fantastique avec un seul défaut, la générosité.
A sa place au Paradis.
Abusée de toutes parts, talent gâché et brimée pour son homosexualité. Elle méritait mieux.
c'était une femme gentille et généreuse