Enterré (où exactement ?).
José Alberto Mujica Cordano, appelé Pepe Mujica, est un homme d'État uruguayen, né à Montevideo le 20 mai 1935 et mort le 13 mai 2025. Il est président de la république orientale de l'Uruguay de 2010 à 2015. Guérillero des Tupamaros dans les années 1960-1970, il était détenu en tant qu'otage et torturé sous la dictature militaire. Après le rétablissement de la démocratie, il participait à la création du Mouvement de participation populaire (MPP) avec le Mouvement de libération nationale Tupamaros (MLN-T). Élu député en 1995 et sénateur en 2000, il fut nommé en 2005 ministre de l'Agriculture du gouvernement Vázquez. En 2009, il remporta la primaire présidentielle au sein de la coalition de gauche du Front large, puis est élu au second tour de l'élection présidentielle contre le candidat du Parti national, Luis Alberto Lacalle. En tant que chef de l’État, il refusait les avantages inhérents à sa fonction et mène des réformes sociétales. Ex-guérillero d’extrême gauche, il conduisait une politique de nature sociale-démocrate par pragmatisme affiché, tout en dénonçant la logique de consommation engendrée par le système capitaliste, dont il soulignait le coût humain et environnemental. En vertu de la Constitution, il ne pouvait se représenter à l’issue de son quinquennat présidentiel. Il siègeait ensuite à nouveau au Sénat.
Né du mariage de Demetrio Mujica et Lucía Cordano dans une famille modeste de fermiers d'origines basque (Biscaye) et italienne, le jeune José, à l'âge de six ans, est orphelin de père, celui-ci faisant faillite peu de temps avant sa mort, en 1940.
José reçoit un enseignement primaire et secondaire dans le quartier où il est né. Il commence une école de droit à l'Institut Alfredo Vásquez Acevedo, mais ne la termine pas.
De 13 à 17 ans, il pratique le cyclisme, et représente plusieurs clubs dans toutes les catégories.
José Mujica s'engage d'abord politiquement aux côtés d'anarchistes et d'autres activistes sociaux. Il est proche, à la fin des années 1950, du sénateur blanco Enrique Erro, fondateur de l'Union populaire en 1962.
Il devient ensuite l'un des dirigeants de la guérilla des Tupamaros, active dans les années 1960-1970. Selon lui, la fondation de ce groupe armé est destinée à l'origine autant à se défendre contre les agressions de groupes d'extrême droite qu'à appuyer les mouvements sociaux et les luttes des cañeros, les travailleurs agricoles de Bella Unión organisés en syndicats avec l'aide de Raúl Sendic, qui devient plus tard la figure emblématique des Tupamaros. En octobre 1969, le jour de la commémoration de la mort de Che Guevara, il participe à la prise de Pando. Arrêté par la suite, il s'évade avec plus d'une centaine de prisonniers politiques de la prison de Punta Carretas le 6 septembre 1971, en pleine campagne électorale, avant d'être à nouveau arrêté. Arrêté une autre fois, il s'évade à nouveau avant d'être définitivement arrêté sous le gouvernement de Juan María Bordaberry.
Sous la dictature militaire (1973-1985), il est fait prisonnier-otage de la junte et détenu dans des conditions sordides (deux ans au fond d’un puits). Avec d'autres dirigeants des Tupamaros (Sendic, Fernández Huidobro, Mauricio Rosencof, Adolfo Wasem, Julio Marenales, Henry Engler (es), Jorge Manera (es), Jorge Zabalza, etc.), il est alors continuellement torturé et menacé d'exécution par les militaires au cas où les Tupamaros décideraient d'agir contre la dictature. Les otages sont transférés de caserne en caserne pendant toute la durée de la dictature, Mujica restant ainsi aux côtés de Fernández Huidobro et Mauricio Rosencof, avec qui il communique en tapant sur les parois.
Amnistié au retour de la démocratie, en 1985, il abandonne la lutte armée pour s'engager dans la voie électorale, en cofondant le Mouvement de participation populaire (MPP), qu'il dirige, tout en restant membre de la direction collective du Mouvement de libération nationale - Tupamaros (MLN-T). Le MPP, composé du MLN-T et d'autres partis, devient progressivement la principale composante du Frente Amplio (Front large), la coalition de gauche qui s'oppose aux deux partis traditionnels, le Parti blanco et le Parti colorado. En 1994, il est élu député sur la liste 609 (qui regroupe plusieurs groupes autour du MPP), puis sénateur en 1999. Dans le privé, Mujica vend des fleurs avec sa femme, Lucía Topolansky, tandis que son langage populaire, faisant appel à des métaphores issues de l'imaginaire gaucho, ainsi que ses capacités de négociation contribuent à l'imposer sur la scène politique. À la fin des années 1990, il est élu président du Congrès uruguayen.
Réélu sénateur en 2004 (liste 609), il est nommé Ministre de l'Agriculture du gouvernement de gauche (Frente Amplio) du président Tabaré Vázquez. Mujica est accompagné dans cette tâche par le vice-ministre Ernesto Agazzi, ingénieur agronome chevronné et également ex-guérillero Tupamaro. Il est reconduit en septembre 2006 à la direction collégiale du MPP, obtenant 90 % des votes.
En 2007, il échoue à faire admettre par le Congrès du Front large la candidature de Constanza Moreira comme présidente. À l'occasion d'un remaniement ministériel, Vázquez le fait démissionner de son poste le 3 mars 2008. Il redevient alors sénateur, sans annoncer ouvertement sa candidature. Il rend toutefois visite aux chefs d'État voisins (Kirchner en Argentine, alors en pleine « guerre du papier » contre l'Uruguay, Lula au Brésil, etc.) : s'il n'est pas alors véritablement considéré comme présidentiable en Uruguay, les autres présidents américains le considèrent comme tel. En août 2008, il rend visite au candidat blanco Jorge Larrañaga, ce qui suscite l'agacement de l'électorat blanco de voir leur candidat dialoguer avec un ex-guérillero. Le 14 décembre 2008, il est investi comme « candidat officiel » du Front large pour les prochaines élections primaires au sein de la coalition de gauche.
Il remporte l'investiture du Frente Amplio le 29 juin 2009, contre Danilo Astori (Assemblée Uruguay), représentant de la tendance centriste de la coalition, pour être candidat à l'élection présidentielle. Astori devient son colistier, tandis que Mujica démissionne en mai 2009 du MPP pour devenir le représentant de l'ensemble du Frente Amplio. Le 25 octobre 2009, il arrive en tête du premier tour de l’élection présidentielle avec 48 % des voix.
Mis en ballotage par son adversaire du Parti national, Luis Alberto Lacalle (néolibéral), Mujica est élu avec 52,9 % des voix lors du second tour, le 29 novembre 2009, contre 42,9 % des voix pour Lacalle; il est investi le 1 mars 2010.
Le 1 mars 2010, José Mujica devient officiellement président de l'Uruguay, au cours d'une cérémonie organisée place de l'Indépendance, à Montevideo, au pied de la statue du héros national, José Gervasio Artigas.
négociations au sein du Front large ayant été rapides. La composition du gouvernement est ainsi élaborée en coordination avec le Commandement central du Front large. Les ministres du Front Líber Seregni (FLS, l'autre grande composante du Front large) sont désignés par le vice-président Danilo Astori, qui en est le dirigeant.
En termes généraux, il s'inscrit dans la continuité de la politique de la mandature précédente. La part des dépenses sociales dans le total des dépenses publiques passe ainsi de 60,9 % à 75,5 % entre 2004 et 2013. Selon le sociologue Denis Merklen, lorsque José Mujica rend le pouvoir à son successeur, l'Uruguay est à nouveau « champion de l'Amérique latine en matière sociale. En décembre 2013, le chômage représente 6,3 % de la population active. L'emploi non déclaré concerne seulement 16 % des salariés. La pauvreté passe de 40 % en 2005 à 11,5 % de la population et elle est inférieure à 3 % dans les zones rurales. L'indigence touche 0,5 % des personnes. Sur la totalité de ces indicateurs, l'Uruguay est alors le pays le mieux placé de l'Amérique latine. » Le salaire minimum est rehaussé de 250 %.
Il soutient par ailleurs le renforcement des syndicats. D'après la Confédération syndicale internationale, l'Uruguay est devenu le pays le plus avancé d’Amérique en matière de respect « des droits fondamentaux du travail, en particulier la liberté syndicale, le droit à la négociation collective et le droit de grève ».
Il annonce en mai 2010 le dépôt d'un projet de loi devant limiter le secret bancaire pour lutter contre l'évasion fiscale, conformément aux standards de l'OCDE. Selon la Banque centrale de l'Uruguay, près de 18 % des dépôts appartiendraient à des non-résidents, soit 2 500 millions de dollars, détenus pour la plupart par des Argentins.
La loi est votée par les 2 chambres du parlement uruguayen en décembre 2010, la plus importante loi en matière fiscale depuis celle de 2007 qui avait institué l'impôt sur le revenu.
Mujica renouvelle en avril 2010 avec le Venezuela l'accord commercial de 2005, signé par Tabaré Vazquez, qui prévoit notamment l'approvisionnement en pétrole de l'Uruguay à des conditions favorables. Il est proche du président vénézuélien Hugo Chávez, qu'il considère comme « le gouvernant le plus généreux [qu'il ait] jamais connu ». En 2011, il s'exprime contre les opérations militaires déclenchées par plusieurs pays occidentaux contre la Libye.
En octobre 2012, le Parlement vote la légalisation de l'avortement. Contrairement à son prédécesseur, qui avait mis son veto à cette légalisation, Mujica fait approuver la loi. L'Uruguay devient ainsi le deuxième pays d'Amérique latine à autoriser l'avortement après Cuba. En avril 2013, les parlementaires approuvent définitivement une loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe.
En juin 2012, le gouvernement propose de légaliser et réguler la vente de marijuana. Malgré des critiques venues du monde entier, la revue britannique Monocle salue cette décision, et le magazine américain Time se demande ensuite si ce n'est pas un exemple à suivre pour le reste du monde. Le 6 mai 2014, Mujica signe une loi légalisant le cannabis et régulant toute sa chaîne de production sous l'autorité de l'État.
José Mujica quitte son poste de président le 1 mars 2015, en laissant l'économie du pays relativement en bonne santé, et avec une stabilité sociale meilleure que celle des pays voisins.
À l'âge de 89 ans et atteint d'un cancer de l'œsophage contre lequel il lutte depuis avril 2024, il donne une longue interview au New York Times en août 2024, dans laquelle il expose sa philosophie pour une vie heureuse et dénonce la dictature du marché qui entraîne l'humanité dans une course insatiable à la consommation.
Le 9 janvier 2025, il déclare au journal local Búsqueda avoir décidé d'arrêter les traitements relatifs au cancer dont il souffre, devenu incurable en raison de son état affaibli par d'autres maladies chroniques : « Mon cycle est terminé. Clairement, je suis en train de mourir. [...] Aucun traitement ni aucune chirurgie ne me conviennent car mon corps ne peut les supporter. »
Le 12 mai 2025, sa femme annonce que l'ancien président est en phase terminale de sa maladie.
José Mujica est mort le mardi 13 mai 2025, à l’âge de 89 ans, des suites de son cancer, à Rincón del Cerro (Uruguay). Son décès est annoncé par le président uruguayen en exercice, Yamandú Orsi.
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Il a démontré qu'on peut mener une politique de gauche et économiquement viable pourvu qu'on ne fasse pas du scoring entre riches. Je pense que notre époque devrait s'en inspirer au lieu de couper les droits sociaux des pauvres tout en filant des malles de passe-droits aux dominants parce que "la gauche sa marche pa lol"
Un président juste, il mérite largement le paradis.