Francais, né le 10 mai 1934 et mort le 20 novembre 2025
Enterré (où exactement ?).
Joseph-Thomas Recco, dit Tommy Recco et surnommé « Geronimo », né le 10 mai 1934 à Propriano (Corse) et mort le 20 novembre 2025 à Marseille (Bouches-du-Rhône), est un tueur en série et braqueur français. Il est l'auteur d'au moins sept meurtres, entre 1960 et 1980. Il est soupçonné d'en avoir commis trois autres, en 1959. Surnommé l'assassin de la Saint-Sylvestre, il fut le plus vieux prisonnier de France avec 62 ans passés en prison.
Joseph-Thomas Recco naît le 10 mai 1934 dans une famille de pêcheurs qui tient une poissonnerie à Propriano. Il fait partie d'une famille de onze enfants « dont sept ont connu un destin tragique : l'un est mort en bas âge, deux dans des accidents, deux ont été tués par balles, et deux autres ont été condamnés à de lourdes peines pour des meurtres ».
En 1947, à 13 ans, Tommy « cale les filets, avec son père, pour approvisionner la poissonnerie familiale ».
Au milieu des années 1950, Tommy Recco effectue son service militaire dans la Marine nationale, avant de retourner en Corse où il redevient pêcheur. Il se marie et a à un fils, en 1956, qu'il connaîtra à peine.
Joseph-Thomas se fait plutôt appeler Tomi ou encore Tommy, prénom anglicisé pour mieux séduire les touristes étrangers qui acceptent d'aller avec lui pêcher la langouste.
En 1959, trois jeunes touristes allemandes disparaissent, près des côtes ajacciennes. Après l'ouverture d'une enquête, les policiers apprennent que les trois jeunes filles ont été guidées par l'un des enfants Recco, avant de disparaître. Les soupçons se portent sur Tommy, vingt-cinq ans, qui est le dernier à les avoir vu vivantes. Placé en garde à vue, Tommy Recco reconnaît avoir promené les jeunes touristes et nie être à l'origine de leur disparition. Il est relâché car aucune preuve ne permet ni de dire s'il est l'auteur de cette triple disparition, ni même de confirmer que les trois disparues sont mortes.
Les enquêteurs ignorent également si Antoine Recco, trente ans, a aidé son frère dans la commission des faits : celui-ci est soupçonné, en 1982, après avoir commis un double meurtre similaire l'année précédente.
La disparition des trois touristes allemandes se solde par un non-lieu.
Le 28 octobre 1960 à Propriano en Corse, Tommy Recco et son jeune frère Pierre pêchent à la dynamite. Soudain, ils se font repérer par un garde maritime, Joseph Casabianca, qui se trouve être le parrain de Tommy Recco. Par peur d'être pris en flagrant délit de braconnage et de recevoir une amende, Tommy Recco, pris de panique, se rue sur la plage et tire au fusil sur son parrain ; pour s'assurer qu'il est bien mort, il le frappe plusieurs fois avec la crosse de son fusil, puis lui fracasse le crâne à l'aide d'un rocher d'une trentaine de kilos. Une fois revenu au bateau, Tommy Recco refuse de s'expliquer face à son jeune frère qui voit du sang sur les mains de Tommy et sur le fusil. Les policiers de Propriano se rendent sur la plage à la suite de la découverte du corps du parrain de Tommy Recco. Ils découvrent près du cadavre des débris de bois couverts de peinture verte, supposés provenir de la crosse d'un fusil.
La rumeur propage que Tommy Recco pourrait ne pas être étranger à cet assassinat. Les policiers l'interrogent et s'aperçoivent qu'il est le filleul de la victime. Tommy Recco nie toute implication dans le meurtre de son parrain. Menée par la mère (déjà endeuillée par la mort d'un de ses fils dans un accident de voiture et par celle d'un nourrisson) la famille se soude et affirme dur comme fer l'innocence de Tommy.
Le 30 novembre 1960, Pierre, le frère de Tommy, dénonce ce dernier à la police en témoignant des cris qu'il a entendus le jour du meurtre du parrain. De nouveau interrogé, Tommy nie d'abord, puis avoue au bout de plusieurs heures être l'auteur du meurtre. Il reconnaît ne pas avoir voulu payer d'amende à cause de l'interdiction de la pratique de la pêche à la dynamite et qu'il a totalement dérapé, en se ruant sur la plage pour tuer le garde maritime.
Tommy Recco, vingt-six ans, est inculpé d'assassinat, le 2 décembre 1960, puis placé en détention provisoire. Après les aveux de son fils, Micheline Recco, dite Mama Recco, lui fait comprendre qu'« un assassin n'a pas sa place dans le clan Recco » et lui tourne le dos. À la suite de cela, Tommy Recco se rétracte de toute culpabilité concernant l'assassinat de son parrain. Sa famille le soutient et dit croire en son innocence.
Le procès de Tommy Recco se déroule du 6 au 8 décembre 1962 et s'achève par sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité. Une rumeur erronée, tenace, encore reprise de nos jours, colporte une condamnation à la peine capitale suivie d'une grâce présidentielle.
Au cours de son incarcération, Tommy Recco apprend les multiples drames qui touchent sa famille. L'un de ses frères, Ernest Toussaint, est tué le 29 avril 1973 à l'âge de 42 ans par son beau-frère à cause d'un différend. Trois années plus tard, Pierre Recco, son jeune frère qui l'a dénoncé, est tué par deux hommes encagoulés le 5 novembre 1976, à dix jours de ses trente-trois ans, alors qu'il ancrait son bateau.
En 1977, une nouvelle mort a lieu dans la famille Recco. L'une de ses sœurs, Francine, l'épouse de l'assassin de Toussaint, tombe accidentellement dans l'escalier et meurt sur le coup.
Tommy Recco est libéré, le 7 novembre 1977, après avoir obtenu une libération conditionnelle, due à sa bonne conduite en prison. Il se rend à Marseille pour commencer une nouvelle vie et travaille comme livreur dans un magasin qui vend des combinaisons de plongée.
Le 22 décembre 1979, une tuerie se produit au magasin Mammouth de Béziers dans l'Hérault : lors du braquage, Tommy Recco tue avec un Smith & Wesson calibre 38 trois caissières (Sylvette Maurel, vingt-sept ans, Renée Chamayou, vingt-huit ans et Josette Alcaraz, vingt-sept ans) dans la salle de comptage de la recette du magasin. Par ailleurs, 700 000 francs — ± 345 000 € de 2019 — sont dérobés par Recco qui prend la fuite après la tuerie.
En l'absence de témoins, l'enquête s'avère difficile pour les policiers qui constatent que les victimes, allongées, ont toutes été tuées d'une balle dans la nuque et supposent que le tueur a fait preuve de sang froid.
La brigade de police de Béziers rencontre des difficultés à retrouver l'auteur de ce triple assassinat et l'enquête reste au point mort car aucun élément ne permet d'aboutir à l'interpellation d'un quelconque suspect.
Le 18 janvier 1980 à Carqueiranne, dans le Var, Sandrine Le Goff, une fillette de onze ans, entend son père, Gilles, se disputer avec Recco. Elle appelle sa mère à son travail (un foyer pour enfants), laquelle a déjà quitté son lieu de travail. La petite fille parle alors à la directrice du foyer, qui prévient tout de suite les voisins les plus proches de la fillette. Jacques Coutrix, le voisin des Le Goff, se rend chez elle pour voir ce qui se passe. Inquiète de ne pas voir revenir son mari, M Coutrix se rend chez ses voisins et découvre dans la maison le corps de son mari ainsi que celui de Sandrine. Elle prévient la gendarmerie laquelle, une fois sur place, découvre dans le sous-sol de la maison le cadavre de Gilles Le Goff.
Les gendarmes recueillent un indice déterminant : la fillette a signalé à la directrice de sa mère que son père était en train de se disputer avec « le cousin de René ».
Les gendarmes procèdent à des recherches pour déterminer qui est « le cousin de René ». Ils découvrent qu'un certain Tommy Recco a un cousin qui se nomme René et qu'il connaît le père de la fillette.
Tommy Recco est interpellé le 19 janvier 1980 puis placé en garde à vue. Il nie être l'auteur du triple assassinat ; le gendarme qui l'interrogeait doit s'absenter, un autre gendarme prend la relève. Tommy Recco voit sa cousine quitter la gendarmerie. Surpris, il demande au gendarme pourquoi sa cousine était ici ; le gendarme répond qu'elle est venue à cause de « ce que tu as fait ». Tommy Recco avoue pour quelle raison il a tué les trois personnes à la villa, avec un Smith & Wesson calibre 38. Il déclare qu'il voulait acheter une arme au père de la fillette, qu'il connaissait bien. Ce dernier aurait refusé, une dispute aurait éclaté, Recco a vu rouge et l'a tué. Ensuite il est sorti du sous-sol, a traversé le jardin, rencontré Monsieur Coutrix, l'a suivi dans la maison pour le tuer d'une balle dans la nuque. S'étant retrouvé seul face à la fillette, il avoue qu'il a paniqué et l'a tuée aussi pour ne pas laisser de témoins.
Au terme de sa garde à vue, le 21 janvier 1980, Recco est inculpé du triple assassinat de Carqueiranne puis placé en détention provisoire pour ces faits, commis en état de récidive. Au lendemain de son incarcération, Recco se rétracte du crime.
Par ailleurs, le procureur de la République chargé de l'affaire de la tuerie de Béziers a connaissance du triple meurtre de Carqueiranne et constate que ces trois victimes ont toutes été tuées d'une balle, comme les trois caissières de Mammouth. Il fait équipe avec le procureur chargé du triple meurtre de la villa et, à la suite d'expertises, découvre que c'est certainement la même arme ou le même type d'arme qui a servi à tuer les trois caissières et les trois victimes de Carqueiranne. Interrogé pour son éventuelle implication dans le triple meurtre de Béziers, Tommy Recco réfute tout.
Le 30 avril 1980, Tommy Recco est placé en garde à vue pour le triple assassinat de Béziers. Il nie avoir été au magasin Mammouth en décembre 1979. Un retraité reconnaît par la suite Tommy Recco lors d'une séance de tapissage. Recco est de nouveau inculpé, le 2 mai 1980, pour le braquage et le triple assassinat des caissières du Mammouth de Béziers.
En mai 1980, un retraité se présente au commissariat de Toulon et déclare reconnaître Recco en affirmant que celui-ci était présent au Mammouth le jour de la tuerie. Le retraité raconte que cet homme, à savoir Tommy Recco, avait un comportement suspect et qu'il scrutait le magasin comme s'il cherchait quelqu'un ou quelque chose. Le retraité se souvient de cette personne en raison de ses yeux bleus étincelants.
Deux reconstitutions sont organisées : l'une au magasin Mammouth et l'autre dans la villa de Carqueiranne. Ces reconstitutions n'apportent rien de concret, Tommy Recco ne donnant aucun élément qui puisse expliquer pourquoi il a commis les deux triples meurtres. Les policiers apprennent que Tommy Recco, dans le cadre de son travail, a livré une combinaison de plongée au magasin Mammouth. Il a pu en profiter pour repérer les lieux et pour revenir un autre jour pour dérober de l'argent. Le butin n'a jamais été retrouvé.
Alors que Tommy Recco attend son procès, les policiers apprennent que son frère Antoine, cinquante-deux ans, est impliqué dans la disparition de deux jeunes filles de vingt-et-un ans. En effet, au début de l'année 1982, une rumeur raconte qu'Antoine pourrait être l'auteur de la disparition de deux touristes françaises au mois de septembre 1981.
Les policiers interpellent Antoine Recco, le 14 août 1982, pour l'interroger sur les deux jeunes filles disparues. Il nie, lorsque d'autres policiers trouvent dans son bateau les maillots de bain des jeunes filles. Antoine Recco avoue alors qu'il a bien rencontré ces filles et qu'il les a emmenées dans son bateau pour une balade. Les filles ont résisté à ses avances ; il les a étranglées, puis a jeté leurs corps lestés à la mer. Antoine Recco est inculpé du double assassinat puis placé en détention provisoire.
De la même manière que son frère Tommy, Antoine se rétracte, le 7 octobre 1982, dénonçant avoir été victime de la rumeur portée sur la « malédiction de la famille ». Celui-ci sera condamné, le 7 juin 1986, à la réclusion criminelle à perpétuité : une peine confirmée, en octobre 1987, lors du procès en cassation.
Le procès de Tommy Recco s'ouvre le 6 juin 1983, devant la cour d'assises de Draguignan.
Mama Recco, comme est surnommée sa mère, et son épouse Chantal sont les deux seules personnes à croire en l'innocence de Recco. Pendant tout le procès, Recco se dit innocent. Il est interrogé notamment quant au mobile du meurtre du père de la fillette de Carqueiranne. Tommy Recco reconnaît tout de même que c'est son impulsivité qui l'a poussé à tuer son parrain vingt-trois années plus tôt.
Interrogés à propos de l'état mental de Tommy Recco, les experts psychiatres le déclarent responsable de ses actes. Son caractère bouillant et impulsif a entraîné une bouffée de violence incontrôlée qui l'a poussé au meurtre. L'avocat Paul Lombard est l'un des défenseurs de Tommy Recco.
Le 14 juin 1983, Tommy Recco est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de dix-huit ans.
Libérable à compter de janvier 1998, Tommy Recco accumule les demandes de libération conditionnelle depuis 2001. Ces dernières sont toutes rejetées.
Antoine Recco est, quant à lui, libéré en mai 2010, pour raison médicales, après presque vingt-huit années de détention. Celui-ci termine sa vie en Corse, il est mort le 19 octobre 2016.
En prison pendant plus de quarante années, Tommy Recco purge sa peine dans le centre de détention de Borgo (Haute-Corse) et est un des plus anciens détenus de France. Après de nombreuses demandes de libération conditionnelle et de suspension de peine pour raisons de santé, de requêtes toutes rejetées, il forme en mai 2017 une nouvelle demande de libération sous surveillance électronique qu'il n'obtient pas. Recco fait une nouvelle demande de liberté conditionnelle, en juillet 2019, qui lui est refusée le 23 décembre 2019. Il fait appel de ce rejet ; la chambre d'application des peines rejette de nouveau sa demande, le 7 juillet 2020.
Le 29 avril 2021, Recco dépose sa 21 demande de remise en liberté afin de « mourir libre et dans son lit ». Cette demande lui est refusée en première instance, le 4 novembre 2021, puis en appel, le 1 février 2022. Il effectue la saisine de la Cour européenne des droits de l'Homme, le 30 juin 2023, laquelle est examinée, en février 2024, en se fondant sur l'article 3 de la déclaration des droits de l'Homme. La juridiction devait rendre sa décision, à la fin de l'année 2025.
En octobre 2024, Recco quitte la prison de Borgo pour intégrer le Centre de détention de Salon-de-Provence, en raison d'un cancer dont il souffre depuis plusieurs années. Cette nouvelle écœure Guy Maurel, qui estime qu'aucun traitement de faveur ne doit être fait à l'assassin de son épouse.
Tommy Recco est mort le jeudi 20 novembre 2025, à l'âge de 91 ans, d'un cancer, à l'hôpital de Marseille (France). Il était le plus vieux détenu de France et a passé 62 années de sa vie en prison.
Aidez-nous à localiser la tombe de Tommy Recco en nous envoyant l'adresse du lieu où se trouve sa sépulture (cimétière...). Facultatif : transmettez-nous également les coordonnées GPS de l'emplacement exact de la sépulture de Tommy Recco.
Nous n'avons pas de citations de Tommy Recco pour le moment...
Si vous connaissez des citations de Tommy Recco, nous vous proposons de nous les suggérer.
Proposez une citation.
Soyez le premier à poser une question sur Tommy Recco.
Si vous ne trouvez ce que vous recherchez sur Tommy Recco, décrivez-nous votre demande et nous vous répondrons personnellement dans les plus brefs délais.
Demandez-nous




| 5 étoiles | 0 | |
|---|---|---|
| 4 étoiles | 0 | |
| 3 étoiles | 0 | |
| 2 étoiles | 0 | |
| 1 étoile | 0 | |
| 0 étoile | 0 |
Vous avez des questions sur Tommy Recco ? Des remarques ? Des infos à partager ?
Si vous connaissez un site qui parle de Tommy Recco et susceptible d'apporter des informations complémentaires à cette page, vous pouvez nous proposer le lien. Après délibération (si nous pensons que le contenu proposé est intéressant), nous afficherons le lien vers cette nouvelle source d'infos et nous vous préviendrons par e-mail quand il sera publié.