Jacques Le Goff

 
Jacques Le Goff
1924 - 2014
 

Historien, Scientifique (Histoire).

Nationalité française Francais, né le 1er janvier 1924 et mort le 1er avril 2014

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Biographie

Jacques Le Goff, né le 1er janvier 1924 à Toulon et mort à Paris le 1er avril 2014, est un historien médiéviste français.

Il s'intéresse particulièrement dans ses recherches à l'anthropologie médiévale, et à l'histoire des mentalités. Ses maîtres sont Charles-Edmond Perrin (1887-1974), le directeur de thèse de Georges Duby, et Maurice Lombard (1904-1965). Il rappelle aussi volontiers l'influence d'Henri Pirenne (1862-1935), un des fondateurs de l'École des Annales, et d'Henri Michel, qui fut son professeur d'histoire au lycée de Toulon.

Son père, Jean Le Goff, né en 1878, est issu d'une famille modeste et bénéficie de la politique de la IIIe République qui permet l'ascension sociale des gens modestes. Après avoir étudié à Rennes, il devient professeur certifié d'anglais. Il enseigne à Salonique, Smyrne et Alexandrie puis devient professeur de lycée à Toulon. Jean Le Goff était assez fermé à l'égard de la religion et adhère à la Mission Laïque. Cette opinion anticléricale est renforcée lors de l'affaire Dreyfus. Il rencontre sa femme à Toulon et se marie le 3 avril 1923. Durant la Première Guerre mondiale, il sert comme soldat puis comme interprète auprès de l'armée américaine. Cette expérience lui laisse une mauvaise opinion des Américains contrebalancée par un sentiment positif vis-à-vis des Anglais. Paralysé à la fin de sa vie, il meurt en 1958.

La mère de Jacques Le Goff est née en 1891, en Provence. Élevée dans une école religieuse, elle reçoit une éducation pieuse. Elle reste très proche des coutumes et de la culture méridionales. Contrairement à son mari, elle est très proche de la religion qui l'encourage dans ses idées traditionalistes (mais sera opposée au régime de Vichy). Elle meurt le 21 juin 1984.

Jacques Le Goff décrit son père comme étant « droit, honnête, dévoué et intègre ». Il cherche à comprendre le comportement de son père et par là, à découvrir comment une société peut être modelée par des mentalités et des comportements, forgés par l'histoire, ses tendances et ses évènements marquants. Les caractères opposés et complémentaires de ses parents ont beaucoup influencé Jacques Le Goff notamment dans ses choix : au contact d'une éducation religieuse et d'un enseignement public, il a pu développer une liberté de conscience.

Il se forge des opinions politiques alors qu'il est encore assez jeune : il refuse de défiler devant Pétain en première, mais « sur quoi, l'après-midi, un de mes camarades a usé de menaces : "Comme on te veut du bien, on te conseille fortement d'aller défiler sinon tu verras que les ennuis pour toi et ta famille ne seront pas petits." J'ai raconté cela à la maison en rentrant, et ma mère, fort inquiète, a insisté pour que j'aille à la cérémonie. Finalement, je suis allé défiler. Lâcheté personnelle, donc. Cela n'arrange pas mes souvenirs ». Ceci est inscrit sur des fichiers à Vichy et il n'obtient aucune pension lorsqu'il fait son hypokhâgne au lycée de Marseille. Il reste toujours opposé au régime de Vichy et il estime que « Pétain est la plus grande tache sur l'histoire de France[réf. nécessaire] ». Jacques Le Goff développe une passion en tant qu'observateur de la politique. En effet, même s'il vote au départ pour le MRP (Mouvement républicain populaire), il arrête très vite et ne se tourne pas vers le communisme comme c'était chose courante à l'époque (le fait qu'il ait assisté au Coup de Prague en est une cause). Cependant, il devient un militant du PSU (Parti socialiste unifié) de 1958 à 1962. Attiré par le marxisme, qui lui paraît exiger une certaine ouverture d'esprit, il associe d'autres disciplines à son étude de l'histoire, et notamment l'anthropologie.

Il entre en hypokhâgne au lycée de Marseille, mais suit peu les cours. Convoqué par le STO, il se réfugie dans le maquis. Il lit beaucoup et rencontre le Moyen Âge avec la figure d'Ivanhoé de Walter Scott. Il obtient un certificat de français, latin et grec. Il doit suivre des cours de philologie à la Sorbonne pour finir sa licence et préparer son agrégation de lettres, mais il abandonne après deux semaines et se tourne vers l'histoire. Il garde une mauvaise impression de la Sorbonne, mais se plaît à Paris où il a accès à d'autres formes de culture comme le cinéma et le théâtre.

En 1945, après un voyage à Innsbrück, le Quai d'Orsay lui propose de travailler sur l'histoire tchécoslovaque : il apprend le tchèque et travaille sur le sujet Les Origines de l'université Charles de Prague au milieu du XIVe siècle. En 1946, il est séduit par la ville de Prague et décide de poursuivre ses études à l'université Charles de Prague de 1947 à 1948. En février 1948, il assiste au coup de Prague et à la prise de pouvoir par les communistes.

En 1950, il passe son agrégation, le jury étant composé de Fernand Braudel et Maurice Lombard, et devient membre de l'École française de Rome. Il part ensuite enseigner au lycée Louis-Thuillier d'Amiens, mais il se rend compte qu'il ne veut pas enseigner et préfère la recherche collective. Pour continuer sa formation, il étudie à Oxford pendant un an, mais ne s'y plaît pas. Suite à cela, il travaille un an au CNRS, mais c'est à nouveau un univers qui ne lui convient pas.

C'est pourquoi il se rend à la Faculté de Lille où il occupe un poste d'assistant. Il se réfère souvent à l'école historique française des annales et à Henri Pirenne, le spécialiste du Moyen Âge. Cette période devient l'objectif de sa thèse sur les XIe et XIIIe siècles. Mais, ayant une grande liberté, il n'avance pas vite sur son sujet : « Les idées et attitudes à l'égard du travail au Moyen Âge ». Il est fasciné par cette période dont la stabilité s'accompagne d'un grand essor économique et d'importantes transformations politiques avec l'entrée de la bourgeoisie urbaine dans l'histoire.

En 1960, il obtient un poste à la VIe section de l'École pratique des hautes études. Deux ans plus tard, il se voit offrir le poste de directeur d'étude. Il accepte, car il aime la liberté de recherche et la possibilité de nombreux échanges intellectuels ; il se rend en Italie, en Allemagne et en Pologne. Il y travaille sur le développement intellectuel au Moyen Âge. En 1960, il assiste Braudel qui travaille en histoire économique. Ceci lui permet de rencontrer des historiens étrangers et même de rencontrer sa femme qu'il épouse en 1962 à Varsovie.

Bien qu'il ne fasse pas de thèse d'État, il accède en 1969 à la direction des Annales avec Emmanuel le Roy Ladurie et Marc Ferro ; puis en 1972 il devient président de la VIe section de l'École pratique des hautes études qu'il transforme en établissement autonome en 1975 : l'École des hautes études en science sociale (EHESS). Il y met en place un groupe d'anthropologie historique de l'Occident médiéval. Dans ce contexte, il apprend le rôle et le fonctionnement des institutions, ce qui lui redonne de l'intérêt pour l'histoire politique.

Pour comprendre et expliquer la continuité des évènements historiques, Jacques Le Goff s'intéresse à l'histoire des sociétés et en particulier à celle des mentalités qui pour lui constituent une histoire plus « subtile » : « l'histoire est mue par des mouvements profonds et continus, elle ne connaît pas de rupture brusque. » Il ne donne pas trop d'importance à la croisade dans son ouvrage Civilisation de l'Occident médiéval. Il ne sacralise pas non plus la Révolution française.

Pour Jacques Le Goff, l'histoire ne peut être objective : c'est une « activité presque involontaire de rationalisation ». Il s'est penché sur l'Histoire comme mémoire, sur l'histoire des mentalités et des sensibilités en utilisant des documents traditionnels et des documents qui témoignent du vécu passé et récent, comme des confessions[pas clair] ou encore des objets de la vie quotidienne. Il porte également son intérêt sur la place des sentiments et de l'affectivité dans l'Histoire. À cet égard, il s'intéresse à deux épisodes historiques : d'abord le début du XIe siècle, période d'entente entre la monarchie et l'Église. En effet, Helgaud de Fleury fait passer Robert le Pieux pour un saint alors qu'il répudie sa femme, en enlève une autre qu'il épouse et ainsi devient bigame. Le second épisode se situe à la fin du XIIe siècle, lorsque Philippe Auguste veuf se remarie, mais qu'il ne consomme pas le mariage et fait emprisonner sa femme pour pouvoir se remarier. Il cherche à montrer avec ces deux épisodes que le coeur et les sentiments sont alors plus forts que la raison d'État. L'époque médiévale l'attire à travers l'attitude à l'égard de la femme, l'appréciation positive du travail et l'omniprésence de la religion.

En 1960, lorsqu'il écrit pour Les Grandes Civilisations chez Arthaud, il se charge de l'iconographie et sa subjectivité ressort nettement : il montre une chrétienté violente et archaïque qui s'oppose à la créativité d'un puissant essor. Dans ce livre, il accorde une grande importance à l'histoire des mentalités et de la sensibilité et on peut y percevoir une tonalité marxiste[réf. nécessaire].

En 1968, il débute l'émission les Lundis de l'Histoire sur France Culture, destinée à un public savant. C'est une activité qu'il poursuit jusqu'à son décès, et en 1971, il est associé au projet Faire de l'histoire qui est une histoire des Annales destinée à un public plus large. Il cherche à être un homme de son temps en s'adressant à plusieurs catégories d'auditeurs, mais aussi en essayant de communiquer davantage. C'est à cette époque, en 1977, qu'il réunit tous ses articles écrits entre 1964 et 1976 et les publie sous le titre Pour un autre Moyen Âge. Il écrit également des articles sur le domaine de l'histoire et de l'historien pour l'Enciclopedia Einaudi.

Dans les années 1980, il s'intéresse à l'imaginaire politique (ses symboles, ses rites, ses cérémonies, ses rêves, ses images) et écrit L'Imaginaire médiéval. Il porte ses recherches sur le rêve, la culture populaire et les croyances collectives dans la société du Moyen Âge, sur les mentalités ainsi que sur leurs modifications et évolutions. Il essaie même de prendre en compte des hypothèses sur la conscience et l'inconscient. Il se pose également des questions sur l'Histoire qui se fait et l'Histoire qu'il reste à faire et souhaite pour cela étudier le rire au Moyen Âge.

Parallèlement, il s'intéresse à la civilisation matérielle et culturelle populaire, à travers les vêtements, les aliments, les romans, mais aussi les paroles et les gestes.

En 2007, l'Abbaye de Fontevraud consacre à son livre Héros et Merveilles du Moyen Age une grande exposition sous la direction de Xavier Kawa-Topor. Il prononce, à cette occasion, sa dernière conférence publique, le 18 août 2007 en compagnie d'Umberto Eco.

Source : fr.wikipedia.org  

Tombe

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Citations

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L'historien est un artisan de la mémoire.
Pour comprendre une époque, il faut formuler une idée générale, une hypothèse de travail, proposer des cadres de compréhension et d'interprétation.
La séparation des savoirs, la spécialisation en domaine isolé nuit considérablement au développement de la recherche.

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Fiche d'identité

Identité

  • Nom complet : --
  • Nationalité (à sa mort) : Française Drapeau francais
  • Nationalité (à sa naissance) : --
  • Sexe : Masculin

Domaines d'activité

Noms

  • Nom usuel : Jacques Le Goff
  • Nom complet : --
  • Prénom : Jacques
  • Noms dans d'autres langues : --
  • Homonymes : 0 (aucun)
  • Nom de famille : Le Goff
  • Pseudonyme : --
  • Surnom : --
  • Erreurs d'écriture : --

Naissance

  • Signe astrologique du zodiaque : --
  • Signe astrologique chinois : --

Décès

  • Âge de mort : 90 ans
  • Cause de mort : --

Obsèques

  • Date des obsèques : --
  • Lieu de sépulture : --
  • Type de funérailles : --

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 Un des plus grands médiévistes et faisant partie de l'école des annales.
Un des plus grands médiévistes et faisant partie de l'école des annales, Jacques Le Goff est l'un de ceux qui firent évoluer la perception vieillotte que nous avions du Moyen-âge. Un de ses livres les plus connus : " Saint Louis " à lire sans réserve !
Commentez - il y a 4 ans

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