Chef d'état major, Commandant, Militaire (Guerre).
Anglais, né le 17 novembre 1887 et mort le 24 mars 1976
Enterré (où exactement ?).
Field Marshal (maréchal) Bernard Law Montgomery, 1er vicomte Montgomery of Alamein, KG, GCB, DSO, PC (très souvent référencé par son surnom « Monty ») (17 novembre 1887, Londres - 24 mars 1976, Alton) est un officier d'infanterie britannique au début de la Première Guerre mondiale, puis un officier supérieur membre de l'état-major britannique au cours de l'entre-deux-guerres. Il exerce des responsabilités de commandement éminentes pendant la Seconde Guerre mondiale et surtout après le retour à la paix, en tant que chef de l'état-major impérial (C.I.G.S.) de 1946 à 1949, puis commandant adjoint des forces de l'OTAN de 1951 à 1958.
Bernard Law Montgomery est né dans le quartier de Kennington à Londres en 1887. Il est le quatrième d'une famille anglo-irlandaise de neuf enfants au train de vie modeste. Son père, le révérend Henry Hutchinson Montgomery (en) est un prêtre anglican dévoué à l'église et à ses fidèles qui parvient à l'épiscopat après sa nomination en Tasmanie en 1889. À cette date, sa mère, Maud Farrar qui fut mariée à dix-sept ans, avait déjà eu cinq enfants du pasteur de Saint-Marc, Kennington Oval, lorsqu'elle était âgée de 25 ans.
Après le décès de son grand-père, Robert Montgomery (en) survenu en 1887, un mois après la naissance de Bernard, Henry hérite de la propriété familiale de New Park à Moville dans le comté de Donegal près de Derry en Irlande du nord, résidence qui sera un lieu de vacances pour Bernard. C'est pourquoi Montgomery se considère lui-même en partie comme un natif d'Irlande et du comté de Donegal1. En 1889, la famille suit le père pasteur nommé évêque en Tasmanie. Son père qu'il adore est un homme doux, presqu'un saint : dévoué envers les autres chrétiens et pointilleux sur ses obligations professionnelles, il est bien peu présent à la maison. Mrs Montgomery de nature autoritaire se retrouve responsable d'une grande famille, souvent renforcée par des cousins ou des enfants hébergés. Elle donne des consignes strictes et au besoin applique sans ménagement de sévères punitions corporelles ou psychologiques à ses trois premiers garçons. Elle gère aussi les faibles économies familiales d'une main de maître, imposant même à son époux de sévères restrictions.
Le vieux Montgomery a confié qu'il a eu une enfance assez malheureuse, car ses grands frères étant plus malléables ou diplomates, c'est sur lui enfant de nature rebelle et résistante qu'ont abouti les nombreux conflits violents entamés contre le despotisme maternel. Lorsque ces plus jeunes frères furent choyés par sa mère trentenaire, il devient rapidement le « mouton noir » de la famille, recevant coups de canne et rebuffades. Quand le petit solitaire en quête d'intimité avait disparu aux yeux de tous, la voix sèche de sa mère s'élevait souvent : « Allez voir ce que fait Bernard, et dites-lui de cesser immédiatement ». Mais à dix-neuf ans après avoir été longtemps placé en pension au collège, Bernard qui voulait être militaire avait un immense respect envers la maîtresse de maison qui il le comprenait mieux adulte n'avait pu lui apporter une affection maternelle.
En 1901, l'évêque Montgomery devient secrétaire de la Société pour la propagation de l'Évangile (en) et la famille retourne à Londres fin 1901. Bernard et son frère Donald sont envoyés à l'école St Paul (en) à Londres. Ces jeunes coloniaux tasmaniens sont robustes, résistants et vifs, adaptés à la nage, à la marche et à la course. Leur éducation scolaire a été négligée et ils ne connaissent ni le cricket ni le football, sports prédominants dans tous les collèges anglais.
À quatorze ans, le jeune fils Montgomery surnommé Monkey (singe) pour son aptitude bravache à tirer les cheveux des grands élèves n'est nullement préparé à la vie studieuse du collège anglais, mais il se précipite sur le sport, rugby à quinze et cricket à onze, parvenant à la responsabilité de capitaine de ces équipes. Monkey veut être soldat, mais ses notes en anglais sont catastrophiques en 1904. Son bulletin scolaire indique un retard d'une année. Bernard Law comprend qu'il ne pourra pas devenir officier et reprend les études avec assiduité.
En 1907, il entre après examen au collège de l'académie royale militaire de Sandhurst, puis prépare le concours, le passant au 72e rang sur 170. Le niveau est faible car les candidats de valeur ne sont pas attirés par la carrière des armes, au demeurant peu lucrative, voire souvent coûteuse en Angleterre. Choisi par l'encadrement pour être caporal, et même pressenti pour être enseigne (sous-lieutenant), le jeune homme sportif accompli s'affirme en leader de compagnie. Il faillit être renvoyé suite à une altercation avec un élève de la compagnie rivale durant laquelle les deux antagonistes se battent avec des tisonniers incandescents. Sa victime est brûlée au derrière par sa chemise enflammée. Le caporal Montgomery rendu responsable de l'agitation nocturne des chambrées et de l'exécrable rivalité entre compagnies est dégradé, il doit être renvoyé. Sa mère qui a financé ses études et surtout un ami nommé Forbes, major des Royal Scot Fusiliers interviennent en sa faveur. Sanctionné, il doit rester six mois de plus à Sandhurst, et n'est nommé sous-lieutenant au 1er bataillon du Royal Warwickshire Regiment (Mle 8742) que le 19 septembre 1908.
Sorti 36e de l'école, l'officier n'a pu prétendre à être admis dans l'armée des Indes, seule carrière dignement rétribuée. Or il n'a ni fortune personnelle ni source de revenu d'origine familiale : il ne peut servir en Angleterre où le coût moyen du mess des officiers dépasse la solde. Mais le régiment provincial possède un bataillon détaché qui sert en Inde. Ainsi il peut rejoindre en décembre 1908 à Peshawar le 1er bataillon. Pour l'anecdote, il y retrouve son cousin, l'orientaliste St. John Philby dont il sera le témoin de mariage en septembre 1910. Son unité ensuite est mutée à la fin 1910 à Bombay jusqu'en 1913, date de sa rentrée en Angleterre. Son intérêt pour l'art de la guerre est éveillé par le capitaine Lefroy, revenu d'un stage à l'école d'état-major de Camberley à la deuxième compagnie du régiment. Le lieutenant Montgomery prend alors conscience des immenses lacunes de l'armée britannique. Mais le rappel violent survient en août 1914.
La Première Guerre mondiale éclate en août 1914 : le régiment du lieutenant Montgomery placé dans la dixième brigade de la quatrième division est envoyé en France. Il arrive après une longue marche de nuit sur les champs de blé près de Haucourt. C'est le moment de la retraite de la bataille de Mons. Son bataillon au bivouac doit attaquer l'unité allemande qui a investi par surprise la colline confiée à un second bataillon du régiment. L'attaque s'improvise sans reconnaissance préalable, sans plan, sans couverture de feu. C'est un carnage : la moitié des hommes de son bataillon sont inutilement tués, blessés ou faits prisonniers. Le commandant du régiment, rendu responsable, sera limogé de l'armée.
Les survivants abandonnés à leur sort doivent finalement se replier pendant plusieurs jours dans des conditions d'insécurité intolérables. Mais le major Poole, officier de grande valeur exerce dorénavant le commandement. Il réussit à sauver l'essentiel. La guerre reprend avec plus de prudence et de préparation pour le régiment avec quelques engagements dans l'Aisne. Enfin, ce qui reste du corps expéditionnaire anglais est envoyé sur le flanc nord du front allié en formation.
Sa compagnie charge vers les bâtiments aux abords du village de Méteren le 13 octobre 1914, non loin de la frontière belge. Après avoir pris les maisons, il est touché dans le village par un tir de sniper lors de la contre-offensive alliée. Grièvement blessé au poumon droit, il tombe à découvert et s'efforce de ne pas signaler sa survie. Un vaillant soldat anglais de sa section lui porte secours, le panse avant de s'effondrer, touché en pleine tête. Les tirs allemands dévastent le corps et le barda du malheureux qui protège Montgomery. Pris dans le feux croisés, il n'est à nouveau blessé qu'au genou. Tout le monde pense que les deux hommes sont morts. À la tombée de la nuit, les brancardiers les ramassent. Bernard est en mauvais état, au côté de son premier secouriste raide mort. A l'ambulance de campagne, les médecins débordés estiment qu'il n'en a plus pour longtemps avant d'agoniser. Ordre est donné de creuser les tombes. Lorsque les fossoyeurs viennent le chercher, il manifeste sa présence d'esprit par un râle. Il est dirigé vers un hôpital après un long et douloureux voyage. Pendant quelques mois d'hospitalisation, il comprend que l'organisation, la logistique et l'information ciblée sont cruciales. Autrement dit, suivant le vieil adage, « la plume est plus puissante que l'épée ».
Le lieutenant Montgomery reçoit l'insigne de l'Ordre du Service distingué pour son commandement efficace et courageux lors de l'assaut de Méteren. Le blessé évacué en Angleterre se remet en quelques mois : guéri, il décide de se faire verser à l'état-major. Mais il est d'abord incorporé dans une brigade d'entraînement de l'Armée Kitchener (en) au début de l'année 1915. En 1916, le commandant Montgomery revoit le front ouest en tant qu'officier de l'état-major des opérations dans la Somme, à Arras et Passchendaele. Il constate l'incroyable distance entre les planificateurs de l'état-major et les hommes sur le terrain. Pendant cette période, il est sous le commandement du général Herbert Plumer et s'occupe de l'instruction des hommes du 9e corps. Grâce à l'entraînement prodigué par Montgomery, aux répétitions et la combinaison de l'artillerie avec l'infanterie, les troupes de Plumer atteignent leurs objectifs avec un minimum de pertes.
Montgomery participe à la bataille de la Lys et à la troisième bataille de l'Aisne (bataille du Chemin Des Dames) avant de finir la guerre avec le rang d'officier de niveau 1 de l'état-major général et chef de l'état-major de la 47e division britannique (2e de Londres) avec le grade temporaire de lieutenant-colonel. Une photographie de 1918 montre le lieutenant-colonel Montgomery, alors peu connu, se tenant debout en face de Winston Churchill durant un défilé. Dans son état-major à Londres, il met au point un dispositif de progression de compagnies, utilisant des postes de télégraphie sans fil mettant en contact l'officier commandant la section et l'état-major à l'arrière qui peut ainsi coordonner sereinement les actions globales. Cette modélisation d'une tactique de progression toutes armes lui permet de mettre en avant le rôle d'officier de liaison, qui du fait de la généralisation de la motorisation, joueront un rôle crucial au cours du second conflit mondial.
Après la guerre, le lieutenant-colonel Montgomery commande un bataillon de l'armée britannique du Rhin avant de retrouver son grade de capitaine. Deux fois refusé à l'école ou Staff College (en) de Camberley, il se fait inscrire grâce à la recommandation sollicitée sur un court de tennis auprès de son adversaire d'un jour, sir William Robertson, commandant en chef de l'armée d'occupation en Allemagne. Il rédige déjà des brochures et des manuels d'entraînement où il fait part de son expérience et des leçons apprises durant la guerre. Cet expert en art militaire étudie avec assiduité ce qu'il dénomme la vie (life) sous toutes ses formes.
Mais la sale guerre contre les Sinn Fein en Irlande du Sud hâte sa nomination de major à la 17e brigade d'infanterie vers la fin 1920. La brigade est basée dans le comté de Cork pendant la guerre civile irlandaise. Un cousin de Montgomery avait notamment été assassiné par l'IRA en 1920 (voir le gang du Caire). Montgomery prend part de manière significative au conflit. Efficace, il n'emploie toutefois pas des méthodes aussi expéditives et brutales que celles d'Arthur Percival. À son arrivée, Montgomery exige des unités de sa brigade que leur comportement soit « en deçà de tout reproche ». Mais la guerre dégénère en une campagne de massacres réitérées à la joie sadique de quelques officiers et soldats dégénérés. Il admet néanmoins plus tard que le fait de « connaître le nombre de maisons brûlées ne l'avait pas gêné » (faisant allusion à une directive gouvernementale spécifiant que les maisons des personnes suspectées d'appartenir à l'IRA ou d'être des sympathisants soient incendiées). L'officier de l'IRA Tom Barry (en) dit de Montgomery qu'il s'était comporté d'une « manière très correcte ».
Montgomery se rend progressivement compte que le conflit avilissant pour les hommes et les officiers évolue au détriment de la Grande-Bretagne et que le retrait des troupes parait être la seule issue. En 1923, après l'établissement de l'État libre d'Irlande et pendant la guerre civile irlandaise, Montgomery écrit à Percival que « pour gagner une guerre de ce type, vous devez être impitoyable » et que la Grande-Bretagne démocratique du XXe siècle n'est pas prête à mettre en place ce genre de stratégie. Il ajoute que la « seule façon (de s'en sortir) était de leur (les Irlandais) donner une sorte de gouvernement et les laisser écraser la rébellion eux-mêmes ».
En 1923, Montgomery rejoint l'armée territoriale au sein de la 49e division d'infanterie (West Riding). En tant que capitaine, il commande une compagnie du 1er régiment royal Warwickshire ; il occupe plusieurs postes d'état-major avant de devenir un instructeur au Staff College de Camberley en 1926. Il travaille trois années avec des hommes qu'il admire : Alan Brooke, Paget, Franklin... Il passe au rang de major. Très studieux et appliqué, affichant des opinions réformatrices dans un milieu d'officiers conservateurs, Montgomery passe pour un officier atypique, libre penseur et rédacteur intellectuel mais d'une grande franchise, loyauté et disponibilité auprès des officiers généraux de l'état-major.
En janvier 1926, en vacances hivernales en Suisse, à Lenk dans l'Oberland bernois, il rencontre Sir Edward Crowe et sa famille ainsi qu'une mère de famille de deux enfants, veuve d'un officier anglais mort en 1915 à Gallipoli, Elizabeth Carver. Les deux enfants Carver avec lesquels il sympathise d'abord ont onze et douze ans : ils sont farouchement antimilitaristes. Montgomery et Crowe qui surveillent la sortie sportive des enfants et adolescents alors que les femmes restent ensemble, entament des discussions animées et joyeuses avec ces jeunes et irréductibles pacifistes. L'année suivante, il retourne à Lenk avec son ami Edward en janvier 1927. Là, il s'éprend de la veuve surnommée Betty. Ce coup de foudre chamboule sa vie. Il se marie le 27 juillet 1927. Un unique garçon David naît de leur union le 18 août 1928. Montgomery est lieutenant-colonel du 1er bataillon royal du régiment de Warwickshire en 1931. Il effectue son service en Palestine, en Égypte et en Inde. Sa femme qui, énergique et gaie, se révèle une excellente femme de colonel et son fils ne le quittent exceptionnellement qu'en période d'insécurité. Le père de famille attentionné est nommé colonel et instructeur au Staff College de l'armée indienne à Quetta en Inde.
Comme ce fut le cas pendant toute sa carrière, Montgomery s'attire les foudres de ses supérieurs en raison de son franc parler, de sa débrouillardise souvent perçue comme une arrogance envers le règlement, de ses manières dictatoriales pour défendre la solidarité du groupe, ainsi que pour son mépris des conventions lorsque celles-ci vont à l'encontre de l'efficacité militaire ou entravent la poursuite de l'objectif. Il met par exemple en place un bordel pour son bataillon, un établissement régulièrement inspecté par un médecin militaire, pour le « rafraîchissement horizontal » de ses soldats plutôt que de devoir les forcer à se rendre dans des lupanars irréguliers, une pratique potentiellement dangereuse pour la santé. En 1930, il est choisi pour remanier le manuel d'infanterie. Devant les protestations d'une commission pointilleuse, chapitre par chapitre, paragraphe par paragraphe, il décide d'ajourner le travail nécessaire à cette publication, mais remet ensuite une version définitive omettant tous les amendements de la commission dissoute.
En 1937, Montgomery devient officier commandant de la 9e brigade d'infanterie. Mais cette même année reste dramatique pour Bernard et son fils. Sa femme Betty meurt le 19 octobre 1937 des suites d'une septicémie, conséquence probable d'une piqûre d'insecte lors de ses vacances à Burnham-on-Sea. Il ne prévient son fils David, pensionnaire, de la terrible issue de la maladie qu'immédiatement après les funérailles de sa femme. Dévasté par la mort de son épouse, son seul et unique amour féminin connu, le brigadier Montgomery, homme secret, reste plusieurs jours cloîtré dans sa maison de Portsmouth. Mais il insiste envers et contre tous pour reprendre son travail à l'état-major. Père et fils instaurent une relation d'amitié durable en mémoire de Betty.
En 1938, il organise une opération amphibie combinée avec des exercices de débarquement. Ces démonstrations impressionnent le commandant en chef récemment nommé du secteur sud, le général Archibald Wavell, par qui il est soutenu avec humour dans le bras de fer qui l'oppose au major général Salisbury. Ce dernier, responsable de l'administration du secteur sud, s'entête à prêcher auprès du War Office une sanction exemplaire à l'encontre de Montgomery pour les moyens peu réglementaires que le brigadier a employés afin de renflouer la caisse des services d'assistance aux familles des soldats mariés de son régiment. Mais Monty est promu au rang de major-général et il n'entend plus parler de l'affaire. Placé à la tête de la 8e division d'infanterie en Palestine, il y réprime la révolte arabe avant de regagner, épuisé et malade d'une tache au poumon, la Grande-Bretagne en juillet 1939. Quoique rétabli durant la traversée retour, il est néanmoins mis en indisponibilité. Alors que la guerre couve en Europe, il harcèle le War office et obtient le commandement de la 3e division d'infanterie (Iron).
La Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939.
La 3e division est d'abord déployée au sud de Lille dans le prolongement théorique de la ligne Maginot au sud de la frontière belge : elle fait partie du second corps dirigé par Alan Brooke, la force expéditionnaire britannique (BEF) commandé par Lord Gort, ancien chef de l'état-major impérial, se composant de deux corps d'armée à deux divisions. À gauche du corps expéditionnaire britannique, la division de Montgomery prend place dès l'ouverture véritable des hostilités le 10 mai 1940 à côté de l'armée belge indépendante à sa gauche. Avant cette date, la Belgique est strictement neutre.
Sujet quasi intouchable durant bien des années, du fait de son extrême popularité, Montgomery fut ensuite âprement critiqué sur ses conceptions tactiques et stratégiques et certains aspects de sa personnalité comme son égocentrisme marqué, notamment par l'historien britannique Liddell Hart. Il lui fut reproché sa prudence extrême, sa détestation à prendre le moindre risque (sauf, curieusement, lors de l'opération d'Arnhem), et les nombreuses occasions manquées du fait de sa pusillanimité et de son égoïsme (poursuite de l'Afrika Korps, Falaise, percée de Patton en Lorraine...).
Avant sa retraite, les opinions franches de Montgomery sur certains sujets, comme les races, étaient souvent officiellement censurées. Après s'être retiré des affaires militaires, ces déclarations devinrent publiques, ce qui affecta sa réputation. Ses mémoires furent jugées arrogantes et ne servant qu'à assoir sa personnalité et ses actes. Il critiqua de nombreux compagnons qu'il avait côtoyés durant la guerre selon des termes très durs, y compris Eisenhower qu'il accusa entre autres d'avoir prolongé la guerre d'une année en raison de son incompétence. Ces accusations mirent un terme à leur amitié. Montgomery applaudit également l'apartheid et le régime de Mao Zedong. Il plaida contre la légalisation de l'homosexualité au Royaume-Uni, avançant que le Sexual Offences Act de 1967 était une « charte pour la bougrerie » 5 et que « ce genre de chose était peut-être tolérée en France, mais nous sommes Britanniques, Dieu merci ! ».
Peut-être en partie à cause des scandales, Montgomery ne fut jamais anobli « earldom » (contrairement à ses contemporains comme Harold Alexander et Archibald Wavell). Une tâche officielle qu'il voulait absolument honorer durant ses dernières années fut celle du port du Sword of State (littéralement « l'épée de l'état ») pendant l'ouverture du parlement. Arrivant à un âge avancé, certains se demandaient s'il était réellement capable de rester debout durant de longues périodes avec une arme aussi lourde. Ces craintes furent confirmées lorsqu'il s'évanouit durant la cérémonie en 1968. Il cessa définitivement ses activités publiques à la suite de cet incident.
La presse britannique avait trouvé en Montgomery un sujet idéal. Les journalistes photographiaient l'ancien maréchal en train de toucher sa pension au bureau local de la sécurité sociale. En raison de sa notoriété, beaucoup pensaient que Montgomery était à l'abri du besoin et qu'il dilapidait l'argent public. En fait, Montgomery avait toujours été un homme modeste et il fut blessé que l'opinion publique ne le juge pas comme tel.
Son domicile fut aussi cambriolé. Malgré son apparition à la télévision pour demander le retour de ses biens, essentiellement de valeur sentimentale, ces objets ne furent jamais retrouvés.
Il est mort en 1976 à son domicile d'Alton dans le Hampshire et a été enterré au cimetière de Holy Cross de Binsted (en) après des funérailles nationales à la chapelle Saint-George de Windsor.
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très bon stratège il a aidé a sauver le monde ....RIP