Jackie Robinson

 
Jackie Robinson
1919 - 1972
 

Joueur de baseball, Sportif (Baseball, Sport, Sport collectif).

53 ans Mort à l'âge de 53 ans (de quoi ?).

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Biographie

Jack Roosevelt Robinson, dit Jackie Robinson, né le 31 janvier 1919 à Cairo en Géorgie et mort le 24 octobre 1972 à Stamford dans le Connecticut, est un joueur américain de baseball ayant évolué dans la Ligue majeure de 1947 à 1956. Il est le premier Noir à jouer en Ligue majeure (15 avril 1947) depuis l'interdiction posée à ce niveau depuis soixante ans par les propriétaires de clubs, qui s'appuyaient sur les décisions de la Cour suprême des États-Unis. Infatigable militant de la cause égalitaire, il ouvre la voie à la « Révolution des droits civiques ».

Recrue de l'année en 1947, meilleur joueur des Ligues majeures et leader à la moyenne au bâton en 1949 et membre de l'équipe d'étoiles en 1949, 1950, 1951, 1952, 1953 et 1954, il est élu au Temple de la renommée du baseball en 1962, dès sa première année d'éligibilité. En 1999, il est nommé dans l'Équipe du siècle. Le numéro 42 que portait Robinson est retiré chez les Dodgers en 1972 puis, honneur unique, de l'ensemble des franchises de baseball de la MLB le 15 avril 1997. Depuis 2004, la Ligue dédie le 15 avril à la mémoire de Robinson avec le « Jackie Robinson Day ».

Parmi les nombreuses oeuvres dédiées à Jackie, on citera la chanson de Buddy Johnson, Did You See Jackie Robinson Hit That Ball?, qui connaît de multiples reprises. La plus connue est celle de Count Basie avec Taps Miller au chant (1949).

Jack Roosevelt Robinson voit le jour le 31 janvier 1919 à Cairo dans l'État de Géorgie en pleine épidémie de « grippe espagnole ». Mallie, sa mère, choisit Roosevelt comme deuxième prénom en hommage au président Theodore Roosevelt, mort vingt-cinq jours avant la naissance de Jackie. Après l'abandon de domicile du père de famille alors que Jackie n'a que six mois, la famille Robinson déménage en 1920 à Pasadena en Californie. Jackie y passe son enfance dans un quartier pauvre. Il se permet quelques petits larcins comme du vol à l'étalage. Il fréquente ainsi le capitaine Morgan, chef du service de la délinquance juvénile à Pasadena. Jackie Robinson rend un hommage soutenu à ce policier dans ses mémoires, expliquant par exemple qu'il n'hésitait pas à donner un dollar aux jeunes s'il soupçonnait qu'ils n'avaient pas encore mangé de la journée. C'est la première forte figure d'autorité que croise Jackie au cours de sa vie. L'autre personne importante durant sa jeunesse est son ami Carl Anderson. C'est lui qui pousse Jackie à arrêter ses bêtises d'adolescent.

Frère de Matthew « Mack » Robinson, médaille d'argent olympique sur 200 mètres derrière Jesse Owens en 1936, Jackie Robinson est un athlète complet durant sa jeunesse. Il est ainsi arrêt-court ou receveur au baseball, quarterback au football américain, meneur au basket-ball, et est membre des équipes d'athlétisme et de tennis à la John Muir Technical High School puis au Pasadena Junior College.

Il débute des cours universitaires à l'université de Californie à Los Angeles (UCLA) et porte avec succès les couleurs des UCLA Bruins de 1939 à 1941 devenant le premier étudiant d'UCLA avec quatre lettres de recommandations sportives : athlétisme, basket-ball, football américain et baseball. En basket-ball, il est le meilleur marqueur de la division sud de la Pacific Coast Conference pendant deux saisons (1940 et 1941). En football américain, il est le meilleur au niveau national en matière de retour de punt en 1939 (16,5 yards de moyenne) et 1940 (21 yards de moyenne). En deux saisons, il gagne 954 yards sur des courses et 449 sur des passes. Il est sélectionné en NCAA All-American Team au début de l'année 1941. En athlétisme, il bat le record universitaire de la Pacific Coast Conference en saut en longueur en deuxième année (7,62 m) et remporte le titre de Champion universitaire des États-Unis (NCAA) à Minneapolis dans le Minnesota. La pluie rendant la tenue du concours impossible en plein air, ce dernier a lieu en salle. Il ne joue que la saison 1940 avec l'équipe de baseball des Bruins. Après un premier match excellent le 10 mars 1940 avec quatre coups sûrs, quatre bases volées et un vol de marbre réussit, Jackie enregistre ensuite de médiocres performances. Sa moyenne au bâton n'est que de 0,097 et il collectionne les erreurs. Si l'on se souvient du numéro 18 qu'il arborait sur son maillot de basket-ball ou de son numéro 28 en football américain, on a perdu toute trace du numéro qu'il portait en baseball. À UCLA, il pratique également avec succès le tennis, le golf et la natation en compétition. Jackie Robinson fait partie des 25 athlètes d'UCLA qui sont honorés lors de la création du Hall of Fame sportif de l'université californienne en 1965. C'est également à UCLA qu'il rencontre sa future épouse, Rachel Isum.

Jackie abandonne UCLA à six mois du terme de ses études car il trouve un emploi à la National Youth Administration. Cette expérience professionnelle tourne court et Jackie prend alors la direction d'Honolulu pour jouer en semi-professionnel pour l'équipe de football américain des Bears d'Honolulu durant l'automne 1941. Son contrat prévoit un emploi à Pearl Harbor. Son arrivée dans l'équipe est saluée par la presse locale qui le surnomme « Century Express ». La saison s'achève le 3 décembre, et dès le 5 décembre, Jackie embarque sur le Lurline pour regagner le continent. Il est encore en pleine mer pendant l'attaque japonaise contre Pearl Harbor.

À la suite de l'attaque de Pearl Harbor du 7 décembre 1941, Jackie Robinson tente de s'engager dans l'armée, mais sa demande est rejetée. Les Noirs ne sont pas les bienvenus dans l'armée américaine. En 1939, moins de 4 000 Noirs sont sous les drapeaux et la quasi-totalité d'entre eux est reléguée à des emplois de service, loin des armes (serveurs ou plongeurs dans les cantines et autres mess, par exemple). Face aux pressions des militaires, la Croix-Rouge américaine accepte même de séparer les culots de sang de « Noirs » et de « Blancs » dans les banques du sang.

Robinson trouve alors un emploi de chauffeur routier pour Lockheed à Burbank, en Californie.

Le 23 mars 1942, la présidence américaine publie des instructions visant à intégrer les Noirs dans l'armée. Robinson reçoit alors une convocation pour se présenter le 3 avril à l'armurerie de la Garde nationale à Pasadena. Il y reçoit son paquetage militaire puis passe une visite médicale au Fort McArthur de San Pedro à Los Angeles. Il est jugé apte au service et débute son instruction militaire quelques jours plus tard à Fort Riley dans le Kansas. Jackie y reste pendant treize semaines, durée normale des classes. Il y fréquente le boxeur Joe Louis et les deux sportifs deviennent rapidement amis. Engagé volontaire comme Robinson, Louis est alors au faîte de sa gloire. Robinson est très impressionné par le calme et la modestie de Louis, adulé aussi bien par les Noirs que par les Blancs aux États-Unis. Jackie reconnaît avoir beaucoup appris au contact du « Bombardier brun ».

Avec ou sans l'aide de Joe Louis selon les versions, Jackie force ensuite l'accès à l'école d'officiers dont les soldats noirs étaient jusque-là exclus. Il avait un niveau physique et scolaire suffisant pour y prétendre. Il sort second-lieutenant le 28 janvier 1943.

Jackie souffre de la cheville droite de manière récurrente depuis toujours, mais durant l'automne 1943, il se tord lourdement deux fois l'articulation. Il subit des examens dès octobre 1943 puis est admis à l'hôpital du Fort Sam Houston à San Antonio, au Texas, le 5 janvier 1944. Les médecins proposent de le déclarer physiquement inapte au service militaire le 28 janvier 1944. Jackie n'est toutefois pas libéré, car un nouvel examen est programmé six mois plus tard. Le 26 juin, il est jugé apte. L'enjeu était son transfert en Europe sur le champ d'opérations. Dans l'attente de sa mutation en Europe, Robinson connaît un incident qui va écourter sa carrière militaire.

Le 6 juillet, il refuse d'obéir à un chauffeur de bus lui ordonnant de s'asseoir au fond du bus, et pas devant, ces places étant réservées aux soldats blancs. Robinson suit l'exemple donné par Joe Louis et Sugar Ray Robinson qui ont également refusé, quelques jours plus tôt, d'obéir à cette nouvelle réglementation militaire. Jackie est arrêté par la police militaire le 24 juillet et est incarcéré. Il passe en cour martiale le 2 août et est acquitté.

Le 24 août, il est affecté au 761e Tank Battalion, mais cette unité surnommée Black Panthers est déjà en route pour l'Europe. Elle débarque le 10 octobre à Omaha Beach. Partie intégrante de la troisième armée du général Patton, elle est la première unité militaire américaine noire envoyée au feu. Jackie n'est pas présent probablement en raison de blocages de sa hiérarchie durant l'été 1944. Son affectation tardive au bataillon, trois jours après une étrange affectation au 659e Tank Destroyer Battalion, laisse en effet penser que Robinson est volontairement mis sur la touche par une hiérarchie mise face à ses contradictions lors du procès. Robinson est écoeuré de l'armée. Il est libéré de ses obligations militaires le 28 novembre 1944.

Robinson quitte l'armée et devient durant l'hiver 1944-1945 entraîneur de l'équipe de basket-ball du Samuel Huston College à Austin, au Texas, avant de rejoindre les Monarchs de Kansas City (Negro Leagues). Il prend contact avec Hilton Smith qui l'invite à l'entraînement de printemps des Monarchs. Robinson, qui n'a plus joué au baseball en compétition depuis 1940, signe chez les Monarchs en mars 1945. Dès la fin de l'entraînement de printemps, il s'assure une place de titulaire chez les Monarchs et devient le jeune joueur à suivre pour les recruteurs. Il fait d'ailleurs rapidement un essai à Boston pour les Red Sox (16 avril), mais malgré ses bonnes prestations à l'occasion de cet essai, les Red Sox ne donnent pas suite. Boston a failli devenir la première franchise de Ligue majeure à intégrer un joueur noir ; elle sera finalement la dernière à le faire. La situation se complique pendant la guerre car les dirigeants du baseball prennent lentement conscience du caractère intolérable de ces distinctions racistes. Ainsi, dès 1942, le très raciste juge Landis déclare qu'il n'existe pas de règlement interdisant aux Noirs d'évoluer en Ligues majeures. Officiellement, non... L'accord trouvé en 1887 par les propriétaires des franchises pour exclure les joueurs noirs de leurs ligues reste en effet au stade du Gentlemen's agreement qui sera scrupuleusement appliqué pendant six décennies. Durant cette période, les joueurs noirs doivent se contenter d'évoluer en Negro Leagues.

À l'occasion d'un déplacement avec les Monarchs, Robinson demande à aller aux toilettes dans une station service. Le pompiste refuse, car les toilettes sont réservées aux Blancs. Jackie Robinson fait alors stopper la livraison en cours de carburant pour l'autocar de son équipe et le pompiste céda. Par la suite, lors de chaque halte de son équipe dans des stations services pour faire le plein de carburant, tous les joueurs des Monarchs demandent à aller aux toilettes indiquant qu'en cas de refus, leur autocar ne ferait pas le plein dans cette station.

Excellent jeune joueur, Robinson est crédité d'une moyenne au bâton de 0,345 et participe au match des étoiles Est-Ouest organisé par les Negro Leagues. Il joue pour l'équipe de l'Ouest qui s'impose 9-6. Au niveau de son jeu, il assimile parfaitement les stratégies typiques des Negro Leagues, basées sur un jeu très dynamique sur base. Vol de base et autres tactiques de déstabilisation des défenseurs n'ont plus de secret pour lui. Comme le dit Buck O'Neil, Jackie sera le premier à importer ce jeu typique des Negro Leagues en Ligue majeure.

Robinson est recruté le 23 octobre 1945 par Branch Rickey, manager général des Dodgers de Brooklyn (Ligue majeure de baseball). Rickey, qui est un homme très urbain, passe deux heures en tête-à-tête avec Jackie, pour lui expliquer le calvaire qui l'attend. Rickey abreuve ainsi longuement Jackie d'insultes racistes, le met en situation face à des réactions vexatoires ou haineuses, et lui demande s'il est capable de rester de marbre, pendant au moins trois ans. C'est, selon Rickey, le temps nécessaire qu'il faudra au public et aux médias pour accepter cette révolution. Robinson refuse de donner sa réponse sur-le-champ et réclame une journée de réflexion. Le lendemain, il accepte de relever le défi.

e jeune marié Jackie Robinson, qui épouse Rachel Isum le 10 février 1946 à Los Angeles, a encore besoin de s'aguerrir ; il joue une saison en ligue mineure avec les Royaux de Montréal, club de la Ligue internationale (AAA) affilié aux Dodgers. Ce crochet par le Québec permet également de tester les réactions du public, des médias et des joueurs. Quand Rickey annonce l'arrivée de Robinson à Clay Hopper, manager des Royaux, ce dernier n'est pas très emballé à l'idée de travailler avec un joueur noir. Cet homme du Sud va jusqu'à interroger Rickey : « Pensez-vous vraiment que les Noirs sont des êtres humains ? ». Il change vite d'avis au contact de Robinson...

Robinson complète sa formation en occupant successivement tous les postes du champ intérieur durant l'entraînement de printemps des Royaux. Il étonne ses entraîneurs et coéquipiers par sa capacité à intégrer rapidement les différents aspects de ces postes. Al Campanis, autre joueur de champ intérieur des Royaux, résume ainsi cette phase d'apprentissage de Jackie : « Il a appris à faire correctement un pivot de double jeu en moins d'une demi-heure ».

Jackie fait son entrée en jeu en match amical de préparation le 17 mars à Daytona Beach, devant 4 000 spectateurs dont un millier de spectateurs noirs. Le 21, un match est programmé à Jacksonville. Les autorités sportives locales rappellent alors que les joueurs noirs ne peuvent jouer avec les joueurs blancs ; Rickey préfère annuler la rencontre. D'autres rencontres sont ensuite annulées à Savannah, Richmond et DeLand. Loin de se résigner, Rickey engage au contraire deux autres joueurs noirs : Roy Campanella et Don Newcombe pour la saison suivante. La cause de l'intégration reçoit alors l'appui de la franchise National Football League (NFL) de football américain des Rams de Los Angeles qui annonce en mars la signature de Kenny Washington, premier joueur noir de l'histoire de la NFL. Washington faisait équipe avec Jackie chez les UCLA Bruins. Avec Woody Strode, ils formaient le Gold Dust Trio d'UCLA.

La saison 1946 de Robinson chez les Royaux est couverte au jour le jour par les médias nationaux : le public noir en oublie l'existence des Negro Leagues faisant dès 1946 de Robinson son héros, tandis que le public blanc suit, avec passion, cette tentative osée dans un pays profondément marqué par la ségrégation. Et dès son premier match de championnat, le 18 avril 1946, il ne déçoit pas ses fans en frappant un coup de circuit.

Comme attendu, les réactions de racisme sont très violentes. Robinson et Rickey croulent sous les sacs postaux remplis de messages haineux. Dans les stades, les fans adverses ne se privent pas de manifester leur hostilité. Sur le terrain, les joueurs adverses se font un malin plaisir à multiplier les mauvais gestes à son égard. La pression est alors considérable sur les épaules de Robinson. Tout le monde sent bien qu'il franchira la ligne noire de la ségrégation dès le début de la saison 1947, mais certains ne sont pas prêts à l'admettre. Depuis juillet 1946, un comité des ligues majeures réfléchit en effet officiellement sur la « question de la race ». Larry MacPhail, alors membre du bureau dirigeant les Yankees de New York, a fait inscrire le thème au programme d'une assemblée réunie pour réfléchir aux évolutions du jeu. MacPhail se fait l'avocat de la ségrégation en pointant le fait qu'autoriser les joueurs noirs entraînerait une hausse de fréquentation du public noir, impliquant, selon lui, une dépréciation de la valeur des franchises.

Jackie mène les Royaux au titre de champion de la Ligue internationale puis de l'ensemble du niveau Triple-A. Ces succès provoquent une véritable vague d'hystérie collective à Montréal, où Robinson est clairement adulé. Il est même poursuivi par une foule enthousiaste désirant lui montrer son affection, inspirant au journaliste du Pittsburgh Courier, Sam Maltin : « C'était probablement le seul jour dans l'histoire où un Noir fuyait une foule de Blancs qui le poursuivait par amour et non pour le lyncher ».

Au niveau sportif, Jackie Robinson est l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du jeu. Il aide d'ailleurs les Dodgers à passer du statut de perdants à celui de champions : six fois vainqueurs du championnat de la Ligue nationale (1947, 1949, 1952, 1953, 1955 et 1956).

Robinson quitte les Dodgers à la fin de la saison 1956, usé par dix années de combats permanents.

L'hiver 1946-1947 est difficile pour Robinson qui ne sait pas encore si Rickey parviendra à l'imposer dans l'alignement des Dodgers de Brooklyn en Ligue majeure. La naissance de Jackie Junior, le 18 novembre 1946, le pousse à partir à la recherche de revenus durant l'intersaison. Il signe alors pour l'hiver chez les Los Angeles Red Devils, une formation semi-professionnelle de basket-ball. Il joue notamment contre George Mikan, connaissant les pires difficultés face à ce futur géant de la National Basketball Association (NBA), puis préfère stopper cette expérience dès le début du mois de janvier en raison de petits soucis physiques.

Rickey a spécialement aménagé l'entraînement de printemps 1947 des Dodgers. Alerté par les refus de jouer des villes du Sud, il préfère délocaliser la préparation de la saison à Cuba et au Panama. Trois autres joueurs noirs figurent dans l'effectif des Dodgers : Roy Campanella, Don Newcombe et Roy Partlow. La préparation de la saison se déroule sans problème à Cuba ; en revanche, les réactions des militaires blancs américains basés au Panama sont nettement plus problématiques. Robinson réplique par des coups de circuit et des bases volées. Il frappe également quatre coups sûrs lors d'un match. Les rapports de matches publiés par la presse new-yorkaise mettent particulièrement l'accent sur les performances de Jackie.

La principale opposition à l'intégration de Jackie en Ligue majeure vient de certains Dodgers. Sous la houlette de joueurs originaires du Sud, une pétition réclamant le respect de la ségrégation dans le baseball circule parmi les joueurs à l'occasion de la tournée panaméenne. Pourtant natif du Kentucky, Pee Wee Reese refuse de signer la pétition et déclare : « S'il prend ma place, c'est qu'il l'aura mérité ». La cabale s'achève au beau milieu d'une nuit. Le manager des Dodgers, Leo Durocher sermonne alors sévèrement ses joueurs en deux temps. Il clôt définitivement le débat sur la couleur de la peau en annonçant : « Je m'en moque qu'un type soit jaune ou noir, ou qu'il ait des rayures comme un putain de zèbre ». Avant d'ajouter : « Je suis le manager de cette équipe, et je dis qu'il joue. De plus, j'ajouterai qu'il (Robinson) peut tous nous rendre riches. ».

Après la suspension controversée de Leo Durocher le 9 avril pour l'ensemble de la saison, les Dodgers se retrouvent sans manager à quelques jours du début du championnat. Ils annoncent toutefois dès le 10 avril que Robinson rejoint leur effectif.

Jackie dispute son premier match sous l'uniforme des Dodgers le 11 avril à l'occasion d'un match exhibition de pré-saison face aux Yankees de New York à Ebbets Field. Il joue au premier but et ne réussit aucun coup sûr en quatre passages au bâton.

Robinson est aligné pour la première fois en Ligue majeure avec les Dodgers le 15 avril à l'occasion du match d'ouverture de la saison 1947. Devant 25 623 spectateurs à Ebbets Fields, Jackie ne réussit aucun coup sûr en trois passages au bâton. Les Dodgers s'imposent toutefois 5-3 face aux Braves de Boston. C'est la première fois qu'une franchise de Ligue majeure aligne un joueur noir depuis 1884. Ce match est un évènement particulièrement célébré par les médias de la communauté noire, du Pittsburgh Courier au Chicago Defender en passant par l'Afro-American. Les journaux blancs restent assez neutres à propos d'un « calme non évènement » (quite uneventful) comme le nomme le New York Times au matin du 16 avril. La presse sportive blanche restera majoritairement sur ce même registre durant toute la carrière de Robinson. L'intégration n'est pas un sujet que maîtrisent les journalistes sportifs blancs ; ils traitent Jackie avant tout comme un joueur de baseball.

Dès 1947, Jackie inspire pas moins de quatre chansons dont The Jackie Robinson Boogie et Jackie Robinson Blues. Le plus fameux titre dédié à Robinson date de 1949. Buddy Johnson signe Did You See Jackie Robinson Hit That Ball? qui connaît de multiples reprises dont la plus connue est celle de Count Basie avec Taps Miller au chant. Ce standard du baseball atteint la 13e position des charts américains.

Dans le film The Jackie Robinson Story (1950) d'Alfred E. Green, Jackie joue son propre rôle dans une tentative de reconstitution de son arrivée en ligues majeures. Sorti le 16 mai 1950, ce film à petit budget connaît un bon succès au box-office. Le téléfilm La Couleur du baseball (Soul of the Game, 1996) de Kevin Rodney Sullivan explore également les débuts de Jackie, mais l'accent est ici mis sur la saison 1945, époque à laquelle Jackie évolue en Negro League. Le téléfilm The Court-Martial of Jackie Robinson (1990) de Larry Peerce s'intéresse à la période militaire de Jackie. En janvier 2008, Robert Redford annonce son intention de consacrer un film à l'histoire de Jackie Robinson. Redford devrait y tenir le rôle de Branch Rickey. Les références cinématographiques de Robinson ne se limitent pas à ces seuls films biographiques. Mookie, le personnage principal de Do the Right Thing (1989) de Spike Lee, arbore ainsi tout au long du film un maillot floqué du fameux numéro 42. Dans Brooklyn Boogie (Blue in the Face, 1995) de Paul Auster et Wayne Wang, c'est le fantôme de Jackie qui intervient. En matière de fictions, on citera également le classique de la littérature pour la jeunesse In the Year of the Boar and Jackie Robinson (1984) de Bette Bao Lord.

À l'occasion de la sortie de son film autobiographique, Jackie fait la couverture du magazine Life le 8 mai 1950 (no 703). Il est le premier Noir à connaître cet honneur.

Trois timbres de l'US Postal (20c en 1982, 33c en 1999 et 33c en 2000) sont à l'effigie de Jackie. Il est le premier joueur de baseball à apparaître sur un timbre.

Certains médias sportifs dressent des listes de sportifs marquants. Robinson apparaît au 16e rang du classement des plus grands champions du XXe siècle de Sports Illustrated (1999). La même année 1999, ESPN le classe au 15e rang des meilleurs sportifs nord-américains du XXe siècle. Il était déjà cité au 15e rang en 1961 par le journal El Universal de Caracas au Venezuela. TIME place Jackie parmi les 100 personnalités les plus importantes du XXe siècle. Seulement deux autres sportifs figurent dans cette sélection : le footballeur brésilien Pelé et le boxeur américain Mohamed Ali. En revanche, Robinson est relégué dans la liste des sportifs qui « auraient pu être le 101e », dans l'ouvrage de L'Équipe classant les 100 plus importants sportifs du XXe siècle.

L'influence de Jackie Robinson sur la société américaine est majeure. Il ne fut pas le premier Noir à s'illustrer sur la scène médiatique, mais il fut bien le premier à utiliser sa médiatisation au service de son combat : l'égalité. Ses actions furent déterminantes pour la « Révolution des droits civiques ». Le lanceur partant Ralph Branca, qui évolua aux côtés de Jackie chez les Dodgers, déclare ainsi que « Jackie a frayé la voie à Rosa Parks, Martin Luther King et tous les autres dirigeants noirs qui allaient se battre pour l'égalité raciale ». L'épilogue de l'autobiographie de Jackie s'ouvre par une fameuse citation pleine d'altruisme qui sera gravée sur sa tombe : « A life is not important except in the impact it has on other lives. » (« une vie n'est pas importante exceptée l'impact qu'elle a sur d'autres vies »).

Avant la publication de ses mémoires en 1972, Jackie utilise le cinéma, les journaux et la radio pour faire avancer la cause de l'égalité. Dès le début des années 1950, il prend ainsi part à l'émission radiophonique This I believe sur CBS, qui propose à ses invités une présentation de leur philosophie de la vie. Robinson est brillant lors de ce programme diffusé pour la première fois le 7 décembre 1952 en utilisant des formules qui seront ensuite largement reprises : « je crois en la race humaine », « pas de garanties, mais une chance » ou « je crois en la bonté d'une société libre », notamment. Il est parfaitement conscient que ses débuts en Ligue majeure malgré l'interdit racial ne constituent qu'une étape ; elle doit servir d'exemple aux autres pour faire avancer la société vers l'égalité raciale. À ceux qui lui font remarquer que la société américaine est trop ancrée dans ses approches raciales, il répond au contraire que ce combat est gagnable, et qu'il sera gagné : « Le progrès modifiera les dogmes en vigueur aujourd'hui ».

En prélude à la Convention du Parti démocrate du 25 au 28 août 2008 qui porte officiellement Barack Obama à la candidature pour la présidence des États-Unis, Jesse Jackson, Jr. utilise l'exemple de Robinson, et appelle Hillary et Bill Clinton à avoir une réaction à la Pee Wee Reese.

En matière de baseball, Jackie introduit en Ligue majeure le jeu qui se pratiquait en Negro Leagues mettant ainsi fin à l'ère des longues balles, époque à laquelle seuls les coups de circuit étaient rois. Sa vitesse et son physique imposant font merveille en position de coureur. Il parvient ainsi à voler dix-neuf fois le marbre. Au bâton, outre sa régularité (0,311 de moyenne en carrière), Jackie utilise toute la gamme des coups, amorties et autres sacrifices inclus, typiques des Negro Leagues. En défense, Robinson est également très efficace, notamment en matière de double-jeux. Malgré ses performances et ses apports sur l'évolution du jeu, le Sporting News ne classe Robinson qu'au 44e rang dans sa liste des 100 meilleurs joueurs de baseball publiée en 1999. Bill James explique dans son Historical Baseball Abstract que Robinson est perçu comme un personnage historique et pas un joueur de baseball, aussi, on minore ses performances sportives. Il classe Robinson 32e meilleur joueur de baseball de l'histoire. En 1999, Jackie est élu par les fans au sein l'Équipe du siècle comme joueur de deuxième base devant Rogers Hornsby et Joe Morgan.

Source : fr.wikipedia.org  

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Fiche d'identité

Identité

  • Nom complet : --
  • Nationalité (à sa mort) : Américaine Drapeau américain
  • Nationalité (à sa naissance) : --
  • Sexe : Masculin

Domaines d'activité

Noms

  • Nom usuel : Jackie Robinson
  • Nom complet : --
  • Prénom : Jackie
  • Noms dans d'autres langues : --
  • Homonymes : 0 (aucun)
  • Nom de famille : Robinson
  • Pseudonyme : --
  • Surnom : --
  • Erreurs d'écriture : Jack Roosevelt Robinson

Naissance

  • Signe astrologique du zodiaque : --
  • Signe astrologique chinois : --

Décès

  • Âge de mort : 53 ans
  • Cause de mort : --

Obsèques

  • Date des obsèques : --
  • Lieu de sépulture : --
  • Type de funérailles : --

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