Général, Militaire (Guerre, Histoire).
Enterré (où exactement ?).
Mariano Goybet (Mariano Francisco Julio Goybet, Saragosse le 17 août 1861-1943) est un général français. Il est grand officier de l'ordre de la Légion d'honneur.
Mariano Francisco Julio nait à Saragosse le 17 août 1861. Il est baptisé à Notre Dame del Pilar. Il est le fils de Pierre Jules Goybet, industriel, et de Marie Bravais, nièce du physicien Auguste Bravais. Son père est issu d'une vieille famille savoyarde (XIVe siècle), qui compte notamment dans ses rangs des châtelains de Yenne et des notaires royaux alliés à la meilleure noblesse locale. Il descend de Louis VIII par les Artois, Grailly-Foy, Echalon, Gruel, Bavoz, Belly. Une branche fut anoblie en 1758 et porta le nom de Goybet de Lutrin de Grilly. Sa grand-mère paternelle, Louise de Montgolfier, était la petite nièce des célèbres inventeurs Joseph et Étienne de Montgolfier.
Pierre Jules (1823-1912), son père fit ses études au collège des Jésuites de Fribourg. Il fut emmené à 16 ans par son oncle Augustin de Montgolfier dans son usine de Torero près de Saragosse où il introduisait la fabrication du papier en Espagne. Il dirigera ensuite une entreprise de construction de machines à vapeur près de Saragosse. Nommé Chevalier et membre du conseil supérieur de l'industrie par la reine d'Espagne. Il avait reçu le grade de lieutenant d'artillerie dans la milice. Naissance de Mariano à Saragosse en 1861.
La famille rentre en France en 1862 en raison de l'état de santé de la belle mère de Pierre Jules et reste quelque temps à Annonay où naquit Constance, puis Pierre Jules est nommé principal de l'École professionnelle de la Martinière à Lyon où il demeura 16 ans logé dans l'établissement. Henri et Victor naquirent là .
Mariano étudia près de Saint-Jean, à Écully et au grand lycée de Lyon où il fut reçu au baccalauréat avec la mention bien. Ce fut ensuite la rue des Postes (??) et il est reçu en 1882 aux Chartreux de Lyon. Il y fut sergent.
Mariano Goybet poursuit ses études à l'École militaire de Saint-Cyr jusqu'en 1884, date à laquelle il sort 21e du corps de l'infanterie. Il est promu sous-lieutenant et est affecté au 2e régiment de tirailleurs algériens. Il épouse la fille de son général, Marguerite Lespieau.
Il est ensuite nommé lieutenant au 140e régiment, à Grenoble, puis reçu à l'École de guerre, d'où il sort en 1892 avec la mention très bien. Il est employé à l'état-major de la 27e division d'infanterie. Promu capitaine en 1893, il est nommé en 1896 officier d'ordonnance du général Zédé, gouverneur de Lyon.
Il fait ensuite son stage de commandant de compagnie en 1899 au 99e régiment d'infanterie à Lyon et à Gap. Après un passage à l'état-major du gouvernement de Briançon, il est promu chef de bataillon au 159e régiment d'infanterie qui portait le béret alpin. En décembre 1907, il prend le commandement du 30e bataillon de chasseurs alpins, poste qu'il conserve quand il est promu lieutenant-colonel.
Alpiniste et skieur, le lieutenant-colonel Goybet profita de son séjour prolongé dans les Alpes pour faire de nombreuses ascensions, soit seul, soit avec sa troupe : Mont Blanc, Grande Casse, La Meije, Pelvoux, etc.
Au déclenchement de la guerre en août 1914, le lieutenant-colonel Goybet et le groupe alpin qu'il commande 30 CH. 1re Bie du 1er RAM. sont affectés au front des Vosges. Les premiers combats en Alsace sont victorieux : Satel de Munster - Reichsacker-Kopf (14 août), Gunsbach (19 août), Logelbach (22 août), prise du convoi d'une division d'infanterie bavaroise au col de Mandray (24 août). Placé à la tête du 152e régiment d'infanterie, il remporte de nouveaux succès en Alsace : Gunsbach (29 août), Reichsacker-Kopf (3 septembre), puis dans les Vosges, au nord de Saint-Dié (Ormont et Spitzenberg, les 11 et 17 septembre). Il est alors cité à l'ordre de l'armée.
Il est promu au rang de colonel et reçoit le commandement de la 81e brigade (152e RI, 5e et 15e bataillon de chasseurs à pied (BCP). Il est de nouveau affecté en Alsace, dans la vallée de Thann. Ses troupes prennent Steinbach (25 décembre 1914 au 3 janvier 1915).
Le colonel Goybet passe toute l'année 1915 à combattre à l'Hartmannsweilerskopf, à l'Hilsenfirst et au Linge. Il est blessé deux fois : à l'Hartmannsweilerskopf en avril, où il fut soigné à l'ambulance de Moosch, et en décembre, où il fut évacué sur l'intérieur. À peine guéri, en mars 1915, le colonel Goybet rejoint le 98e régiment d'infanterie (qui appartient à la 50e brigade et à la 25e division d'infanterie) devant Verdun.
À l'automne, sa division est transportée dans le nord où se déroule la bataille de la Somme. Le colonel Goybet est nommé au commandement de la 50e brigade (attaques de Chaulne et du pressoir, les 9 et 10 novembre).
Il est à nouveau cité à l'ordre de l'armée, par Pétain.
Au début de 1917, le colonel, à la réorganisation de l'infanterie, prend le commandement de la 25e Division d'Infanterie (16e, 98e et 105e régiments d'infanterie). Il occupe le secteur de Plessis-de-Roye-Lassigny. Au moment du recul stratégique de l'ennemi, il mène des opérations de poursuite jusqu'au canal Crozat (16 au 23 mars 1917), puis devant Saint-Quentin (3 au 17 avril). Au mois d'août, sa division prend part à la deuxième bataille de Verdun. Le 20, ses hommes s'emparent des bois d'Avocourt après de violents combats.
Après un court séjour dans la forêt d'Argonne, sa division va occuper le secteur des Bezonvaux où elle repousse des contre-attaques allemandes presque quotidiennes. En décembre, le colonel Goybet est nommé général.
La 25e division d'infanterie est affectée au printemps au secteur du Morthomme. Le général Goybet est appelé au commandement de la 157e décimée près du Chemin des Dames. L'infanterie de la 157e Division d'Infanterie fut reconstituée avec le 333e régiment d'infanterie et les 371e et 372e Régiments Américains noirs (division "main rouge "Red Hand" ).
Les Unités de Gardes nationaux qui étaient le noyau du 372e régiment étaient composées des plus vieux bataillons de noirs dans le pays avec des racines qui remontaient jusqu'à la guerre de Sécession. Ces troupes assuraient la défense de Washington et du Capitole.
La 157e allait occuper le secteur de la forêt d'Argonne- Vauquois côte 304, jusqu'au moment où elle fut appelée à participer avec la IVe armée à l'offensive générale en Champagne. Le général Goybet, par de violentes attaques, rompt le front ennemi devant Monthois, fait de nombreux prisonniers et s'empare d'un matériel considérable. La 157e va ensuite occuper les Vosges devant Sainte Marie les Mines. Il reçoit alors la Distinguished Service Medal des Américains, une nouvelle citation du général Gouraud. Il fait profiter ses troupes franco-américaines de ces reconnaissances.
Après l'armistice et la dissolution de la 157e division d'infanterie, le général Goybet fut choisi par le général Auguste Edouard Hirschauer, gouverneur militaire de Strasbourg comme général adjoint, commandant de la place. Il occupera ce poste de décembre 1918 à mars 1920.
Le général Gouraud haut commissaire de la République Française en Syrie fit venir le général Goybet pour lui donner le commandement d'abord de la brigade mixte du littoral puis de la 3e D.I. de l'armée du Levant. Marche sur Damas du général Goybet le 24 juillet 1920 à peine plus d'un an après l'entrée à Damas de T.E. Lawrence et du général anglais Allenby.
La révolte arabe (1916-1918) commencée en 1916 avec Hussein poursuit son avancée vers Damas. Elle est lancée pour obtenir l'indépendance de l'Arabie de l'Empire ottoman. T.E. Lawrence aide les arabes dans ce combat aux côtés de Fayçal ibn Hussein. Les Anglais appuient le mouvement avec les troupes anglaises du général Allenby.
L'entrée des troupes anglaises le 1er octobre sous le commandement du général Allenby en 1918 à Damas, puis celle de Fayçal le 3 oct., est humiliante pour la France après plusieurs siècles d'influence et de protectorat religieux au Levant. Cette victoire anglaise réveille de vieux antagonismes entre les alliés. Elle est due à la présence sur le terrain d'une force militaire considérable, un million d'hommes, qui témoigne de l'ampleur de l'engagement britannique en Orient, contre de maigres effectifs entretenus par la France dans la région.
Le 2 octobre, soutenu par les nationalistes et politiciens damascènes locaux, Ali Riza Rikaby avait pris le contrôle du gouvernement militaire arabe des mains de Choukri Pacha al-Ayoubi, proclamé gouverneur provisoire deux jours auparavant. On avait alors hissé le drapeau chérifien et la nouvelle administration arabe avait proclamé son allégeance à Hussein en tant que roi de tous les Arabes.
- 11 novembre 1918, retour de Lawrence à Londres où il propose la création de 3 royaumes arabes ; la Syrie serait attribuée à Fayçal. - 8 janvier 1919 Conférence de Paris où Lawrence assiste Fayçal. Les promesses faites aux arabes se heurtent aux intérêts franco-britanniques pour le partage du Proche Orient
Durant l'absence de Fayçal en Europe s'occupant à défendre les intérêts arabes contre la détermination française, abandonné par ses alliés britanniques, son pouvoir en Syrie avait faibli. Les critiques contre lui devenaient virulents, surtout après l'accord Fayçal-Clemenceau à Paris le 9 janvier 1920.
Débarrassée de son allié rival britannique, la France a les mains libres sur le terrain. Sa politique en faveur de la création d'un grand Liban, ainsi que sa volonté de contrôler l'ensemble de la Syrie, rend inévitable à terme la confrontation avec Fayçal. Le 8 octobre 1919, le général Gouraud est nommé Haut-commissaire en Syrie-Cilicie, et les troupes françaises commencent à relever les Britanniques au Liban et sur le littoral syrien.
À partir de cette date, la situation se dégrade en Syrie et les nationalistes radicaux décrètent la mobilisation générale. Le 8 mars 1920, le Congrès arabe réuni à Damas, rejetant les accords Fayçal-Clemenceau, proclame unilatéralement l'indépendance et la création d'un royaume arabe syrien dans ses frontières naturelles, y compris la Palestine, et Fayçal comme roi de Syrie. Mais en avril 1920, la conférence de San Remo en Italie, confirmant les accords Sykes-Picot modifiés (accords sur les pétroles), donne à la France les mandats sur le Liban et la Syrie, à l'Angleterre les mandats sur la Palestine, la Syrie du sud (Transjordanie) et l'Irak.
La tension est à son comble en Syrie et au Liban, les incidents se multiplient. Le 14 juillet 1920, le général Gouraud lance un ultimatum à Fayçal. Le 24 juillet 1920, la colonne française commandée par le général Goybet marchait sur Damas.
Mariano Goybet en transit au Caire rencontre le maréchal Allenby le 25 mars 1920. Allenby lui explique le foctionnement féodal des tribus arabes de la région et les avantages que l'Angleterre souhaite en tirer pour leur contrôle de la région.
Décidé à en finir avec la duplicité de l'émir Fayçal, le général Gouraud donna l'ordre au général Goybet d'attaquer l'armée chérifienne avec sa DI et d'occuper Damas peu après le passage de T. E. Lawrence dit Lawrence d'Arabie.
La colonne du général Goybet comprenait d'importants effectifs : infanterie constituée surtout de bataillons et de régiments sénégalais et marocains, batteries de 75 et de 155, sections d'auto-canons et d'automitrailleuses, deux formations de chars d'assaut, des compagnies de génie, de l'aviation ainsi que des éléments de réserve.
Les effectifs chérifiens sont les suivants :
- 1300 hommes avec 8 canons près de Medjel and-jar
- 1800 réguliers et bédouins avec 3 canons à Khan meisseloun et Aîn Djedeidé
- 1800 hommes avec canons vers voie ferrée de Damas.
Après avoir traversé le Liban et l'anti-Liban, la 3e DI livra un violent combat à Khan Meiseloun; victorieux, le général Goybet fit son entrée à Damas, le 25 juillet 1920, déposa l'émir Fayçal, pacifia le Hauran révolté et exerça le commandement du territoire de Damas, jusqu'à sa mise au cadre de réserve, le 17 août 1921. Il revint en France Commandeur de la Légion d'honneur et titulaire d'une 5e citation à l'ordre de l'armée, de la croix de guerre des TOE et de la médaille de Syrie. Le 30 juin 1923, il fut nommé général de division. Il obtient la croix de Grand Officier de la Légion d'honneur
Myriam Harry dans L'Illustration du 21 août 1920 dit ceci
Le combat extrêmement acharné dura 8 heures dans le fameux défilé long de 6 kilomètres. les Chérifiens avaient barré la route par un mur garni de mitrailleuses, croyant empêcher le passage des tanks, mais les tanks se sont glissés dans le ravin entre le mur et la montagne et, passant dans le bled, ils sont montés à l'assaut de la crête suivis par les fantassins du 415e, les Algériens et les Sénégalais marocains, lancés à tout galop, enveloppaient les positions d'un mouvement débordant. Et de la haut pleuvaient les obus, cinglait la mitraille. Plusieurs heures les tanks sont restés face à face avec les batteries et c'est seulement quand ils réussirent à mettre le feu aux caisses de munitions que les chérifiens lâchèrent pied et s'enfuirent désemparés complètement par la mort du ministre de la guerre Asmy Bey, tué à son poste par un éclat d'obus..............
Un colonel commandant les arrières gardes nous donne encore quelques détails. Quand l'armée en déroute est affluée vers Damas, le désarroi était absolu. L'émir Fayçal et son frère s'étaient enfuis. Hier soir est arrivé ici le nouveau ministre de la guerre, déclarant au général Goybet que la ville était à sa merci et n'opposait aucune résistance à ses troupes.
Le général Goybet veut qu'on enterre Asmy Bey avec les honneurs militaires. "ce fut un remarquable officier turc. Si vous aviez vu ses positions, organisées comme les nôtres, avec des batteries, des tranchées et reliés aux postes de combat par des fils téléphoniques ! On se serait cru à la grande guerre. D'ailleurs tous les canons, tous les équipements venaient de chez les Boches, et toutes les caisses de munitions portaient l'inscription : Munitionen für die Turkei..."
(Le témoin plus loin a rattrapé les troupes du Général Goybet.)
Nous sommes arrivés à temps. Des 2 côtés du Barada se développent les troupes françaises, les premières troupes européennes qui soient jamais entrées dans la capitale des Ommiades - Les croisés l'ont assiégée en vain - et devant l'ancienne caserne turque , le conquérant de Damas, le général Goybet à cheval, regarde halé et rayonnant, défiler son armée victorieuse.
Le Général Goybet aurait aller à se recueillir sur la tombe de Saladin où il a prononcé sa célèbre phrase : " Saladin, nous voilà de retour!"
Il s'agit d'un extrait des premières lignes de la première page du livre consacré à la famille de Montgolfier connue plus particulièrement pour ses inventeurs joseph et Etienne à l'origine de la conquète de l'espace. Editions G de Bussac 1960 écrit par Leon Rostaing. (671 pages). Le chapitre est intitulé 'Les origines de la famille Montgolfier.
S'il faut s'en rapporter aux traditions anciennes, deux membres de la famille, qui residaient dans le petit village de Frankenthal en Bavière partirent pour l'Orient avec la première Croisade en 1095. Un seul en revint.
Les traditions de la famille admettent qu'au cours de la seconde croisade en 1147, un Jean Montgolfier, neveu de ce dernier fut fait prisonnier et fut esclave à Damas, où il travailla pendant trois ans à la fabrication du papier de coton. Or, sept cent soixante dix ans après, un descendant de l'esclave de Damas, le Général Mariano Goybet, commandant de la 3e Division de l'Armée Française du Levant, entrait en vainqueur dans cette ville le 25 Juillet 1920, après avoir écrasé la veille au dur combat de Kan Meiseloun, l'armée de l'Emir Fayçal.
J'ai 'régné' pendant un an sur Damas et son oasis; me souvenant de Jean de Montgolfier, j'ai tenu à visiter sur les rives du Barada les vieux moulins à papier, où l'on fait du papier de coton à la forme. Etant donné l'immobilité de l'Orient , j'ai certainement vu les vieilles cuves auprès desquelles travaillaient notre parent . Cette 'revanche' à longue échéance n'est elle pas curieuse ? (Général Mariano Goybet, 19 Janvier 1933).
Il était très attaché aux anciens combattants et lorsque ceux de Yenne le choisirent comme président il se voua à leur service. Sa devise Unis comme au front . Les partis lui étaient indifférents. Pour lui une seule chose comptait "La France à aimer et à servir . Il était ami avec les Gouraud, Pétain, Debeney.
Il aurait traité ses soldats toujours de façon juste. Il a eu le souci de bien traiter les troupes noires Américaines dont il avait la charge.
Il était considéré par ses supérieurs comme un bon tacticien et un homme courageux.
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