Anglais, né le 23 mai 1952 et mort le 6 décembre 2025
Enterré (où exactement ?).
Martin Parr est un photographe documentaire britannique, né le 23 mai 1952 à Epsom et mort le 6 décembre 2025 à Bristol. Membre de l'agence Magnum Photos depuis 1994, il en a été le président de 2013 à 2017. Photographe de la banalité, il est connu pour avoir documenté, avec un humour souvent ironique et au moyen de séries d'images aux couleurs saturées, la classe moyenne britannique des années Thatcher ainsi que la société de consommation mondialisée et les loisirs. Parfois controversé, il est considéré comme l'un des photographes majeurs de sa génération. Il est également reconnu pour sa vaste collection de livres de photographie et pour diverses collections d'objets. Son œuvre a fait l'objet de nombreuses expositions et de multiples publications.
Martin Parr naît le 23 mai 1952 à Epsom et passe sa petite enfance à Chessington, dans la banlieue sud de Londres, dans le Surrey. La famille s'installe ensuite à Epsom, à quelques kilomètres de là. Ses deux parents, passionnés d'ornithologie, l'emmènent chaque dimanche observer les oiseaux migrateurs avec son père. Dès l'enfance, il collectionne divers objets et constitue un petit musée dans la cave familiale.
Vers l'âge de 13 ans, il se passionne pour la photographie, découvrant le travail de Bill Brandt et celui d'Henri Cartier-Bresson, alors exposés à Londres. Il est initié à la pratique photographique par son grand-père, George Parr, prédicateur méthodiste laïc et photographe amateur, membre de la Royal Photographic Society et spécialiste du bromoil, un procédé pictorialiste. Parr le rejoint pendant les vacances dans le Yorkshire, où il habite. Son grand-père lui offre son premier appareil, un Kodak Retinette (en), ainsi qu'un ouvrage publié en 1959, Instructions to Young Photographers.
À 16 ans, il réalise une première série de clichés consacrés à une boutique de fish and chips dans le Yorkshire et commence à constituer une collection de photographies contemporaines.
De 1970 à 1973, il étudie la photographie à Manchester, ville industrielle du Nord de l'Angleterre, au sein de la Manchester Polytechnic. Son cas divise l'équipe enseignante et il manque d'être renvoyé. En 1971, il entreprend un travail documentaire sur un hôpital psychiatrique, le Prestwich Mental Hospital, dans le Nord-Ouest de l'Angleterre, une démarche alors peu commune. Pendant trois mois, il y retourne régulièrement, tout en poursuivant ses études. Sa méthode d'immersion sur un temps long tranche avec les pratiques du photojournalisme de l'époque, et ce projet, mené à terme de façon cohérente, révèle sa capacité à maîtriser un sujet.
Il est influencé par le travail de Tony Ray-Jones, qui met en scène — parfois de manière cocasse — la banalité du quotidien des Américains et des Britanniques, ainsi que par Garry Winogrand, Robert Frank et Bill Brandt.
Pour son diplôme, il présente une installation intitulée Home Sweet Home, reconstitution de sa chambre d'adolescent : papier peint rose, faux feu de bois, fleurs en plastique, images populaires accrochées au mur et effluves de parfum bon marché. Cette installation, préfigurant son univers visuel, est reconstituée en 2005 à la Maison européenne de la photographie à Paris.
En 1972, pendant ses études, Martin Parr travaille durant les vacances comme photographe officiel du centre de vacances Butlin's (en), dans la station balnéaire de Filey, dans le Yorkshire du Nord, pour lequel il réalise une série de clichés en noir et blanc consacrés aux loisirs populaires.
Il documente ensuite, avec son ami Daniel Meadows, une rue typiquement victorienne de Manchester, June Street, vouée à la démolition en 1975. Ils photographient, à l'aide d'un Hasselblad, les intérieurs et les familles de cette rue qui servait de décor à la série télévisée populaire Coronation Street, dont le tournage doit désormais se faire en studio.
C'est à cette époque qu'il rencontre sa future épouse, Susie Mitchell, avec laquelle il entreprend un nouveau projet, The Non-Conformists. En 1975, le jeune couple s'installe à Hebden Bridge, petite ville du Yorkshire. Pendant quatre ans, ils s'immergent dans une communauté rurale méthodiste : Susie enregistre les habitants, Martin les photographie. Il réalise alors des photographies vernaculaires centrées sur le quotidien le plus banal, un thème qui le fascine et dont il dira plus tard qu'il l'intéresse précisément pour son apparente monotonie.
Ils se marient en juillet 1980, avant de s'installer en Irlande, où Susie a trouvé un emploi. Parr y poursuit une série commencée en Angleterre sur l'obsession britannique pour la météo. Réalisées avec un Leica étanche, ces photographies sont publiées en 1982 sous le titre Bad Weather.
Installé près de Liverpool après son retour d'Irlande, Parr se lance dans une nouvelle série, The Last Resort, consacrée à la vie à New Brighton, petite station balnéaire de la région. Il y abandonne le noir et blanc pour la couleur afin, dit-il, d'insuffler « une dimension critique ». Ce choix marque un tournant majeur dans son travail : il ne quittera plus la couleur.
La série est bien accueillie à Liverpool, mais suscite des réactions hostiles à Londres, où Parr est accusé de regarder avec condescendance une classe sociale qui ne serait pas la sienne, alors qu'il revendique lui-même en être issu.
La fille unique du couple, Ellen (aujourd'hui cheffe dans un restaurant londonien), naît en avril 1986. L'année suivante, la famille déménage à Bristol où Susie s'établit comme thérapeute.
Martin Parr réalise plusieurs séries consacrées aux modes de vie britanniques et à l'évolution de la société de consommation. The Cost of Living (1986-1988) propose une satire du quotidien des classes moyennes pendant l'ère thatchérienne, loin des tensions sociales de la fin des années 1980. Signs of the Times (1992) s'intéresse quant à elle aux nouveaux comportements de consommation dans l'Angleterre du début des années 1990.
En 1992, Chew Stoke: A Year in the Life of an English Village documente la vie rurale britannique.
Entre 1987 et 1994, Parr réalise Small World , satire mordante du tourisme globalisé. Il y dénonce, avec humour, les dérives du tourisme de masse, de la jet-set internationale et de l'ennui mondialisé. Publiée une première fois en 1996, cette série — l'une de ses plus populaires — fait l'objet de rééditions régulières.
À partir du milieu des années 1990, Parr réalise, ou fait réaliser par des studios locaux au fil de ses voyages, une série d'autoportraits volontairement kitsch et décalés. Ces images tracent à la fois la cartographie de ses déplacements dans le monde et un commentaire ironique sur la mondialisation, de la surconsommation au surtourisme, préfigurant aussi la mode du selfie.
Une première compilation paraît en 2000. Une édition enrichie, Martin Parr : autoportrait 1996-2015, est publiée en 2016 et rassemble plusieurs dizaines de clichés supplémentaires.
En 2002, il expose une partie de sa collection de cartes postales dans l’église des Frères-prêcheurs.
En 2004, Martin Parr est nommé directeur artistique invité des Rencontres de la photographie d'Arles.
En 2009, il présente une projection de son projet en cours, Luxury, une série de photographies sur le luxe et les différentes manières dont les gens affichent leur richesse dans le monde comme les foires d’art, les courses de chevaux.
En 2008, une exposition sur les collections de Martin Parr, Parrworld (« Planète Parr ») est organisée par la Haus der Kunst à Munich et le Jeu de paume à Paris. L'exposition fait le tour de l’Europe jusqu’en 2010.
L'exposition y dévoile les centres d'intérêt, les passions photographiques, les influences, les inspirations et le sens de l'humour de l'artiste, un collectionneur compulsif. Ses choix révèlent l'univers d'un marché mondialisé des idées et des objets où les hiérarchies, ses classes et les élites sont cependant conservés. Fruit d'un travail documentaire sur la société occidentale effectué sur une trentaine d'années, principalement en Grande-Bretagne, son pays d’origine, cette collection de Martin Parr documente notamment le temps libre et les comportements consuméristes comme le tourisme de masse.
Une des séries d'objets intitulée Luxury y montre la photographie comme une forme de collection où Parr montre son travail mais aussi celui d'autres photographes, dont certains l'ont influencé, comme Lee Friedlander ou Chris Killip. Une autre série est constituée de ses livres de photographie dont il possède l'une des plus importantes collections au monde.
Martin Parr est un grand collectionneur de livres de photographie dont il a possédé jusqu'à 30 000 ouvrages dans son domicile de Bristol. En 2017, la Tate de Londres achète avec un concours financier majoritaire de la fondation Luma de Maja Hoffmann, 12 000 ouvrages de photographie de sa collection pour plus de 2 millions de livres sterling (2,2 millions d'euros). En 2019, Martin Parr présente à la 50 édition des Rencontres d'Arles les 50 livres les plus marquants de ce fonds. Les fonds recueillis par la vente à la Tate permettent à Martin Parr de financer sa fondation à Bristol, mais il recommence ensuite à acheter des livres de photographie à raison de collections entières de plusieurs milliers d'ouvrages.
En juillet 2020, il démissionne de son poste de directeur artistique d'un nouveau festival photo à Bristol après avoir été critiqué et accusé de cautionner le racisme pour son association avec un livre intitulé Londres du photographe italien Gian Butturini (it). Dans cet ouvrage, une double page met en regard une femme noire et un gorille dans un zoo dans lequel il a rédigé une préface pour une réédition en 2017.
Connu pour ses photos décalées de la classe moyenne britannique, du monde du travail ou du tourisme de masse, ses cadrages ultraserrés, la singularité de ses perspectives et ses compositions, son univers kitsch, réaliste et hypercoloré, il publie en avril 2024 deux ouvrages de ses clichés réalisés dans le monde de la mode, Fashion Faux Parr et United Kingdom. À l'opposé du glamour, la plupart de ses photos de mode cherchent à rendre compte de la réalité du monde de la mode avec un regard teinté d'ironie. La même année, son projet fait l'objet d'une rétrospective de vingt-cinq années de son travail dans une galerie parisienne.
Martin Parr est mort le samedi 6 décembre 2025, à l'âge de 73 ans, d'un cancer, à Bristol (Angleterre).
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