Dessinateur français de bande dessinée, connu pour ses contributions majeures au magazine Fluide Glacial, il se distingue par un humour absurde et un sens du non-sens poussé à l'extrême, où les situations quotidiennes dérapent systématiquement vers le chaos, célèbre pour ses fins d'histoires volontairement bâclées ou inexistantes, une marque de fabrique qu'il justifie par un manque d'inspiration comique de ses personnages : Clark Gaybeul, Bronsky Proko, Hiroshiman...
Francais, né le 17 décembre 1940 et mort le 16 décembre 2025
Enterré (où exactement ?).
AUJOURD'HUI, mercredi 17 décembre 2025, Édika aurait fêté ses 85 ans.
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Édouard Karali, dit Édika, né le 17 décembre 1940 à Héliopolis (royaume d'Égypte) et mort le 16 décembre 2025 à Rochefort-du-Gard, est un dessinateur et scénariste français de bande dessinée humoristique. Il est connu pour ses contributions majeures au magazine Fluide Glacial. Son œuvre se distingue par un humour absurde et un sens du non-sens poussé à l'extrême, où les situations quotidiennes dérapent systématiquement vers le chaos. Il est particulièrement célèbre pour ses fins d'histoires volontairement bâclées ou inexistantes, une marque de fabrique qu'il justifie par un manque d'inspiration comique de ses personnages. Ses dessins sont reconnaissables entre mille grâce à son trait élastique, ses personnages aux gros nez et ses représentations graphiques hilarantes de la panique ou de l'excitation. Enfin, il a créé des personnages cultes comme Bronsky Proko et son chat Clark Gaybeul, devenant ainsi une figure incontournable de la BD d'humour pour adultes en France. Parmi ses personnages célèbres : Clark Gaybeul, Bronsky Proko, Hiroshiman...
L’histoire d’Édika commence sous le soleil d'Héliopolis, en Égypte, le 17 décembre 1940. Né dans une famille de la communauté grecque d’Égypte, Édouard Karali grandit dans un environnement marqué par la pluralité des langues et des cultures. Ce terreau cosmopolite jouera un rôle discret mais certain dans son sens de l’absurde et son rapport décomplexé au langage. Dès l'enfance, le dessin s'impose comme un moyen d'expression privilégié, une passion qu'il partage avec son frère cadet, Paul, qui deviendra plus tard le dessinateur Carali. À cette époque, l’Égypte est un carrefour culturel, mais les bouleversements politiques de la fin des années 1950 poussent la famille Karali, comme beaucoup d'autres, à envisager l'exil vers l'Europe.
Au début des années 1960, la famille s'installe en France. Édouard, jeune homme au trait déjà sûr, doit trouver sa place dans un pays en pleine mutation. Il s'oriente naturellement vers les métiers de l'image, mais pas immédiatement vers la bande dessinée. C'est dans le secteur de la publicité qu'il fait ses premières armes. Pendant près de quinze ans, il travaille comme illustrateur et graphiste publicitaire. Cette période est cruciale : elle lui impose une discipline technique, une compréhension de la mise en page et, surtout, l'art de synthétiser une idée en une image forte. Paradoxalement, c’est cette rigueur publicitaire qui servira de trampoline à son futur délire graphique. Il apprend à dessiner "proprement" pour mieux, par la suite, déconstruire ses planches dans une explosion de traits nerveux.
Le véritable tournant de sa vie survient à la fin des années 1970. Alors que son frère Carali a déjà mis un pied dans la presse satirique naissante, Édouard décide de tenter sa chance. En 1979, il pousse la porte de la rédaction de Fluide Glacial. Le magazine, fondé quelques années plus tôt par Gotlib, Alexis et Jacques Diament, est alors le laboratoire de l'humour "glacé et sophistiqué". Gotlib, génie de la BD, flaire immédiatement chez ce publicitaire de presque quarante ans un talent hors norme. Sous le pseudonyme d'Édika, il publie ses premières planches. Le choc est immédiat pour les lecteurs : le style est brut, les personnages ont des nez immenses et l'humour ne ressemble à rien de connu. Édika ne se contente pas de faire rire, il bouscule les codes de la narration.
Les années 1980 marquent l'âge d'or et l'ascension fulgurante d'Édika. C'est durant cette décennie qu'il installe ses personnages récurrents qui deviendront cultes. Il crée la famille Proko, un miroir déformant de la société française. Il y a Bronsky, le père, souvent représenté en auteur de BD angoissé ou en père de famille dépassé ; Olga, la mère imposante au calme olympien ; et les enfants, Mariette et Paganini. Mais la véritable star de ses pages devient rapidement Clark Gaybeul, le chat de la famille. Ce félin en slip, doté d'une conscience humaine et d'une paresse légendaire, devient la mascotte officieuse de Fluide Glacial. C'est aussi à cette période qu'Édika théorise, par la pratique, son concept de la "fin en queue de poisson". Ses histoires s'arrêtent brusquement sur une case montrant l'auteur lui-même déclarant qu'il n'a plus d'idée, ou que l'histoire est trop idiote pour continuer. Cette autodérision méta-narrative devient sa marque de fabrique.
L'œuvre d'Édika ne se limite pas aux chroniques familiales. Toujours dans les années 80, il crée Hiroshiman, une parodie grinçante de super-héros radioactif. Ce personnage, squelettique et pathétique, est une réponse absurde à la peur du nucléaire et aux comics américains. À travers Hiroshiman, Édika explore un humour plus noir, plus trash, tout en conservant son trait élastique unique. Ses albums s'enchaînent à un rythme soutenu : Débile Picolo, Homo-Sapiens Connardus, ou encore Absurdomanies. Chaque volume confirme son statut de pilier de la bande dessinée d'humour pour adultes. Il gagne le respect de ses pairs, non seulement pour son génie comique, mais aussi pour sa virtuosité technique. Sous le désordre apparent de ses cases saturées se cache un sens du mouvement et de l'expression que peu de dessinateurs égalent.
Dans les années 1990 et 2000, alors que le paysage de la bande dessinée se transforme avec l'émergence du roman graphique et de nouvelles vagues d'auteurs, Édika reste fidèle à son poste. Il ne change pas sa recette, car elle est universelle. Ses thèmes de prédilection restent les mêmes : la frustration sexuelle, l'angoisse de la page blanche, les rapports de force absurdes entre les individus et l'omniprésence de la bêtise humaine. Malgré le passage des ans, son trait ne faiblit pas ; il se fait peut-être plus dense encore. Il continue de publier un album presque chaque année, devenant l'un des auteurs les plus prolifiques de l'écurie Fluide Glacial. Sa longévité impressionne. Il traverse les crises de la presse sans jamais perdre son public, qui se renouvelle au fil des générations. Les adolescents des années 80, devenus parents, partagent désormais ses albums avec leurs enfants.
La décennie 2010 est marquée par une forme de reconnaissance institutionnelle, bien que l'homme soit toujours resté discret, fuyant les plateaux de télévision et les mondanités. Il continue de travailler dans son atelier, loin du tumulte parisien, installé dans le sud de la France. Sa complicité avec les autres membres de Fluide Glacial reste intacte, même si les disparitions successives de ses compagnons de route, comme Gotlib en 2016, l'affectent profondément. Édika devient alors le dernier des géants de l'époque héroïque du magazine. Son style évolue peu, mais son sens du dialogue se cisèle. Il s'amuse à parodier les nouvelles technologies et les évolutions de la société moderne avec le regard d'un observateur qui n'a jamais perdu son âme d'enfant terrible.
Les dernières années de sa vie, entre 2020 et 2025, voient l'auteur se faire plus rare dans les pages mensuelles de Fluide, tout en restant une présence tutélaire essentielle. Sa santé décline doucement, mais il conserve son esprit vif et son humour corrosif. Il assiste avec tristesse au décès de son frère Carali en 2021, un coup dur qui marque la fin d'une dynastie créative. Pourtant, il continue de dessiner, le trait peut-être moins nerveux mais toujours aussi juste. Jusqu'au bout, il reste cet artisan de l'absurde, cet homme qui a préféré rire du vide plutôt que de le craindre. Ses dernières planches témoignent d'une tendresse accrue pour ses personnages, ces Proko qui l'ont accompagné pendant près de cinquante ans.
Édika est mort le mardi 16 décembre 2025, à l'âge de 84 ans, à Rochefort-du-Gard (France). Édika tire sa révérence à seulement quelques heures de fêter son 85e anniversaire. Sa mort survient comme l'une de ses propres histoires : au moment où l'on s'attendait à ce qu'il continue encore, il décide que le gag est terminé. L'annonce de son décès provoque une vague d'émotion immense dans le monde de la culture. Hommages de dessinateurs, de lecteurs anonymes et de critiques se multiplient pour saluer celui qui a fait du non-sens un art majeur. Édika laisse derrière lui une œuvre colossale de plus de 40 albums, une influence indélébile sur l'humour graphique français et, surtout, le souvenir d'un homme qui aura réussi l'exploit de ne jamais se prendre au sérieux tout en étant l'un des plus grands maîtres de son art. Sa disparition ferme définitivement une porte sur l'âge d'or de la bande dessinée satirique française, laissant derrière lui un chat en slip orphelin et des millions de lecteurs reconnaissants.
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