Francais, né le 17 novembre 1931 et mort le 2 juin 2025
Enterré (où exactement ?).
Pierre Nora, né le 17 novembre 1931 dans le 8e arrondissement de Paris et mort le 2 juin 2025 dans la même ville, est un historien français, membre de l'Académie française. Il est connu pour ses travaux sur le « sentiment national » et sa composante mémorielle, sur le métier d'historien, ainsi que pour son rôle dans l'édition en sciences sociales. Son nom est associé à la Nouvelle Histoire. Il était le mari d'Anne Sinclair.
Juif ashkénaze, Pierre Nora est le fils du médecin Gaston Nora et de Julie Lehman, tous deux issus de familles d'anciennes souches lorraines, et le frère du haut fonctionnaire Simon Nora.
Durant la Seconde Guerre mondiale, son père, qui a sauvé la vie de Xavier Vallat durant la Première Guerre mondiale, reste à Paris, tandis que le reste de la famille va se réfugier en zone libre à Grenoble, puis dans un collège à Villard-de-Lans. Il[Qui ?] doit finalement fuir pour échapper à la Gestapo. En 1944, la famille est de retour à Paris.
De 1964 à 1976, il est l'époux de l'historienne de l'art et conservatrice de musée Françoise Cachin, décédée en 2011. En 2021 il révèle qu'il a eu un fils en 1985 prénommé Elphège-Pierre. Il est, depuis 2012, le compagnon de la journaliste Anne Sinclair.
Parmi ses nombreuses amitiés masculines : Pierre Vidal-Naquet, Gilbert Dagron, Philippe Verdier, René Char, Christian Bourgois, François Furet, Roger Stéphane, André Fermigier, Jean-François Revel, Jacques Derrida, Pierre-Jean Remy…
Après des études secondaires au lycée Carnot, il est au début des années 1950 élève en hypokhâgne puis en khâgne au lycée Louis-le-Grand, mais échoue trois fois au concours d'entrée à l'École normale supérieure. Il obtient par la suite une licence en philosophie et est reçu à l'agrégation d'histoire en 1958.
Il est professeur au lycée Lamoricière (aujourd'hui lycée Pasteur) d'Oran jusqu'en 1960 ; il en rapporte un essai publié sous le titre Les Français d'Algérie (1961).
Il est pensionnaire de la Fondation Thiers de 1961 à 1963, et assistant, puis maître-assistant à l'Institut d'études politiques de Paris de 1965 à 1977. En 1977, il est élu directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales.
Parallèlement, Pierre Nora a mené une carrière dans l'édition. Il entre d'abord en 1964 chez Julliard, où il crée la collection de poche Archives. En 1965, il rejoint les éditions Gallimard : la maison d'édition, déjà bien installée dans le marché de la littérature, souhaite développer son secteur des sciences sociales. C'est lui qui accomplira cette mission en créant deux collections importantes, la Bibliothèque des sciences humaines en 1966 et la Bibliothèque des histoires en 1970, ainsi que la collection Témoins en 1967.
Chez Gallimard, Pierre Nora publie dans les collections qu'il dirige des travaux qui constituent des références incontournables dans leurs champs de recherche, notamment :
Dans la Bibliothèque des sciences humaines, Raymond Aron (Les Étapes de la pensée sociologique, 1967) ; Georges Dumézil (Mythe et Épopée, 1968-1973) ; Marcel Gauchet (Le Désenchantement du monde, 1985) ; Marshall Sahlins (Âge de pierre, âge d'abondance, 1976) ; Étienne Balazs (La Bureaucratie céleste, 1968) ; Claude Lefort (Les Formes de l'histoire, 1978) ; Henri Mendras (La Seconde Révolution française, 1988) ; Michel Foucault (Les Mots et les Choses, 1966, L'Archéologie du savoir 1969) ; Geneviève Calame-Griaule (Ethnologie et Langage, 1966).
Dans la Bibliothèque des histoires, François Furet (Penser la Révolution française, 1978) ; Emmanuel Le Roy Ladurie (Montaillou, village occitan de 1294 à 1324, 1975, meilleure vente de la collection avec 145 000 exemplaires) ; Michel de Certeau (L'Écriture de l'histoire, 1975) ; Georges Duby (Le Temps des cathédrales, 1976) ; Jacques Le Goff (Saint Louis, 1997) ; Jean-Pierre Vernant (L'Individu, la mort, l'amour, 1989) ; Oskar Anweiler (Les Soviets en Russie, 1972) ; Maurice Agulhon (Histoire vagabonde, 1988-1996) ; Michel Foucault (Histoire de la folie à l'âge classique, 1972 ; Surveiller et punir, 1975, Histoire de la sexualité, 1976-1984).
Des chercheurs étrangers qu'il contribue à introduire en France, comme Ernst Kantorowicz (Les Deux Corps du roi, 1957, publié en 1989) ; Thomas Nipperdey (Réflexions sur l'histoire allemande, 1983-1992, publié en 1992) ; Karl Polanyi (La Grande Transformation, 1944, publié en 1983).
Il a été président de la Librairie européenne des idées au Centre national du livre de 1991 à 1997 et membre du Conseil d'administration de la Bibliothèque nationale de France de 1997 à 2000.
Il est membre du Conseil scientifique de l'École nationale des chartes depuis 1991, du Conseil d'administration de l'Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles depuis 1995, et du Haut Comité des célébrations nationales depuis 1998.
En février 1978, Pierre Nora fait partie des membres fondateurs du Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés.
En mai 1980, il fonde chez Gallimard la revue Le Débat avec le philosophe Marcel Gauchet ; elle devient vite l'une des revues intellectuelles françaises majeures, jusqu'à l'arrêt de sa publication en septembre 2020. Il a participé à la Fondation Saint-Simon, créée en 1982 par François Furet et Pierre Rosanvallon et dissoute en 1999.
En 1990, il fait partie du petit nombre d'historiens, avec notamment Pierre Vidal-Naquet et Madeleine Rebérioux, à s'opposer à la loi Gayssot.
Il s'est opposé à la loi du 23 février 2005 « portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur de Français rapatriés » en cosignant une pétition dans le quotidien Libération intitulée Liberté pour l'histoire. Cette loi, dont l'alinéa 2 de l'article 4 a été abrogé le 15 février 2006, établissait que les programmes de recherche devaient accorder plus d'importance à la place de la présence française outre-mer et que les programmes scolaires devaient en reconnaître le rôle positif.
Pierre Nora est également très connu pour avoir dirigé Les Lieux de Mémoire, trois tomes se donnant pour but d’établir un inventaire des lieux et des objets dans lesquels s'est incarnée la mémoire nationale des Français.
Il est signataire de l'appel de Blois (« Liberté pour l'Histoire »), le 10 octobre 2008.
Pierre Nora est mort le lundi 2 juin 2025, à l'âge de 93 ans, à Paris (France).
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Les meilleures citations de Pierre Nora.
Le régime de la vie intellectuelle, ne laisse qu'une voie étroite et difficile entre la prosternation suicidaire et le refus de principe.
Tout producteur intellectuel est engagé dans un processus de reconnaissance.
Un intellectuel n'a qu'une chose à défendre : son nom et son image.
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