Louis-Ferdinand Céline

 
Louis-Ferdinand Céline
1894 - 1961
 

Écrivain français, célèbre pour son roman « Voyage au bout de la nuit » (1932), est considéré comme l'un des plus grands novateurs de la littérature française du XX siècle, introduisant un style elliptique personnel et très travaillé, qui emprunte à l'argot et tend à s'approcher de l'émotion immédiate du langage parlé. Il est aussi connu pour son antisémitisme et son rapprochement des milieux collaborationnistes et du service de sécurité allemand pendant la seconde guerre mondiale.

Nationalité française Francais, né le 27 mai 1894 et mort le 1er juillet 1961

67 ans Mort victime d'une rupture d'anévrisme (maladie) à l'âge de 67 ans.

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Biographie

Louis Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline , né le 27 mai 1894 à Courbevoie et mort le 1 juillet 1961 à Meudon, connu sous son nom de plume généralement abrégé en Céline, est un écrivain et médecin français. Il est notamment célèbre pour « Voyage au bout de la nuit », publié en 1932. Céline est considéré comme l'un des plus grands novateurs de la littérature française du XX siècle, introduisant un style elliptique personnel et très travaillé, qui emprunte à l'argot et tend à s'approcher de l'émotion immédiate du langage parlé. À propos de son style, Julien Gracq dira : « Ce qui m'intéresse chez lui, c'est surtout l'usage très judicieux, efficace qu'il fait de cette langue entièrement artificielle – entièrement littéraire – qu'il a tirée de la langue parlée. » Céline est aussi connu pour son antisémitisme. Il publie des pamphlets virulents dès 1937 (année de la parution de Bagatelles pour un massacre) et, pendant l'occupation de la France par l'Allemagne, il est proche des milieux collaborationnistes et du service de sécurité allemand.

A 16 heures, le 27 mai 1894, naît Louis Ferdinand Auguste DESTOUCHES, au 11 Rampe du pont à Courbevoie (Seine). Son père, Fernand Destouches, travaille au sein d'une compagnie d'Assurances, Le Phénix, comme correspondancier depuis 1890. Fils d'une famille de cinq enfants, une fille et quatre garçons, Fernand est né au Havre. Auguste, son père, agrégé de l'enseignement spécial, est mort depuis 1874. La famille Destouches, sous l'aile d'Hermance, veuve d'Auguste, est venue s'installer à Courbevoie en 1884. C'est là que Fernand va rencontrer Marguerite Guillou, fille de Céline Guillou. D'origine bretonne, Céline Guillou tient à Paris un commerce d'antiquités, de dentelles et porcelaines, au coin des rues de Provence et Lafayette. Le 13 juillet 1893, Fernand et Marguerite se marient et s'installent au 11 Rampe du pont à Courbevoie. Presque aussitôt après sa naissance, le petit Louis est placé chez une nourrice, d'abord dans l'Yonne, puis à Puteaux. A Courbevoie, la clientèle ne se précipite pas dans le magasin de lingerie tenu par Marguerite Destouches.

En 1897, les époux Destouches décident de s'en débarrasser et emménagent au 19 rue de Babylone, à Paris. Marguerite est contrainte de travailler dans le magasin de sa mère. Très vite, Louis rejoint ses parents rue de Babylone (avril 1897), avant qu'ils ne s'installent au 9 rue Ganneron. Louis est plongé au coeur de la capitale... En 1899, Marguerite reprend un fonds d'"objets de curiosité en boutique" au 67 du Passage Choiseul, dans le deuxième arrondissement. Louis découvre l'école communale de la rue de Louvois, située à quelques pas de la boutique de sa mère. Ses résultats scolaires ne brillent pas comme l'attestent les commentaires du directeur de l'école: "Enfant intelligent mais d'une paresse excessive, entretenue par la faiblesse de ses parents. Etait capable de très bien faire sous une direction ferme. Bonne instruction, éducation très relâchée". C'est également en 1899 qu'aura lieu à Paris l'Exposition Universelle et son cortège de modernités, annonciatrice d'un vingtième siècle en mouvement.

En 1904, les Destouches déménagent dans la boutique d'en face, au 64 du Passage Choiseul. La dentelle et les objets anciens restent leur fonds de commerce. En décembre, la mort de Céline Guillou, mère de Marguerite et grand-mère de Louis, affecte durement l'enfant. Son premier vrai contact avec la mort injuste date de là. L'héritage que leur lègue Céline offre aux Destouches la possibilité d'inscrire Louis dans une école privée, l'école Saint Joseph des Tuileries en février 1905. Le 18 mai, il fait sa première communion en l'Église Saint-Roch, puis intègre en octobre 1906 l'école communale d'Argenteuil. Il décroche son certificat d'études primaires le 21 juin 1907. De toute cette période, le petit Louis Destouches gardera une nostalgie certaine du petit commerce et de la difficulté à s'y faire une place. Le Passage Choiseul marquera à jamais l'enfant, et l'écrivain Céline s'en souviendra au moment de rédiger Mort à crédit.

Entre 1907 et 1909, Louis Destouches est envoyé par ses parents en Allemagne et en Angleterre pour apprendre les langues étrangères avant de se destiner à une carrière commerciale. C'est aussi l'époque où son père, que sa condition professionnelle au sein de la compagnie d'assurances rend aigri, marque l'enfant par ses prises de position antisémites. Fin août 1907, Louis part en Allemagne, à la Mittelschule de Diepholz (Hanovre). L'enfant écrit de longues lettres à ses parents dans lesquelles son souci de l'argent transparaît. A partir de février 1909, il est inscrit à l'University School de Rochester et, un mois plus tard, change pour Pierremont Hall à Broadstairs. Ces expériences serviront également de matière au romancier narrant les péripéties du Meanwell College et du couple Merrywin...

Après son retour en France, en novembre 1909, Louis Destouches entame sa période d'apprentissage. En janvier 1910, à l'âge de 16 ans, il entre chez Raimon, rue du 4 septembre, un marchand de tissus. De septembre 1910 à mars 1911, il travaille chez Robert, un bijoutier, puis est embauché chez Wagner, un joaillier de la rue du Temple. En octobre 1911, les frères Lacloche, joailliers, l'embauchent, et l'affectent dans leur sucurssale de Nice jusqu'au 12 mai 1912. Premiers grands moments de liberté avant l'armée...

Le 21 septembre 1912, Louis Destouches devance l'appel et s'engage pour trois ans. C'est à Rambouillet, au 12e régiment de cuirassiers, qu'il effectue ses classes. Nommé Brigadier le 5 août 1913 puis Maréchal des Logis le 5 mai suivant, il partira en mission de reconnaissance avec le 12e cuirassiers dès la guerre déclarée. D'abord à Audun-le-Roman, en août, puis dans la région d'Armentières, au mois d'octobre, dans les Flandres, Louis Destouches connaît son baptême du feu. Les témoignages du jeune cuirassier Destouches l'attestent de manière claire. La guerre est une horreur absolue. Volontaire pour assurer une liaison risquée dans le secteur de Poelkapelle, entre le 66e et le 125e régiments d'infanterie, il est blessé par balle au bras droit. Opéré à Hazelbrouck, il est envoyé à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris et devient médaillé militaire le 24 novembre, avant de recevoir la croix de guerre avec étoile d'argent. Par la suite, Céline reviendra constamment sur les séquelles de cette blessure, auxquelles il attribuera des maux incurables. En tout cas, le Maréchal des Logis Destouches ne devait jamais se remettre véritablement du spectacle de cette guerre sanglante et destructrice... Plus tard, les "Carnets" écrits par le jeune soldat seront publiés en marge de Casse-pipe.

Le 27 décembre 1914, Louis Destouches est transféré à l'hospice Paul-Brousse de Villejuif, dirigé par Gustave Roussy (le docteur Bestombes dans Voyage au bout de la nuit). Opéré une seconde fois au bras droit le 19 janvier 1915, il rejoint le nouveau domicile de ses parents, 11 rue Marsollier, pour une convalescence de trois mois. Louis Destouches restera, à cause des séquelles de cette blessure au bras, invalide à 70 pour cent.

En mai, il est affecté au consulat général de France à Londres, au service des passeports. Il est réformé le 2 février 1915. Il fréquente les milieux londoniens mal famés et la pègre de Soho. Le 19 janvier 1916, il épouse Suzanne Nebout. Ce mariage ne sera pas déclaré au consulat et Louis Destouches rentrera seul en France, considéré comme célibataire par l'état français.En mars 1916, Louis Destouches est engagé comme "surveillant de plantation" par la compagnie forestière Sangha-Oubangui et il part en Afrique, à Bikobimbo et Campo ("Topo" dans Voyage au bout de la nuit). Au bout de huit mois, il rompt son contrat et, en février 1917, il regagne Douala pour y être hospitalisé à la suite de crises de dysenterie. Le 10 mars, il réintègre le domicile de ses parents. Cette période passée en Afrique a permis à Louis Destouches de faire ses premiers essais littéraires (la nouvelle intitulée Des Vagues).

En septembre, il travaille avec Raoul Marquis, dit Henry de Graffigny (Courtial des Pereires dans Mort à crédit), directeur d'Euréka, une revue scientifique. Louis Destouches y signera la traduction d'un article de l'anglais en février 1918. Embauchés tous les deux par la mission Rockfeller contre la tuberculose, ils parcourent la Bretagne de mars à novembre. C'est à Rennes, le 10 mars, que Louis Destouches rencontre le docteur Athanase Follet. En novembre Louis Destouches quitte la mission et prépare le baccalauréat, dont il obtient les deux parties en avril et juillet 1919.

Il se marie avec Édith Follet, fille d'Athanase, le 10 août à Quintin (Côtes-du-Nord). Le couple s'installe à Rennes et Louis s'inscrit à l'école de médecine à partir de 1920. Le 15 juin, Édith donne naissance à Colette Destouches. En 1922, Louis Destouches effectue un stage à la maternité Tarnier à Paris, et poursuit ses études dans la capitale. Il fait un second stage obstétrical en janvier 1923 à l'hôpital Cochin. Il fréquente également le laboratoire de Félix Mesnil à l'Institut Pasteur. Edith et Louis emménagent à Paris en novembre 1923. Ce dernier soutient sa thèse le premier mai 1924, travail consacré au hongrois Philippe Ignace Semmelweis, précurseur dans la lutte contre l'infection puerpérale.

Dès le 27 juin, Louis Destouches entre à la Société des Nations, dans le service d'hygiène du docteur Ludwig Rajchman ("Yudenzweck" dans L'Église et "Yubelblat" dans Bagatelles pour un massacre). Il est nommé à Genève pour trois ans. En 1925, en qualité d'accompagnateur, il conduit un groupe de médecins aux Etats-Unis, à Cuba, au Canada et en Angleterre. Entre mars et juin 1926, il est envoyé en Afrique (Nigeria, Sénégal). Ces différents voyages l'obligent à délaisser sa vie de couple et Edith obtient le divorce le 21 juin 1926. Louis Destouches commence la rédaction de L'Église. A Genève, il rencontre une danseuse américaine de 23 ans, Elisabeth Craig.

Louis Destouches passe l'été 1927 à Paris et rédige Périclès, qui deviendra Progrès. Il ouvre un cabinet médical à Clichy, au 36 rue d'Alsace, mais le manque de clientèle l'oblige à fermer début 1929. Le jeune médecin est alors nommé comme vacataire au dispensaire de Clichy, sous la direction de Grégoire Ichok. Louis s'installe au 98 rue Lepic à Paris avec Elisabeth Craig. A cette époque, il fréquente le peintre Henri Mahé, la danseuse Karen Marie Jensen, la comédienne Nane Germon.

Au printemps 1931, une secrétaire du dispensaire de Clichy, Aimée Paymal, commence la dactylographie de Voyage au bout de la nuit. Louis Destouches portera son roman chez Bossard, Figuière, Gallimard et c'est finalement Robert Denoël qui acceptera de publier Voyage au bout de la nuit. Son auteur a 38 ans et s'appelle Louis-Ferdinand Céline...

Céline, soucieux du style, va surveiller de très près la composition de son roman, finalement mis en vente le 5 octobre 1932. Le premier tirage est de 2000 exemplaires. Le 10 novembre, Céline accorde sa première interview et, le lendemain, son anonymat est levé. Il est reçu par Lucien Descaves, Léon Daudet et Jean Ajalbert, trois membres de l'académie Goncourt. Rapidement, Louis-Ferdinand Céline est annoncé comme favori pour le prix Goncourt mais, au dernier moment, quelques jurés préfèrent voter pour Les Loups de Guy Mazeline (six voix contre trois). Le scandale est immédiat et les premières querelles autour de Céline commencent. Voyage au bout de la nuit obtient le prix Renaudot et Céline répond aux journalistes tout en continuant d'exercer la médecine... Mais la grande peine de Louis Destouches en 1932 demeure la mort de Fernand, son père, le 14 mars...

En décembre 1932 il quitte Paris et part pour Genève avec sa mère. Le docteur Rajchman le nomme sur une mission en Autriche et en Allemagne et l'écrivain rédige un article, "Pour tuer le chômage, tueront-ils les chômeurs ?". Les fréquentations de Céline se diversifient et il commence à entretenir quelques correspondances avec Léon Daudet, Lucien Descaves, mais aussi Elie Faure, Georges Altman, Elisabeth Porquerol. Le 16 mars 1933, il publie "Qu'on s'explique" dans Candide afin de clore les débats autour de son roman.

Le succès de librairie est tel que Denoël publie L'Église en avril 1933, alors que son auteur parcourt l'Europe pour oublier le départ définitif d'Elizabeth Craig. Voyage est traduit en italien, en russe (par E. Triolet et L. Aragon) et en allemand. Céline se lie à Evelyne Pollet, se rapproche de Karen Marie Jensen. Il entame la rédaction de Mort à crédit, rédige la préface d'un album, 31 cité d'Antin, rassemblant des fresques d'Henri Mahé. A la recherche d'Elizabeth Craig, il part aux Etats-Unis en prétextant le lancement de l'édition américaine de Voyage, de mai à août 1934.

Le travail que lui demande son nouveau roman, d'abord intitulé "L'Adieu à Molitor", puis "Tout doucement" et enfin Mort à crédit, est colossal. En 1935, Céline se rend à Londres, Copenhague, en Autriche et se lie avec la pianiste Lucienne Delforge. 1935 est aussi l'année de sa rencontre avec Lucette Almansor... Enfin, en 1936, le manuscrit de Mort à crédit, dont les épreuves sont corrigées par Marie Canavaggia, est remis à Denoël. L'éditeur s'affole de l'obscénité de certains passages et imprime l'ouvrage en laissant des blancs. Mis en vente le 12 mai, le roman devient l'objet d'un véritable scandale orchestré par la critique et les publicitaires. Les premières rancoeurs de Céline à l'égard des milieux littéraires surgissent. La critique le blesse ou l'ignore et il en est très affecté. Fin juillet, Céline part en URSS jusqu'en septembre et publie Mea Culpa la dernière semaine de décembre.

Début 1937, Céline entame la rédaction de Casse-pipe, très vite abandonnée au profit de Bagatelles pour un massacre, pamphlet écrit en six mois et publié en décembre. Les polémiques sont instantanées, même si l'accueil reste plutôt tolérant. On considère alors ce pamphlet comme une farce (André Gide), comme un réquisitoire naïf... Céline démissionne du dispensaire de Clichy et, en 1938, compose à Dinard un nouveau pamphlet pacifiste et antisémite, L'Ecole des cadavres. L'écrivain est unanimement rejeté par la gauche qui avait encensé Voyage.

En mai 1939, le décret Marchandeau oblige Denoël à retirer de la vente ces deux pamphlets. Céline est exclu de la vie littéraire. En proie à de violentes polémiques, une lettre adressée à Je suis partout le 21 juillet dénote de son état d'esprit : "Mes livres sont retirés de la circulation... Moi aussi."

En septembre, le docteur Destouches ouvre un cabinet à Saint-Germain en Laye, puis revient chez sa mère, rue Marsollier. Le 9 novembre, il est réformé définitivement et déclaré invalide à 70 pour 100. En qualité de médecin, il s'embarque sur le "Chella". Le navire sera accidenté et Céline rapatrié. Nommé au dispensaire de Sartrouville, il part en exode à La Rochelle au volant d'une ambulance avec Lucette.

Après la défaite, Céline s'installe 4 rue Girardon à Paris et écrit "Notre Dame de la débinette", publié en février 1941 sous le titre Les beaux draps par les "Nouvelles Editions Françaises", une succursale de Denoël. Céline envoie une trentaine de lettres à différents journaux pour y parler de son antisémitisme. Pourtant, il refuse obstinément de rallier un quelconque parti politique ou un journal.

A partir de 1942, il cesse ses interventions publiques, écrit Scandale aux Abysses et l'essentiel de Guignol's Band. Denoël réimprime ses pamphlets. Voyage et Mort sont réédités, enrichis d'illustrations de Gen Paul. Le 23 février 1943, Louis Destouches épouse Lucette Almansor à la mairie du 18ème arrondissement de Paris. Ils passent l'été à Saint-Malo. Céline préface le livre d'Albert Serouille, Bezons à travers les âges, qui paraît en janvier 1944. L'écrivain est alors médecin-chef du dispensaire de Bezons.

Le couple Destouches quitte Paris en juin 1944. Il séjourne à Baden-Baden où se trouve l'acteur Robert Le Vigan. Face à l'impossibilité de passer au Danemark, où Céline a déposé de l'or depuis plusieurs années, le couple se rend à Neu Ruppin, près de Krantzlin, chez la famille Scherz. En octobre, le couple, accompagné du chat Bébert et de Le Vigan, parvient à Sigmaringen. Céline loge à l'extérieur du château et soigne les réfugiés. Enfin, le 27 mars 1945, les Destouches réussissent à passer au Danemark et à atteindre Copenhague malgré les bombardements.

Céline et sa femme s'installent chez Karen Marie Jensen. Le 6 mars, l'écrivain apprend la mort de sa mère, bientôt suivie de l'assassinat de Robert Denoël le 3 décembre. Le 19 avril 1945, le juge d'instruction de la Cour de justice de la Seine lance un mandat contre Céline, qui reste sans effets. L'avocat Thorvald Mikkelsen légalise la présence de Céline au Danemark, pendant que ce dernier reprend le manuscrit de Guignol's band 2, commencé à Paris, et qu'il réfléchit au projet de Féerie pour une autre fois.

Le 17 décembre, la légation française au Danemark demande l'extradition de Céline. Il est immédiatement écroué avec Lucette, et incarcéré à Vestre Faengsel. Lucette est libérée le 28 mais Céline, que l'état danois refuse d'extrader, demeure en prison près de onze mois. Le 6 novembre 1946, Céline signe un texte intitulé "Réponses aux accusations formulées contre moi par la justice française au titre de trahison et reproduites par la police judiciaire danoise au cours de mes interrogatoires, pendant mon incarcération 1945-1946 à Copenhague". Le 8, il est transféré au Sundby Hospital, puis à l'infirmerie de Vestre Faengsel le 24 janvier 1947. Le 26 février, Céline, pesant 62 kilos, entre au Rigshospital, un établissement civil. Le 24 juin, il promet de "ne pas quitter le Danemark sans permission des autorités danoises".

Il rejoint Lucette à Kronprinsessegade, achève Guignol's 2, reprend Féerie et ce qui deviendra Foudres et flèches. Le 19 mai 1948, Céline et Lucette emménagent à Klarskovgaard, près de Korsør, sur la mer Baltique, dans un pavillon appartenant à Thorvald Mikkelsen. Céline entretient une correspondance très abondante et quelques proches lui rendent visite : Pierre Monnier, Daragnès, Henri Mahé... Il rencontre Milton Hindus, un jeune professeur américain, mais leur amitié sera rapidement brisée.

Fin 48, Casse-pipe est publié d'abord dans Les Cahiers de la pléiade par Jean Paulhan, puis chez Frédéric Chambriand (maison d'édition créée par Pierre Monnier), ainsi que Foudres et flèches. Albert Paraz, dans Le gala des vaches, insère A l'agité du bocal, réponse de Céline à des accusations formulées par J.-P. Sartre, ainsi que leur correspondance. Voyage est réédité par Jacques Frémenger (Ed. Froissart, Bruxelles).

Le 17 octobre 1949, la Cour de justice de la Seine arrête les poursuites engagées contre Céline et le 3 décembre le commissaire du gouvernement réclame à son encontre l'application de la loi pénale concernant les délits mineurs contre la sureté de l'état. Le 25 janvier 1950, le président de la Cour de justice de la Seine convoque Céline et l'annonce de son procès est commenté dans la presse. Le 21 février 1950, la Cour de justice rend son arrêt. Céline est condamné à un an d'emprisonnement, à 50000 francs d'amende et à l'indignité nationale.

En mai paraît L.-F. Céline tel que je l'ai vu de Milton Hindus qui expose la brouille entre les deux hommes. Pierre Monnier publie Mort à crédit en avril 1950 et Scandale aux Abysses en novembre. Paraz, dans Valsez saucisses, continue de plaider en faveur de Céline. Le 25 avril 1951, le tribunal militaire de Paris ordonne l'amnisitie de Louis Destouches.

Enfin, le 1er juillet 1951, Céline, Lucette, leurs chiens et le chat Bébert rentrent en France et atterrissent à l'aéroport de Nice. Les Destouches passent l'été chez Paul Marteau, à Nice, rendent visite aux parents de Lucette domiciliés à Menton et à Albert Paraz, à Vence. Céline signe en juillet un contrat avec les éditions Gallimard. En septembre, le couple emménage à Meudon, au 25 ter route des Gardes. Lucette ouvre un cours de danse et Céline un cabinet médical.

Au même moment, Céline intente un procès aux éditions Julliard qui viennent de publier le Journal d'Ernst Jünger. L'écrivain s'estime diffamé et Ernst Jünger reconnaît lui-même que son éditeur français a effectué une modification de son texte (le nom de "Merlin" est devenu "Céline"...). Entre mars et mai 52 les éditions Gallimard réimpriment toute l'oeuvre de Céline hormis les pamphlets. Féerie pour une autre fois est publié en juin. La critique boude le nouveau roman de Céline et, à de rares exceptions près (Gaëtan Picon, Maurice Nadeau, Roger Nimier, Jean Paulhan et évidemment Albert Paraz), elle demeure muette.

En janvier 1953, André Parinaud publie la première interview de Céline depuis son retour d'exil (voir Céline et son art). Cette initiative a peu d'impact et Céline achève Normance, la seconde partie de Féerie, publié en juin 1954 et dont le succès reste aussi confidentiel. La Nouvelle Revue Française édite en cinq livraisons Entretiens avec le Professeur Y, qui ne rallume toujours pas les passions des lecteurs. Voyage est réédité en collection de poche et au "Club du Meilleur Livre". Cela offre à Céline l'occasion de donner une longue interview, la première d'une très longue série. Finalement, Entretiens avec le Professeur Y paraît chez Gallimard en juin 1955.

A partir de 1956, les lecteurs de Céline se font plus nombreux, grâce à la diffusion de Voyage en poche et à un reportage publié dans Paris Match présentant l'écrivain en compagnie de Michel Simon et d'Arletty à l'occasion de l'enregistrement d'un disque. Céline est en train de rédiger D'un château l'autre et de plus en plus de journalistes viennent à Meudon pour l'interviewer. Dans son pavillon, l'écrivain cultive son décor et son personnage.

D'un château l'autre est édité en 1957 et Céline est l'invité de Lecture pour tous, l'émission télévisée de Pierre Dumayet. L'accueil de ce nouveau roman est favorable. Quelques débats reprennent, opposant les pros et les antis Céline. Il écrit alors Vive l'aministie, monsieur ! pour faire cesser les polémiques. Mort à crédit est publié en édition de poche, avec les fameux blancs.

A partir de 1959, des universitaires commencent à s'intéresser de près à Céline. Gallimard, en mai, réédite les ballets de l'écrivain sous le titre Ballets sans musique sans personne sans rien, illustrés par Éliane Bonabel. L'équipe d'En français dans le texte enregistre une émission télévisée à Meudon mais des protestations en font interdire la diffusion.

En mai 1960 paraît Nord, la suite de D'un château l'autre. Céline travaille sur plusieurs projets, notamment l'adaptation cinématographique de Voyage au bout de la nuit par Claude Autan-Lara et son entrée dans la "Bibliothèque de la Pléiade" pour laquelle il réécrit les passages censurés de l'édition originale de Mort à crédit (il faut noter que l'actuelle édition Folio reprend cette version "remaniée" et aseptisée). Céline entame également "Colin-Maillard" qui deviendra Rigodon. Le 30 juin 1961 il a enfin achevé la deuxième version de ce roman. Le lendemain, le 1er juillet, à 18 heures, Louis-Ferdinand Céline meurt d'une rupture d'anévrisme. Son décès ne sera annoncé par la presse que le 4, après son inhumation au cimetière de Meudon.

Louis-Ferdinand Céline est mort le samedi 1er juillet 1961 à l'âge de 67 ans d'une rupture d'anévrisme à Meudon (Hauts-de-Seine, Île-de-France, France).

Tombe

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Citations

Les meilleures citations de Louis-Ferdinand Céline.

Rien n'est gratuit en ce bas monde. Tout s'expie, le bien comme le mal, se paie tôt ou tard. Le bien c'est beaucoup plus cher forcément.
La merde a de l'avenir. Vous verrez qu'un jour on en fera des discours.
L'amour c'est comme l'alcool, plus on est impuissant et saoûl et plus on se croit fort et malin, et sûr de ses droits.

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Fiche d'identité

Identité

  • Nom complet : Louis Ferdinand Destouches
  • Nationalité (à sa mort) : Française Drapeau francais
  • Nationalité (à sa naissance) : --
  • Sexe : Masculin

Domaines d'activité

Noms

  • Nom usuel : Louis-Ferdinand Céline
  • Nom complet : --
  • Prénom : Louis Ferdinand
  • Noms dans d'autres langues : --
  • Homonymes : 0 (aucun)
  • Nom de famille : Destouches
  • Pseudonyme : Louis-Ferdinand Céline
  • Surnom : --
  • Erreurs d'écriture : --

Naissance

  • Date de naissance : 27 mai 1894
  • Lieu de naissance : --
  • Signe astrologique du zodiaque : --
  • Signe astrologique chinois : --

Décès

  • Âge de mort : 67 ans
  • Cause de mort : Rupture d'anévrisme (Maladie)

Obsèques

  • Date des obsèques : --
  • Lieu de sépulture : --
  • Type de funérailles : --

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 Le plus grand écrivain du XXème siècle
Le plus grand écrivain du xx ème siècle.
Commentez - il y a 6 ans
 Reconnaissable aux premières lignes, un peu comme certains grands musiciens qu'on reconnait en deux secondes.
Magnifique, son style bien à lui, reconnaissable aux premières lignes, un peu comme certains grands musiciens qu'on reconnait en deux secondes. Un des plus grands du XX eme.
Commentez - il y a 2 ans
 Un des plus grands écrivains du 20ème siècle
Louis Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline, médecin, il deviendra un des plus grand écrivains du 20ème siècle..
Malgré des idées politiques qui resteront imbuvables, il restera avant tout le médecin des pauvres et l’immense écrivain qu'il est devenu.
RIP

http://www.lepetitcelinien.com/
Commentez - il y a 6 ans
8 notes ►

Commentaires

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Anonyme 58823 Mon écrivain préféré.
Répondre - il y a 6 ans
Anonyme 59920 Après plus d’un mois de polémique, Gallimard renonce à rééditer les pamphlets de Céline.
http://www.valeursactuelles.com/culture/pamphlets-de-celine-bagatelles-pour-une-reedition-92561
Répondre - il y a 6 ans
Anonyme 58823 Comme les Français ne lisent pas cela ne constitue pas un gros problème...les pamphlets sont disponibles en ligne.
Répondre - il y a 6 ans
Anonyme 58823 Aujourd'hui, la littérature c'est un éreintant foutoir à bla bla...
Répondre - il y a 6 ans
Anonyme 58823 Quand aux pamphlets, il faut se remettre dans le contexte de l'époque pour juger précisément de leur portée.
Répondre - il y a 6 ans
Anonyme 59920 Publication visible uniquement par les membres de JeSuisMort. Inscription/Connexion pour la lire.
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Répondre - il y a 6 ans
Donias tombe de Louis-Ferdinand Céline
Répondre - il y a 5 ans
Donias tombe de Louis-Ferdinand Céline détail
Répondre - il y a 5 ans
Donias Louis-Ferdinand Destouches meurt à son domicile de Meudon le 1er juillet 1961, vraisemblablement des suites d'une athérosclérose cérébrale — bien que d'autres pathologies soient parfois évoquées — laissant veuve Lucette Destouches. Il est enterré au cimetière des Longs-Réages, à Meudon ; le pavillon qu'il occupait brûlera en mai 1968, détruisant alors ses lettres et manuscrits
Répondre - il y a 5 ans
Anonyme 59920 Le site consacré à Céline..
http://www.lepetitcelinien.com/
Répondre - il y a 5 ans
Donias Louis-Ferdinand Céline
Répondre - il y a 5 ans
Donias (pour l'administrateur) cette photo serai surment mieux pour son profil car la photo mise est a l'envers et n'est pas très valorisante pour lui
Répondre - il y a 5 ans
Jesuismort (admin) à : Tout à fait, nous allons l'utiliser.
Répondre - il y a 5 ans
Donias à : merci pour lui et pour sa mémoire
Répondre - il y a 5 ans
Jesuismort (admin) à : C'est fait.
Répondre - il y a 5 ans
Donias à : merci c'est cool ;-)
Répondre - il y a 5 ans
Jesuismort (admin) à : De rien.
Répondre - il y a 5 ans
Donias à : ;-)
Répondre - il y a 5 ans
Anonyme 59920 Mort à crédit de Louis Ferdinand Céline lu par Arletty
https://www.youtube.com/watch?v=CvQv9zJdlng
Répondre - il y a 3 ans
Anonyme 59920 Voyage au bout de la nuit de Céline par Denis Podalydes (partie 1-4)

https://www.youtube.com/watch?v=YB9jpr1v_ks
Répondre - il y a 2 ans
Nicolrx Pour information, les manuscrits volés de Céline ont été retrouvés. « Gallimard a décidé de publier les manuscrits retrouvés de Ferdinand-Céline. L’éditeur français en a déjà publié deux : Guerre et Londres. Il lui reste à publier La Volonté du Roi Krogold le 27 avril 2023. ».

Sur l'histoire rocambolesque de comment les manuscrits ont été volés et retrouvés : https://www.lemonde.fr/livres/article/2021/08/04/les-tresors-retrouves-de-louis-ferdinand-celine_6090546_3260.html
Répondre - il y a 12 mois

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Autres romancier francais

Portrait de Marcel Pagnol
 

Drapeau France 1895 - 1974
Francais, 79 ans

Écrivain, dramaturge et cinéaste français devenu célèbre avec sa pièce de théâtre Marius (1929), puis ses nombreux films avec les grands acteurs de l'époque (en particulier Raimu, Fernandel et Pierre Fresnay) : Angèle (1934), Regain (1937), La Femme du boulanger (1938)... Élu à l'Académie française en 1946. Auteur de "La Gloire de mon père" et "Le Château de ma mère", "Jean de Florette" et "Manon des Sources".
Portrait de Victor Hugo
 

Drapeau France 1802 - 1885
Francais, 83 ans

Le plus grands écrivain français du 19e siècle et l'un des plus importants écrivains de langue française au monde. Grand romancier, il est l'auteur de « Les Misérables » (1862) et « Notre-Dame de Paris » (1831). À la tête du mouvement romantique, il a révolutionné le théâtre : « Cromwell » (1827), « Hernani » (1830) et « Ruy Blas » (1838). Grand poète, il est l'auteur de « Les Châtiments » (1853), « Les Contemplations » (1856) et « La Légende des siècles » (1859). Personnalité politique et un intellectuel engagé, il a joué un rôle majeur dans l’histoire du 19e siècle.
Portrait de Albert Camus
 

Drapeau France 1913 - 1960
Francais, 46 ans

Romancier, dramaturge et essayiste français, prix Nobel de littérature en 1957, son œuvre comprend des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles, des films, des poèmes et des essais dans lesquels il développe un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurde de la condition humaine mais aussi sur la révolte comme réponse à l'absurde, révolte qui conduit à l'action et donne un sens au monde et à l'existence, et « alors naît la joie étrange qui aide à vivre et mourir ». Ses oeuvres les plus connus sont L'Étranger (1942, roman), Le Mythe de Sisyphe (1942, essai), Caligula (1944, pièce de théâtre) La Peste (1947, roman), Les Justes (1949, pièce de théâtre), L'Homme révolté (1951, essai) ou La Chute (1956, roman).
Portrait de Guy De Maupassant
 

Drapeau France 1850 - 1893
Francais, 42 ans

Écrivain français a marqué la littérature française par ses romans dont « Une vie » (1883), « Bel-Ami » (1885), « Pierre et Jean » (1887), et surtout par ses nouvelles comme « Boule de suif » (1880), les « Contes de la bécasse » (1883) ou « Le Horla » (1887). Ses œuvres retiennent l’attention par leur force réaliste, la présence importante du fantastique et par le pessimisme qui s’en dégage le plus souvent, mais aussi par la maîtrise stylistique. Reconnu de son vivant, la carrière littéraire de Maupassant se limite seulement à une décennie (de 1880 à 1890) avant qu'il ne sombre peu à peu dans la folie et ne meure à 42 ans.
Portrait de Jules Verne
 

Drapeau France 1828 - 1905
Francais, 77 ans

Écrivain français, l'un des plus grands romanciers du monde dont l'œuvre est principalement constituée de romans d'aventures utilisant les progrès scientifiques propres au XIXe siècle dont : « Voyage au centre de la Terre » (1864), « Vingt mille lieues sous les mers » (1870), « Le Tour du monde en quatre-vingts jours » (1873), « L'Île mystérieuse » (1874-1875) ou « Michel Strogoff » (1876). L’œuvre de Jules Verne est populaire dans le monde entier et, selon l’Index Translationum, avec un total de 4 702 traductions, il vient au deuxième rang des auteurs les plus traduits en langue étrangère après Agatha Christie. Il est ainsi en 2011 l'auteur de langue française le plus traduit dans le monde. L'année 2005 a été déclarée « année Jules Verne », à l'occasion du centenaire de la mort de l'écrivain.
Portrait de Romain Gary
 

Drapeau France 1914 - 1980
Francais, 66 ans

Écrivain français de la seconde moitié du XXe siècle connu pour la mystification littéraire qui le conduisit, dans les années 1970, à signer plusieurs romans sous le nom d'emprunt d’Émile Ajar, en les faisant passer pour l'œuvre d'un tiers. Il est ainsi le seul romancier à avoir reçu le prix Goncourt à deux reprises, sous deux pseudonymes avec « La Promesse de l'aube » (1960) et « Les Racines du ciel » (1956).

Autres points communs avec Louis-Ferdinand Céline