Enterré (où exactement ?).
Patrick Devedjian, né le 26 août 1944 à Fontainebleau (Seine-et-Marne) et mort le 29 mars 2020, est un avocat et homme politique français. Membre de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), il fut plusieurs fois ministre en 2004, 2005 et 2010, ex-député de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine et président du conseil départemental des Hauts-de-Seine depuis 2007.
Fils de Roland Devedjian, ingénieur arménien né à Sivas en Turquie, immigré en France à cause du génocide arménien, et de Monique Wallois née à Boulogne-sur-Mer, Patrick Devedjian est élevé au Collège arménien de Sèvres. La guerre d'Algérie, qu'il perçoit comme une confrontation entre musulmans et chrétiens et qui lui rappelle à ce titre le génocide arménien fui par son père, suscite son engagement nationaliste de jeunesse. Il adhère au groupe d'extrême droite Occident de 19 à 22 ans.
Élève au collège arménien Samuel Moorat, puis à l'École Fénelon et au Lycée Condorcet, il poursuit une maîtrise de droit à la faculté de droit d'Assas, puis est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris.
Il est marié depuis le 26 juillet 1969 à Sophie Vanbremeersch,, fille du général Claude Vanbremeersch. Le couple a quatre enfants.
Avocat au barreau de Paris depuis 1970, il a notamment défendu Jacques Chirac et Charles Pasqua.
En 1964, Patrick Devedjian, comme Alain Madelin, Hervé Novelli, Claude Goasguen ou Gérard Longuet, rejoint le groupe activiste d'extrême droite Occident fondé par Pierre Sidos. Selon un article du Petit Varois du 11 novembre 1965, Patrick Devedjian et Alain Madelin sont condamnés par le tribunal correctionnel de Draguignan à un an de prison avec sursis et trois ans de mise à l'épreuve pour vol et détention d'armes (faits également rapportés par Var Matin et par Nice Matin). Patrick Devedjian date son éloignement du mouvement Occident de l'année 1966 suite à sa rencontre avec Raymond Aron. Selon le journaliste Frédéric Charpier, repris par le quotidien Libération, Devedjian est membre de ce mouvement au moins jusqu'en janvier 1967, son éloignement d'Occident étant dû au climat délétère qui règne en son sein à cette époque. Le groupe prononce son exclusion en novembre 1967. Il participe en janvier 1967 à un commando d'Occident qui attaque des étudiants d'extrême gauche à Rouen, et est condamné le 12 juillet 1967 avec douze autres militants d'extrême droite pour « violence et voies de fait avec armes et préméditation ». Il a depuis publiquement assumé et regretté ce qu'il considère comme une erreur de jeunesse.
En 1970, il crée avec Georges Liébert la revue Contrepoint, ancêtre de Commentaire.
Durant les années qui suivent, sa carrière d'avocat et ses convictions politiques l'amènent à se rapprocher du tout nouveau RPR, dont il rédige les statuts avec Charles Pasqua, dont il est proche.
En 1977, la liste de gauche emmenée par le sénateur communiste André Aubry gagne les élections municipales à Antony. Anti-communiste convaincu, Devedjian se présente au nom du RPR pour reprendre la ville.
Il est battu aux législatives de 1978, ainsi qu'aux cantonales de 1982 et aux municipales de mars 1983. Cependant, lors de ces dernières élections, après un recours au tribunal administratif et au Conseil d'État, l'élection est annulée pour fraude. Il sort vainqueur de la seconde élection et est élu maire d'Antony. Sur sa liste, Jean-Yves Le Gallou est adjoint à la culture en tant que membre du Parti républicain : mais quand il adhère au Front national en 1985, Patrick Devedjian l'exclut de la majorité municipale.
Élu député en 1986, il est membre jusqu'en 2002 de la commission des finances. Rapporteur des accords du GATT en 1993 puis du budget de la Justice entre 1997 et 2002, il est l'un des rares parlementaires du Rassemblement pour la République (RPR) à avoir voté en faveur du traité de Maastricht en 1992. Au sein du RPR, il est classé parmi les libéraux.
Durant la campagne présidentielle de 1995, il est, avec Nicolas Sarkozy, un fervent partisan d'Édouard Balladur. Après que le duel Jacques Chirac/Édouard Balladur se fut soldé par la défaite du camp Balladur, il traverse une période de pénitence au sein du RPR comme la plupart des balladuriens. Il rentrera en grâce durant la campagne présidentielle de 2002.
La droite gagne en 2002 ; sous l'autorité de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, il est nommé ministre délégué aux Libertés locales. En raison de la demande de Jacques Chirac que les ministres n'exercent plus de mandat exécutif, il démissionne de son poste de maire d'Antony en faveur de l'un de ses adjoints, Raymond Sibille, puis Jean-Yves Sénant. C'est son suppléant Georges Siffredi qui devient député comme la loi le prévoit.
Lorsque Nicolas Sarkozy est nommé à l'Économie et aux Finances, Patrick Devedjian devient ministre délégué à l'Industrie jusqu'en mai 2005, date à laquelle il n'est pas repris dans le gouvernement Villepin. Georges Siffredi démissionne alors pour lui permettre d'organiser des élections anticipées : Patrick Devedjian est réélu député de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine (Antony, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry, Sceaux) en octobre 2005.
Lorsque Nicolas Sarkozy démissionne pour prendre la présidence de l'UMP, Patrick Devedjian estime que celui-ci incarne une politique de droite « décomplexée » et libérale.
Comme conseiller politique de Nicolas Sarkozy, Patrick Devedjian est un des premiers membres de l'UMP à se prononcer publiquement pour le retrait du CPE, bien qu'il ait préalablement défendu à plusieurs reprises cette mesure, issue d'une convention de son parti.
Après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, Patrick Devedjian a été élu président du conseil général des Hauts-de-Seine.
Il a été également président de l'Établissement public pour l'aménagement de la région de la Défense (EPAD) jusqu'à être atteint par la limite d'âge. Jean Sarkozy a brigué sa succession avant d'y renoncer,.
Lors de l'élection présidentielle de 2007, il soutient naturellement la candidature de Nicolas Sarkozy. À peine l'élection gagnée, des tensions apparaissent entre le nouveau président de la République et Patrick Devedjian[réf. nécessaire]. Le 18 mai 2007, Patrick Devedjian ne fait pas partie du Gouvernement François Fillon (1) et fait part de son agacement quant à l'ouverture prônée par Nicolas Sarkozy en déclarant « Je suis pour un gouvernement d'ouverture, y compris aux sarkozistes, c'est tout dire ». Il succède à Nicolas Sarkozy à la présidence du Conseil général des Hauts-de-Seine le 1er juin 2007.
Nommé secrétaire général délégué de l'UMP en remplacement de Brice Hortefeux, puis Secrétaire général le 25 septembre 2007, il partage la direction de l'UMP avec Jean-Pierre Raffarin, premier vice-président.
En juin 2007, Patrick Devedjian, pour avoir qualifié de « salope » l'ex-députée Anne-Marie Comparini (MoDem) au cours d'une discussion informelle filmée par la chaîne locale TLM, s'attire la condamnation de nombreux politiques et du président de la République pour ses propos et présente ses excuses à Anne-Marie Comparini en privé puis en public.
Le 5 décembre 2008 il est nommé par le président de la République Nicolas Sarkozy, ministre auprès du Premier ministre, chargé de la Mise en oeuvre du plan de relance, une fonction gouvernementale temporaire créée pour suivre le plan de relance économique français suite à la crise financière. En février 2009, son fils Thomas Devedjian, directeur adjoint du service investissements d'Eurazeo, est pressenti pour devenir numéro deux du Fonds stratégique d'investissement derrière Gilles Michel.
Un an après son élection à la tête du conseil général, Patrick Devedjian déclare dans L'Express du 17 juillet 2008 : « Dans la continuité de ce qu'avait engagé Nicolas Sarkozy, je suis amené à nettoyer les Écuries d'Augias » dans le département des Hauts-de-Seine . Ce propos provoque un conflit entre Patrick Devedjian et d'autres élus du département.
L'élection de Jean Sarkozy provoque de nouvelles tensions, si vives que Patrick Devedjian affirme : « Entre Nicolas et moi, il y a son fils ». Contre la volonté de Devedjian, Jean Sarkozy est élu président du groupe majoritaire au conseil général. Le jeune élu cherche ensuite à briguer la succession de Devedjian à la tête de de l'Établissement public pour l'aménagement de la région de la Défense (EPAD), après que celui-ci a échoué à faire repousser la limite d'âge qui le contraignait à y renoncer. Un mouvement d'hostilité dans l'opinion publique contraint néanmoins Jean Sarkozy à retirer sa candidature. La directrice de cabinet du conseil général, Marie-Célie Guillaume racontera elle-même, plus tard, avoir alimenté la presse en informations utilisées contre Jean Sarkozy.
En novembre 2010, après sa non reconduction dans le troisième gouvernement de François Fillon, Patrick Devedjian est battu lors de l'élection du président de la fédération UMP des Hauts-de-Seine, par le député Jean-Jacques Guillet, élu avec 64 % des suffrages exprimés. Il accuse alors l'entourage de Nicolas Sarkozy d'avoir orchestré la manoeuvre contre lui.
À l'approche des élections cantonales de mars 2011, Patrick Devedjian redoute que Jean Sarkozy ne cherche à prendre sa place, à la tête du conseil général. De fait plusieurs élus UMP font mine de se positionner et Jean Sarkozy lui-même évoque la « nécessité de sang neuf ». Le résultat des élections change la situation: alors que Patrick Devedjian est réélu à Antony, plusieurs sortants sarkozystes (notamment Isabelle Balkany et Marie-Cécile Ménard) sont défaits. Nicolas et Jean Sarkozy font alors savoir qu'ils ne s'opposent pas à la réélection du président du conseil général.
En juin 2012, après la défaite de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, la directrice de cabinet de Patrick Devedjian, Marie-Célie Guillaume publie un roman à clef, Le Monarque, son fils, son fief, qui relate les manoeuvres conduites, selon elle, contre Patrick Devedjian par le « clan Sarkozy ». L'enjeu semble en être le contrôle politique du département des Hauts-de-Seine" (le « fief ») et l'ambition de Jean Sarkozy (le « fils ») d'en prendre la tête. Entièrement orienté sur le point de vue de Patrick Devedjian, le livre provoque un grand émoi « dans la Sarkozie » et au sein de l'UMP Hauts-de-Seine. Accusé d'avoir commandité le livre, Patrick Devedjian se garde de le désavouer, mais finit par concéder le licenciement de sa directrice de cabinet.
Il redevient député de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine le 14 décembre 2010, et réélu en juin 2012 avec seulement 200 voix d'avance sur son concurrent chevènementiste (MRC) Julien Landfried soutenu par le PS (le taux d'abstention est de 37 %). Sa réélection est cependant annulée par le Conseil constitutionnel le 18 octobre 2012 en raison de inéligibilité de son suppléant Georges Siffredi qui était déjà remplaçant UMP au Sénat et ne pouvait donc se présenter aux législatives. Une législative partielle se déroule en conséquence les 9 et 16 décembre 2012; au 1er tour Patrick Devedjian arrive en tête avec plus de 49,8 % des suffrages, devant son opposant Julien Landfried (disposant de 32 % des voix) et un taux d'abstention de 63 %, et il est réélu au second tour avec 60 % des voix.
Le 11 septembre 2012, il annonce son soutien à la candidature de François Fillon pour la présidence de l'UMP lors du congrès d'automne de 2012.
En juin 2014, il est désigné lors d'une primaire UMP, face à Patrick Ollier, pour prendre la présidence de Paris Métropole à partir de décembre de la même année, et est élu effectivement le 19 décembre 2014 président du syndicat mixte de Paris Métropole, succédant au socialiste Daniel Guiraud et prenant ainsi en charge la mise en place de la Métropole du Grand Paris au 1er janvier 2016. Toutes les formations politiques ont voté pour ce candidat UMP, en vertu de l'alternance convenue à la tête de la structure.
Lors des élections départementales de 2015, il est élu conseiller départemental du nouveau canton d'Antony dès le premier tour. Il est ensuite réélu président du conseil départemental des Hauts-de-Seine (nouveau nom du conseil général).
En juin 2016, il annonce qu'il ne se représentera pas aux élections législatives de 2017.
Il parraine Nathalie Kosciusko-Morizet pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016 mais soutient Alain Juppé.
Patrick Devedjian est mort dans la nuit du samedi 28 mars au dimanche 29 mars 2020, à l'âge de 75 ans, du coronavirus.
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Les meilleures citations de Patrick Devedjian.
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Dans les négociations de sortie qui sont à venir, Boris Johnson tentera d'obtenir des accommodements sur la question du passeport financier. L'opinion publique européenne jugera ses dirigeants à leur fermeté.
Nous devons montrer notre compréhension à l'Ecosse dans son désir d'Europe, à l'Irlande dont nous savons bien qu'elle a vocation à être réunifiée.
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