Jacques-Louis David

 
Jacques-Louis David
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Biographie

Jacques-Louis David, peintre français né le 30 août 1748 à Paris et mort le 29 décembre 1825 à Bruxelles, est considéré comme le chef de file de l'École néoclassique dont il incarne le style pictural et l'option intellectuelle (régénérer les arts en développant une peinture que les classiques Grecs et Romains, selon la propre formule de David, auraient sans hésiter pu prendre pour la leur[1]).

Il fut l'un des artistes les plus admirés, enviés et honnis de son temps, autant pour ses engagements politiques que pour ses choix esthétiques. Par le passé, rarement un artiste a épousé à ce point les grandes causes de son temps en mêlant intimement art et politique.

David vote la mort du roi Louis XVI, puis se met au service de l'empereur Napoléon Ier. Il opère une rupture avec le style galant et libertin de la peinture du XVIIIe siècle, et revendique l'héritage du classicisme de Nicolas Poussin, mais s'inspire aussi du style baroque de Rubens. Il fut un maître pour deux générations d'artistes, venus de toute l'Europe pour se former dans son atelier qui à son apogée, comptait une quarantaine d'élèves.

acques Louis David naît à Paris le 30 août 1748 quai de la Mégisserie, dans une famille de la petite bourgeoisie. Son père, Louis-Maurice David, est marchand-mercier de fers en gros à Paris. Pour s'élever socialement, il acquiert une charge de « commis aux aydes » (équivalent de receveur fiscal) à Beaumont-en-Auge dans la Généralité de Rouen (actuel département du Calvados)[2]. Sa mère Marie-Geneviève, née Buron, appartient à une famille de maîtres-maçons ; son frère François Buron est architecte des Eaux et Forêts, son beau-frère Jacques-François Desmaisons est architecte et son second beau-frère Marc Desistaux est maître-charpentier. Elle est aussi, du côté maternel, la cousine germaine éloignée du peintre François Boucher[3]. Il est baptisé dans l'église Saint-Germain l'Auxerrois le jour de sa naissance en présence de Jacques Prévost et Jeanne-Marguerite Lemesle, ses parrain et marraine[4].

Le jeune David est mis en pension au couvent de Picpus jusqu'au 2 décembre 1757[2], date à laquelle son père meurt, à l'âge de trente-cinq ans. D'après les premiers biographes du peintre, la cause du décès était un duel à l'épée[5],[6],[7],[8]. David a alors neuf ans et sa mère fait appel à son frère François Buron pour l'aider à s'occuper de l'éducation de son fils. Après l'avoir fait suivre des cours chez un répétiteur, elle le fait entrer au collège des Quatre-Nations dans la classe de rhétorique. Dès lors, elle se retire à Évreux et laisse l'entière éducation de David à la charge de son frère[9]. Ayant remarqué ses dispositions pour le dessin, sa famille envisage d'abord de lui faire embrasser la carrière d'architecte, comme ses deux oncles.

En 1764, après avoir appris le dessin à l'Académie Saint-Luc[10], David est mis en relation par sa famille avec François Boucher, premier peintre du roi, afin d'être formé au métier de peintre. Malade et trop âgé pour enseigner (il meurt en 1770), il estime qu'il pourrait tirer un meilleur bénéfice de l'apprentissage des nouvelles tendances picturales que peut lui apporter Joseph-Marie Vien, artiste dont le style antiquisant n'est pas encore exempt d'inspirations galantes.

En 1766, entré à l'atelier de Vien mais encore influencé par l'esthétique de Boucher, David commence à étudier l'art à l'Académie royale dont l'enseignement devait permettre aux élèves de concourir pour le Prix de Rome. Jean Bardin compte parmi les autres professeurs de l'académie qui lui enseignent les principes de la composition, de l'anatomie et de la perspective, et a comme condisciples, Jean-Baptiste Regnault, François-André Vincent et François-Guillaume Ménageot. Michel-Jean Sedaine, ami proche de la famille, secrétaire de l'Académie d'architecture et auteur de théâtre, devient son protecteur et s'occupe de parfaire son éducation intellectuelle en le faisant rencontrer quelques unes des personnalités culturelles de l'époque[11]. C'est, peut être, lors de ces années d'apprentissage qu'il développe une tumeur dans la joue gauche consécutive à un combat à l'épée avec l'un de ses condisciples d'atelier[12]. Dans ses autoportraits il dissimulait ce défaut physique par une ombre, mais d'autres artistes comme Jérome-Martin Langlois et François Rude montrent sans complaisance la déformation causée par le kyste.

En 1769, la troisième médaille qu'il reçoit au « Prix de quartier »[10] lui ouvre la voie vers le concours du grand Prix de Rome. En 1771, il obtient le second prix avec son oeuvre, le Combat de Minerve contre Mars dans un style hérité du Rococo et d'une composition jugée faible par le jury de l'académie[10], le lauréat fut Joseph-Benoît Suvée.

En 1772, il manque de nouveau le premier prix avec Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobée[n 1] le grand prix étant décerné ex-æquo à Pierre-Charles Jombert et Gabriel Lemonnier à la suite d'un vote arrangé du jury [13]. Après cet échec qu'il vécut comme une injustice, il résout de se laisser mourir de faim, mais après deux jours l'un des jurés Gabriel-François Doyen le convainc d'abandonner sa tentative de suicide[14]. En 1773, c'est encore un échec avec La Mort de Sénèque sujet inspiré de Tacite, le lauréat fut Pierre Peyron dont le style antique était récompensé pour sa nouveauté, la composition de David étant jugée trop théâtrale[15]. Ne pouvant recevoir deux fois le second prix, en guise de consolation l'Académie lui décerne le prix de l' Étude des têtes et de l'expression pour son pastel intitulé La Douleur[16].

Ces échecs successifs ont une incidence sur l'opinion de David contre l'institution académique. En 1793 il s'en sert d' argument lorsqu'il fait adopter le décret pour la suppression des académies[17]

À la fin de l'année 1773, Marie-Madeleine Guimard première danseuse de l'Opéra, charge David de reprendre la décoration de son hôtel particulier transformé en théâtre privé, que Fragonard avait laissé inachevé à la suite de mésententes [18],[19].

En 1774, il gagne finalement le premier prix de Rome qui lui permet de séjourner pendant quatre ans au palais Mancini alors résidence de l'Académie de France à Rome[n 2]. L'oeuvre présentée Érasistrate découvrant la cause de la maladie d'Antiochius dans son amour pour Stratonice (Paris, École nationale supérieure des Beaux-arts) est conforme au nouveau canon de la composition dramatique.

Vers le 2 octobre 1775, David, accompagne son maître Joseph-Marie Vien, qui vient d'être nommé directeur de l'académie de France à Rome, et deux autres lauréats, le premier prix de sculpture en 1774, Pierre Labussière et Jean Bonvoisin second prix de peinture en 1775[20]. Lors de son périple il s'enthousiasme pour les peintures de la Renaissance italienne qu'il voit à Parme, Bologne et Florence[21]. La première année de son séjour à Rome, David suit le conseil de son maître en se consacrant essentiellement à la pratique du dessin. Il étudie attentivement les Antiques, faisant des centaines de croquis de monuments, de statues et de bas-reliefs. L'ensemble de ses études composent cinq volumineux recueils in-folio[22]. Il réalise en 1776 un grand dessin, Les combats de Diomède (Vienne Graphische Sammlung Albertina) qui représente un de ses premiers essais dans le genre historique, essai qu'il concrétise deux ans plus tard avec Les funérailles de Patrocle (Dublin, National Gallery of Ireland) une étude de grandes dimensions peinte à l'huile, destinée à la commission de l'Académie des Beaux-arts qui était chargée d'évaluer les envois des pensionnaires de Rome. Celle ci encouragea le talent de David, mais souligna des faiblesses dans le rendu de l'espace, l'obscurité générale de la scène et le traitement de la perspective[23]. Il peint aussi plusieurs tableaux dans un style emprunté au caravagisme: deux académies d'homme, l'une intitulé Hector (1778) et la seconde dite Patrocle (1780), inspirée du marbre, Galate mourant du musée du Capitole, un Saint Jérôme une Tête de philosophe et une copie de la Cène de Valentin.

David, Académie dite Patrocle (1780), Cherbourg, musée Thomas Henry.

De juillet à août 1779, David se rend à Naples en compagnie du sculpteur François Marie Suzanne. Durant ce séjour il visite les ruines d'Herculanum et de Pompéi. Il attribua à ce voyage l'origine de sa conversion au nouveau style inspiré de l'antiquité, il écrit en 1808 « Il me sembla qu'on venait de me faire l'opération de la cataracte [...] je compris que je ne pouvais améliorer ma manière dont le principe était faux, et qu'il fallait divorcer avec tout ce que j'avais cru d'abord être le beau et le vrai »[24]. Le biographe Miette de Villars suggère que l'influence de l'amateur d'antiquité Antoine Quatremère de Quincy adepte des idées de Winckelmann et Lessing, et que David, selon lui, fait la connaissance à Naples, n'y fut pas étrangère[25], mais aucune source contemporaine ne confirme une rencontre entre les deux hommes à cette époque[26].

Après ce voyage, il est sujet à une profonde crise de dépression qui dure deux mois, dont la cause n'est pas clairement définie. Selon la correspondance du peintre à cette époque, elle est due à une relation avec la femme de chambre de madame Vien, associé à une période de doute après la découverte des vestiges de Naples[27],[28]. Pour le sortir de cette crise de mélancolie, son maître lui fait avoir une commande pour un tableau à thème religieux commémorant l'épidémie de peste survenue à Marseille en 1720, Saint Roch intercédant auprès de la Vierge pour les malades de la peste destiné à la chapelle du Lazaret de Marseille (Marseille, musée des Beaux-arts). Même si l'on perçoit quelques résurgences du caravagisme, l'oeuvre témoigne d'une nouvelle manière de peindre chez David, et s'inspire directement du style de Nicolas Poussin en reprenant la composition en diagonale de l' Apparition de la Vierge à saint Jacques le majeur (1629, musée du Louvre)[29] Achevé en 1780 le tableau est présenté dans une salle du palais Mancini et produit une forte impression sur les visiteurs romains. Lors de son exposition à Paris en 1781, le philosophe Diderot est impressionné par l'expression du pestiféré au pied de saint Roch[30].

Pompeo Batoni doyen des peintres italiens et un des précurseur du néoclassicisme, tenta sans succès de le convaincre de rester à Rome mais David quitte la ville éternelle le 17 juillet 1780 en emportant avec lui trois oeuvres, le Saint Roch, et deux toiles alors inachevées, Bélisaire demandant l'aumône et le Portrait du comte Stanislas Potocki. Stanislas Potocki est un gentilhomme et esthète polonais qui a traduit Winckelmann, le peintre l'avait rencontré à Rome et il le représente en s'inspirant des portraits équestres d'Antoon Van Dyck.

Il arrive à Paris à la fin de l'année et termine son Bélisaire (Lille, musée des Beaux-arts) tableau de grandes dimensions destiné à l'agrément de l'artiste par l'Académie royale de peinture et de sculpture, seul moyen pour les artistes de l'époque d'obtenir ensuite le droit d'exposer au Salon de l'Académie, suite à la décision du comte d'Angiviller directeur général des Bâtiments du Roi, de limiter l'accès du Salon aux seuls artistes reconnus par l'Académie et à interdire les autres expositions publiques[31]. C'est après avoir vu le tableau sur le même sujet peint pour le cardinal de Bernis par Pierre Peyron ancien concurrent pour le prix de Rome, que David décide de réaliser lui aussi une toile sur le général byzantin déchu. Tous les deux s'inspirent du roman de Marmontel. L'oeuvre témoigne de sa nouvelle orientation picturale et de son affirmation du style néoclassique. Reçu à l'unanimité, il peut présenter ses trois peintures au Salon de 1781, ainsi que sa grande étude des Funérailles de Patrocle, où elles sont remarquées par la critique, en particulier Diderot qui, paraphrasant Jean Racine dans Bérénice avoue sa fascination pour le Bélisaire « Tous les jours je le vois et crois toujours le voir pour la première fois »[32].

Il épouse, en 1782, Marguerite Charlotte Pécoul, de dix-sept ans plus jeune que lui. Son beau-père, Charles-Pierre Pécoul, est entrepreneur des bâtiments du Roi, et dote sa fille d'une rente de 50 000 livres[33], fournissant à David les moyens financiers pour installer son atelier au Louvre où il dispose aussi d'un logement. Elle lui donnera quatre enfants, dont l'aîné Charles-Louis Jules David qui naîtra l'année suivante.

Il ouvre son atelier où il reçoit des candidatures de la part de jeunes artistes désirant faire leurs apprentissages sous son enseignement. Fabre, Wicar, Girodet, Drouais, Debret sont parmi les premiers élèves de David.

Après l'agrément, David peint en 1783 son « Morceau de réception », La Douleur d'Andromaque (musée du Louvre), sujet qu'il choisit d'après un épisode de l'Iliade et dont le motif est inspiré du décor d'un sarcophage antique, La mort de Méléagre, qu'il avait copié sur ses carnets à Rome[34]. Avec cette oeuvre David est reçu comme membre de l'Académie le 23 août 1783, et après la confirmation il prête serment entre les mains de Jean-Baptiste Pierre le 6 septembre[35].

Depuis 1781, David pensait faire, pour répondre à la commande des bâtiments du roi, une grande peinture d'histoire inspirée du thème du combat des Horaces et des Curiaces et indirectement de la pièce de Pierre Corneille Horace. Mais c'est trois ans plus tard qu'il mène à bien ce projet en choisissant un épisode absent de la pièce Le Serment des Horaces (1785, musée du Louvre) qu'il reprend peut-être de l'Histoire romaine de Charles Rollin[36], ou s'inspire d'une toile du peintre britannique Gavin Hamilton Le Serment de Brutus[37]. Grâce à une aide financière de son beau-père, David part pour Rome en octobre 1784, accompagné de son épouse et d'un de ses élève et assistant Jean-Germain Drouais qui concours pour le grand prix de peinture. Il poursuit dans le Palazzo Costanzi la réalisation de son tableau, qu'il avait commencé à Paris.

David ne s'est pas tenu à la dimension de dix pieds sur dix (trois mètres sur trois environ) imposée par les Bâtiments du Roi, mais agrandit la toile, lui donnant une largeur de dix pieds sur treize (3,30 m sur 4,25 m). Sa désobéissance aux instructions officielles lui vaut une réputation d'artiste rebelle et indépendant[38]. Il prend l'initiative d'exposer sa toile à Rome, avant la présentation officielle au Salon, où elle connaît un grand retentissement dans le milieu des artistes et des archéologues.

David, La Mort de Socrate (1787)New York, Metropolitan Museum of Art.

Le thème du serment que l'on retrouve dans plusieurs oeuvres comme Le Serment du jeu de paume, La Distribution des aigles, Léonidas aux Thermopyles, fut peut-être inspiré à David par les rituels de la franc-maçonnerie. À la suite de l'historien d'art Jacques Brengues, Luc de Nanteuil et Philippe Bordes ont avancé que le peintre aurait été franc-maçon[39],[40],[41]. Ce n'est qu'en 1989 lors du colloque David contre David qu'Albert Boime a pu attester sur la base d' un document daté de 1787 de l'appartenance du peintre à la loge maçonnique de la Modération comme membre affilié[42].

Malgré son succès à Rome, et le soutien du marquis de Bièvre, il doit se contenter d'un mauvais emplacement pour sa toile au salon de 1785, qu'il impute à ses mauvaises relations avec Jean-Baptiste Pierre premier peintre du Roi et directeur de l'Académie Royale de Peinture et de sculpture[43], mais qui en fait est dû au retard pris pour envoyer l'oeuvre à Paris après l'ouverture du Salon[43]. Cela n'empêche pas Le Serment des Horaces de connaître un grand succès public et critique, et de faire considérer David comme le chef de file de la nouvelle école de peinture[44]que l'on ne nomme pas encore le néoclassicisme[45].

Les succès de David comme artiste établi et reconnu par ses pairs, comme portraitiste de la haute société de son temps et comme professeur, l'exposent cependant, aux jalousies de l'Académie. Le concours de 1786 pour le Prix de Rome est annulé car les artistes candidats sont tous des élèves de son atelier[46], et sa candidature pour le poste de directeur de l'Académie de France à Rome est refusée[47].

David Les Amours de Paris et d'Hélène (1788), musée du Louvre.

Cette même année, en l'absence d'une commande officielle du roi, il satisfait à celle de Charles Michel Trudaine de la Sablière, un aristocrate libéral, seigneur du Plessis-Franc et conseiller au parlement de Paris, en peignant La Mort de Socrate (1787, New York, Metropolitan museum of art), un tableau de demi-figure (1,29 mètre sur 1,96 mètre). Le geste de la main dirigée vers la coupe fut suggéré au peintre, selon le biographe P. A. Coupin, par son ami le poète André Chénier

« Dans l'origine, David avait peint Socrate tenant déjà la coupe que lui présentait le bourreau. - Non! non! - lui dit André Chénier qui mourut également victime de l'injustice des hommes; - Socrate, tout entier aux grandes pensées qu'il exprime, doit étendre la main vers la coupe; mais il ne la saisira que lorsqu'il aura fini de parler[48]. »

Exposée au Salon de 1787 l'oeuvre se trouve en concurrence avec la version que Peyron présente de la même scène, et qui était commandée par les Bâtiments du roi. De fait, en choisissant sciemment le même sujet David se confronte à nouveau avec son ancien rival du prix de Rome de 1773 et prend sa revanche par le succès qu'il rencontre lors de son exposition[49],[50].

Il peint en 1788 Les Amours de Pâris et d'Hélène (1788, musée du Louvre) pour le comte d'Artois, futur Charles X, qu'il avait commencé deux ans auparavant. C'est la seule commande émanant directement d'un membre de la famille royale; celle d'un portrait de Louis XVI montrant la constitution au dauphin, que le roi lui demande en 1792, ne sera jamais réalisée[51]. L'année 1788 fut troublée par la mort précoce de son élève favori Jean-Germain Drouais, des suites de la petite vérole. À l'annonce de cette nouvelle le peintre écrivit « J'ai perdu mon émulation »[52].

En 1788 David fait le Portrait d'Antoine-Laurent Lavoisier et de sa femme. Le chimiste Antoine Lavoisier qui est aussi fermier général et occupe à l'époque la fonction d'administrateur des Poudres et salpêtres, a provoqué en août 1789 une émeute à l'arsenal de Paris pour y avoir entreposé de la poudre à canon. Suite à cet incident, l'Académie Royale de Peinture et de sculpture juge plus prudent de ne pas exposer le tableau au Salon de 1789[53].

C'est aussi ce qui faillit arriver pour le tableau Les licteurs rapportent à Brutus les corps de ses fils. D'Angiviller craignant une comparaison entre l'intransigeance du consul Lucius Junius Brutus sacrifiant ses fils qui conspiraient contre la république romaine, et la faiblesse de Louis XVI face aux agissements du comte d'Artois contre le tiers état, ordonna de ne pas l'exposer alors qu'il s'agissait d'une commande des Bâtiments du roi[54]. Les journaux de l'époque se saisirent de l'affaire, y voyant une censure des autorités[55]. Peu après cette campagne de presse le tableau est exposé au Salon, mais le peintre consent d'enlever les têtes tranchées des fils de Brutus plantés sur des piques qui figuraient initialement sur la toile[56]. Le Brutus connaît une grande popularité auprès du public allant jusqu'à influencer la mode et le mobilier. On adopte des coiffures «à la Brutus», les femmes abandonnent les perruques poudrées et l'ébéniste Jacob réalise des meubles «romains» dessinés par David [57].

David fréquente depuis 1786 le milieu des aristocrates libéraux. Par l'intermédiaire des frères Trudaine il fait la connaissance entre autres de Chénier, Bailly et Condorcet, au salon de Madame de Genlis il rencontre Barère, Barnave et Alexandre de Lameth futurs protagonistes de la Révolution[58]. Deux anciens condisciples nantais rencontrés à Rome, l'architecte Mathurin Crucy et le sculpteur Jacques Lamarie, lui propose de faire une allégorie pour célébrer les événements pré-révolutionnaires qui se sont déroulés à Nantes à la fin de l'année 1788, le projet n'aboutit pas mais affirme la sympathie de David pour la cause révolutionnaire[59]. En septembre 1789 prenant la tête avec Jean-Bernard Restout, des Académiciens dissidents un groupe fondé pour réformer l'institution des Beaux-arts, il demande la fin des privilèges de l'Académie, et notamment le droit aux artistes non agréés de pouvoir exposer au salon[60].

David, dessin pour le Serment du jeu de paume (1791) musée national du château de Versailles et de Trianon.

En 1790, il entreprend de commémorer le Serment du jeu de paume. Ce projet inspiré à David par Dubois-Crancé et Barère, est la plus ambitieuse réalisation du peintre. L'oeuvre qui, une fois terminé, devait être le plus grand tableau de David (dix mètres de large sur sept mètres de haut, un peu plus grand que le Sacre) représente les 630 députés présent lors de l'événement. Le projet est d'abord proposé, par son premier secrétaire Dubois-Crancé, à la Société des amis de la constitution, premier nom du Club des Jacobins, à laquelle David vient d'adhérer[61]. Une souscription pour la vente d'une gravure d'après le tableau pour le financement du projet est lancée mais celle-ci ne permet pas de réunir les fonds nécessaires pour l'achèvement de la peinture.

En 1791 Barère proposa à l'Assemblée Constituante de prendre la suite du financement du Serment, mais malgré le succès de l'exposition du dessin au Salon de 1791 le tableau ne fut jamais achevé, David abandonnant définitivement le projet en 1801. Selon les biographes les causes sont multiples, d'abord financières, la souscription est un échec, une somme de 6 624 livres est réunie au lieu des 72 000 livres prévues[62],[63], ensuite pour des raisons politiques, l'évolution des événements fait que parmi les personnages du groupe principal, Barnave, Bailly et Mirabeau (mort en avril 1791) sont discrédités par les patriotes pour leurs modérantismes et leurs rapprochements avec Louis XVI[64], et pour des raisons esthétiques, David n'étant pas satisfait de la représentation de costumes modernes dans un style antique[65].

Tout en poursuivant son activité artistique, il entre en politique, en prenant la tête en 1790 de la Commune des arts, issue du mouvement des Académiciens dissidents. Il obtient en 1790 la fin du contrôle du Salon par l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture et participe comme commissaire adjoint au premier « Salon de la liberté » qui ouvre le 21 août 1791. En septembre 1790 il milite auprès de l'Assemblée pour la suppression de toutes les Académies. La décision n'est entérinée par un décret soutenu par le peintre et l'abbé Grégoire que le 8 août 1793, entre temps il fait aussi supprimer le poste de directeur de l'Académie de France à Rome[66].

Le 11 juillet 1791 a lieu le transfert des cendres de Voltaire au Panthéon, des doutes subsistent quant au rôle de David dans son organisation. Il semble en fait n'avoir été qu'un conseiller et ne pas avoir pris une part active à la cérémonie[67].

Dès août 1790, Charlotte David, en désaccord avec les opinions de son mari, engage leur séparation et se retire un temps dans un couvent. Le 17 juillet 1791 David fait partie des signataires de la pétition demandant la déchéance de Louis XVI réunis au Champ de Mars juste avant la fusillade, il fait à cette occasion la connaissance du futur ministre de l'intérieur Roland[68]. En septembre de la même année il tente sans succès de se faire élire comme député à l'Assemblée législative[69]. Son activité artistique se fait moins présente : s' il trouve le temps de faire son deuxième autoportrait dit Autoportrait aux trois collets (1791 Florence, Galerie des Offices), il laisse inachevés plusieurs portraits dont ceux de Madame Pastoret et Madame Trudaine.

En 1792, ses positions politiques se radicalisent : le 15 avril, il organise sa première fête révolutionnaire en l'honneur des gardes suisses de Chateauvieux qui s'étaient mutinés dans leur garnison de Nancy. Son soutien à cette cause provoque la rupture définitive avec ses anciennes relations libérales, notamment André Chénier et Madame de Genlis.

Le 17 septembre 1792 il est élu 20e député de Paris à la Convention nationale avec 450 voix aux élections du second degré[70], et le soutien de Jean-Paul Marat qui le classe parmi les «excellents patriotes»[71]. Représentant du peuple à la section du muséum, il siège avec le parti de la Montagne.

Peu après le 13 octobre, il est nommé au Comité d'instruction publique et à ce titre, est chargé de l'organisation des fêtes civiques et révolutionnaires, ainsi que de la propagande. Au Comité, de 1792 à 1794, il s'occupe de l'administration des arts, qui s'ajoute à son combat contre l'Académie. Également membre de la Commission des monuments, il propose l'établissement d'un inventaire de tous les trésors nationaux et joue un rôle actif dans la réorganisation du Muséum des Arts. Il conçoit au début de l'année 1794 un programme d'embellissement de Paris et fait installer les chevaux de Marly de Guillaume Coustou à l'entrée des Champs-Élysées[72].

Du 16 au 19 janvier 1793 (27 au 30 nivôse an I) il vote pour la mort du roi Louis XVI, ce qui provoque la procédure de divorce intentée par son épouse. Le 20 janvier le conventionnel Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau est assassiné pour avoir, lui aussi, voté la mort du roi. David est chargé par Barère de la cérémonie funéraire et fait exposer le corps place des Piques[73]. Il représente ensuite le député sur son lit de mort dans un tableau Les Derniers moments de Michel Lepeletier exposé à la Convention. Cette oeuvre qui est ensuite récupérée par le peintre en 1795, a probablement été détruite en 1826 par la fille du conventionnel assassiné[74]. Elle reste connue par un dessin de son élève Anatole Desvoge, et une gravure de Pierre Alexandre Tardieu.

David, Marat assassiné (1793) Musées royaux des beaux-arts de Belgique.

À l'annonce de l'assassinat de Marat le 13 juillet 1793, la Convention, par la voix de l'orateur François Élie Guirault porte-parole de la Section du Contrat-Social, commande à David de faire pour Marat ce qu'il avait fait pour Lepeletier. Proche relation du conventionnel, David avait fait partie des derniers députés à l'avoir vu vivant la veille de l'assassinat[75]. Il peint, avec Marat assassiné (1793), un de ses tableaux les plus célèbres et emblématiques de sa période révolutionnaire, exposant l'assassinat dans sa crudité. Il s'occupe aussi des funérailles en organisant le 16 juillet une cérémonie quasi-religieuse dans l'église des Cordeliers précédée par un cortège funèbre[76]. En octobre 1793, David annonce l'achèvement de sa toile. De novembre 1793, jusqu'à février 1795, les tableaux de Lepeletier et Marat vont siéger dans la salle des séances de la Convention.

Avec La Mort du jeune Barra David fait son troisième et dernier tableau sur le thème du martyr révolutionnaire, en prenant cette fois comme exemple le cas d'un jeune tambour de treize ans Joseph Barra, tué lors de la guerre de Vendée pour avoir, selon la légende, refusé de crier « Vive le Roi ». Il était aussi chargé d'une célébration révolutionnaire pour sa panthéonisation et celle de Viala, mais les évènements du 9 thermidor date de la chute de Robespierre font abandonner le projet[77].

David avait aussi envisagé de célébrer le général marquis de Dampierre, dont il a fait quelques croquis préparatoires à une toile qui ne sera pas réalisée, le projet fut peut être interrompu à l'annonce de l'assassinat de Marat[78].

Attribué à David, Marie-Antoinette conduite à l'échafaud dessin fait d'après nature de la fenêtre de l'immeuble de Julien par David en 1793 ( Louvre cabinet des dessins, ancienne collection Rothschild).

À partir de la seconde moitié de l'année 1793 David occupe plusieurs postes à responsabilité politique, en juin il est nommé président du club des jacobins, le mois suivant il est secrétaire de la Convention. Il prend une part active dans la politique de la Terreur en devenant le 14 septembre 1793 membre du Comité de sûreté générale et président de la section des interrogatoires[79]. À ce titre il contresigne environ trois cents mandats d'arrestation, et une cinquantaine d'arrêtés traduisant les suspects devant le tribunal révolutionnaire. Il présida le comité lors de la mise en accusation de Fabre d'Églantine[80], et co-signa l'arrestation du général Alexandre de Beauharnais[81], et dans le cadre du procès de Marie Antoinette, il participe comme témoin à l'interrogatoire du Dauphin, et fait peu après un célèbre dessin de la reine déchue alors qu'elle est conduite vers l'échafaud. Il n' empêche pas l'exécution d'anciens amis ou commanditaires comme les frères Trudaines, Lavoisier, la duchesse de Noaille pour qui il avait peint un Christ en Croix ou André Chénier. Carle Vernet lui imputa la responsabilité de l'exécution de sa soeur Marguerite Émilie Vernet qui avait épousé l'architecte Chalgrin[82]. Cependant il protége Dominique Vivant Denon en le faisant rayer de la liste des émigrés et en lui procurant un poste de graveur[83], appuit la nomination de Jean-Honoré Fragonard au conservatoire du Muséum des Arts, et aide son élève Antoine Jean Gros dont les opinions royalistes pouvaient en faire un suspect, en lui donnant les moyens de partir en Italie. En 1794 David est nommé président de la Convention, fonction qu'il occupe du 5 au 21 janvier (16 nivôse au 2 pluviôse an II).

Pierre-Antoine Demachy Fête de l'Être suprême au Champ de Mars (20 prairial an II - 8 juin 1794). Paris, musée Carnavalet.

Comme ordonnateur des fêtes et cérémonies révolutionnaires, il conçoit avec l'aide de l'architecte Hubert, du menuisier Duplay (qui est aussi le logeur de Robespierre), du poète Marie-Joseph Chénier frère d'André Chénier et du compositeur Méhul, la fête de la réunion du 10 août, la translation des cendres de Marat au Panthéon (qui ne sera organisé qu'après la chute de Robespierre), la fête de la reprise de Toulon, et l'année suivante le 8 juin il organise la cérémonie de l'Être suprême dont il dessine les chars du cortège et les éléments de la cérémonie. Il fait aussi des caricatures de propagande pour le Comité de salut public, et dessine les projets de costumes pour les représentants du peuple.

Le 8 thermidor an II (26 juillet 1794), Robespierre est mis en difficulté par les députés de la Convention pour avoir refusé de nommer les membres des comités qu'il accuse de conspiration. Lors de cette séance David déclare publiquement son soutien à l'incorruptible quand celui-ci prononce comme défense la phrase « s'il faut succomber, eh bien ! mes amis, vous me verrez boire la ciguë avec calme », en lui répondant « je la boirai avec toi »[84]. Le 9 thermidor jour de la chute de Robespierre, David est absent de la convention pour des raisons de santé selon ses propres dires, étant malade, il avait pris un émétique. Mais Barère dans ses mémoires, affirme l'avoir prévenu de ne pas se rendre à l'assemblée : « ne viens pas, tu n'es pas un homme politique »[85]. Par son absence il échappe ainsi à la première vague d'arrestations qui entraîne les partisans de Robespierre dans sa chute.

Le 13 thermidor à la Convention, David est sommé par André Dumont, Goupilleau et Lecointre, d'expliquer son soutien à Robespierre ainsi que son absence à la séance du 9 thermidor. Celui-ci tente maladroitement, selon le témoignage de Delécluze[86] de se défendre et de renier son passé robespierriste. Lors de cette séance il est exclu du Comité de sûreté générale, ce qui marque la fin de ses activités politiques. Décrété d'accusation le 15 du même mois en même temps que Joseph Le Bon, son arrestation déclenche la réaction contre les terroristes[87]. David est emprisonné à l'ancien hôtel des Fermes générales, puis le 29 fructidor il est transféré au Luxembourg, mais on lui permet de disposer de son matériel de peinture durant son incarcération[88]. Le 10 frimaire (30 novembre 1794) ses élèves se mobilisent et avec le soutien de Boissy d'Anglas, font une pétition pour demander sa libération[89]. Entre temps, Charlotte Pécoul, pourtant divorcée, apprenant son arrestation, revient auprès de son ancien époux, le remariage sera prononcé le 10 novembre 1796. Le 28 décembre, après l'examen par les trois comités (salut public, sûreté générale et instruction publique) des pièces d'accusation de Lecointre contre David, Barère, Billaud-Varenne, Vadier et Collot d'Herbois, constatant l'insuffisance de charges, le non-lieu et la mise en liberté du peintre sont décrétés.

David se retire en banlieue parisienne, à la ferme Saint-Ouen (Favières, Seine-et-Marne) dans la maison de son beau-frère Charles Sériziat. Mais à la suite des émeutes de prairial, et d'une nouvelle mise en accusation émanant de la Section du Muséum[88], il est à nouveau arrêté et emprisonné le 11 prairial (29 mai 1795) au Collège des Quatre-Nations (son ancienne école devenue alors maison d'arrêt). À la demande de Charlotte David, il est transféré et mis sous surveillance à Saint-Ouen, avant de bénéficier le 4 brumaire an IV (26 octobre 1795) de l'amnistie politique des faits relatifs à la Révolution, qui marque la séparation de la Convention.

Durant son emprisonnement, David peint l'Autoportrait du Louvre (1794), et revient à la peinture d'histoire classique en concevant le projet d'un Homère récitant ses vers aux Grecs, qui n'aboutira pas et n'est connu seulement que par un dessin au crayon et lavis (1794, Paris, musée du Louvre, cabinet des dessins), il fait aussi une première esquisse inspirée par le thème des Sabines, et peint de la fenêtre de sa cellule du Luxembourg un paysage, dont les historiens d'art pensent avec réserves, qu'il s'agit de celui exposé au Louvre[90]. Durant son second emprisonnement il fait les portraits de conventionnels qui sont, comme lui, emprisonnés, notamment celui de Jeanbon Saint-André (1795, Chicago, The Chicago art Institute ).

David, Les Sabines (1799, Paris musée du Louvre).

Peu après son amnistie, il accepte d'être membre de l'Institut nouvellement créé par le Directoire, dans la section peinture de la Classe de littérature et Beaux-arts. En octobre 1795 il revient au Salon où il n'avait pas exposé depuis 1791, avec deux portraits des membres de la famille Sériziat réalisé lors de ses séjours à Saint-Ouen dans la résidence familiale. Il peint cette même année, les portraits de Gaspar Mayer et Jacobus Blauw, les deux diplomates chargés de faire reconnaitre par la France la jeune République Batave.

Mais son activité sous le Directoire sera principalement accaparée par la réalisation de Les Sabines qu'il peint de 1795 à 1798, et dans lequel sont symbolisés les vertus de la concorde. En revendiquant le retour vers le « grec pur »[91], David fait évoluer son style par le choix considéré à l'époque comme audacieux de représenter les héros principaux nus, ce qu'il justifie par une notice qui accompagne l'exposition de l'oeuvre Notes sur la nudité de mes héros[92]. Cet exemple est suivi et radicalisé par une faction de ses élèves qui se constituent autour de Pierre-Maurice Quays sous le nom des « Barbus », ou « groupe des primitifs », qui prônent un retour encore plus extrême au modèle grec, au point d'entrer en dissidence et de s'opposer à leur maître, lui reprochant le caractère insuffisamment archaïque du tableau. David finit par renvoyer les meneurs du groupe Pierre-Maurice Quays et Jean-Pierre Franque son assistant pour Les Sabines qu'il remplace par Jérôme-Martin Langlois. Un autre élève collabore à sa réalisation Jean-Auguste Dominique Ingres nouvellement entré à l'atelier en 1797.

La présentation des Sabines est pour David l'occasion d'innover. Refusant de participer au Salon de peinture, et s'inspirant de l'exemple des peintres américains Benjamin West et John Singleton Copley, il organise une exposition payante de l'oeuvre dans l'ancienne salle de l'Académie d'architecture prêtée par l'administration du Louvre. Il installe en face du tableau un miroir où par un effet d'optique, les visiteurs peuvent se croire intégrés dans l'oeuvre[93]. À cause du retentissement dû à la nudité des personnages et à la rumeur que les soeurs de Bellegarde, célèbres dans la société du Directoire[94], ont posé comme modèles, et la controverse liée à son caractère payant, l'exposition qui se déroule jusqu'en 1805, a un grand succès, attirant près de 50 000 visiteurs, et rapportant 66 627 francs ce qui permet à David de s'acheter en 1801 un ancien prieuré devenue une propriété de 140 hectares, la ferme des Marcoussis, à Ozouer-le-Voulgis en Seine-et-Marne[95].

L'admiration de David pour Bonaparte prend naissance, dès l'annonce de la victoire de Lodi le 10 mai 1796 [96]. L'artiste projetant de faire un tableau sur la prise du pont de Lodi, envoie une lettre au général pour lui demander un dessin du site [97]. Un an plus tard lors du coup d'État du 18 fructidor an V, prévenu des attaques dont David fait l'objet de la part du parti royaliste, Bonaparte envoie son aide de camp pour proposer au peintre de venir se mettre sous sa protection dans son camp de Milan, mais David décline l'invitation devant se consacrer à son tableau des Sabines[98] . C'est à la fin de l'année 1797, au retour triomphal de Bonaparte après la signature du traité de Campo-Formio, que les deux hommes se rencontrent lors d'une réception donnée par le Directoire, à cette occasion David propose à Bonaparte de faire son portrait qui demeure inachevé (1798 Louvre). À la suite de l'unique séance de pose que Bonaparte ait accepté, David manifeste auprès de ses élèves son enthousiasme pour celui qu'il nomme « son héros »[99].

Après le coup d'État de brumaire, qu'il accueille avec fatalité : « J'avais toujours bien pensé que nous n'étions pas assez vertueux pour être républicains » [100], David entreprend un nouveau projet de grande peinture d'histoire, avec comme sujet la résistance des spartiates de Léonidas au passage des Thermopyles, qu'il commence en 1800 mais qu'il n'achèvera que quatorze ans plus tard, de même à la suite d'insatisfaction et peut être de l'impatience du modèle[101], il ne termine pas le portrait de madame Récamier.

En août 1800, le roi d'Espagne Charles IV, dans le contexte d'une consolidation des relations diplomatiques et de coopération avec le nouveau pouvoir lié aux récentes victoires de Napoléon Bonaparte, commande à l'ancien régicide David un portrait du premier consul pour son palais royal. Il peint Bonaparte au Grand-Saint-Bernard qui est suivi de trois répliques exécutées à la demande du modèle, faisant de cette oeuvre le premier portrait officiel du premier consul, et qui sera largement diffusé par la gravure, ce qui contribue à en faire l'un des portraits les plus célèbre de Napoléon. David décide de présenter les deux premières versions du portrait équestre dans le cadre de l'exposition payante des Sabines, ce qui provoque un tollé dans la presse qui critique le peintre de ne pas les avoir exposé au Salon dont l'accès est libre, alors que les deux toiles ont été payées par leurs commanditaires. Cela vaut à David une réputation de cupidité, aggravée par l'affaire de la gravure du Serment du jeu de paume dont des souscripteurs encouragés par Lecointre, réclament le remboursement. David fera paraitre une lettre de justifications dans plusieurs journaux[102].

Sous le consulat David est sollicité par le pouvoir comme conseiller artistique, il conçoit un costume pour les membres du gouvernement qui n'est pas retenu, participe à la décoration des Tuileries et il est chargé de réfléchir sur le projet de colonnes nationales et départementales[98]. Il prépare aussi un projet de réforme des institutions artistiques dont il envisage de devenir administrateur des arts, qui est refusé par le ministre de l'intérieur Lucien Bonaparte. Il lui propose à la place de devenir « Peintre du gouvernement », mais l'artiste refuse, selon Delécluze, par dépit de n'avoir pu accéder à de plus hautes fonctions[103]. Il refuse aussi de devenir membre de la Société libre des arts du dessin créée par le ministre Chaptal [98].

Indirectement impliqué dans la conspiration des poignards, une tentative d'assassinat contre Bonaparte qui devait avoir lieu en octobre 1800 à l'Opéra de la rue de Richelieu, notamment pour avoir laissé distribuer dans son atelier des billets de la représentation des Horaces ( pièce lyrique de Bernardo Porta inspiré par son tableau Le Serment des Horaces ), à des membres de la conspiration. David doit expliquer lors du procès, ses relations avec deux des conjurés, son ancien élève François Topino-Lebrun ancien partisan babouviste et le sculpteur romain Giuseppe Ceracchi. Son témoignage à décharge n'empêche pas leur exécution en janvier 1801 peu de temps après l'Attentat de la rue Saint-Nicaise, et réveille le passé jacobin du peintre qui voit son atelier mis sous surveillance par la police de Fouché[104].

Plusieurs voyageurs britanniques profitent de la Paix d'Amiens pour voyager en France, visiter entre autres le Louvre, et rencontrer David considéré par John Carr, l'un de ces voyageurs, comme le plus grand artiste français vivant[105]. C'est dans ces circonstances que l'entrepreneur et quaker irlandais, Cooper Penrose, demanda au peintre son portrait. La commande fut acceptée pour une somme de 200 louis d'or (1802, San Diego, Californie, Timken Museum of Art) [106].

Le 18 décembre 1803 David est nommé chevalier de la Légion d'Honneur et est décoré le 16 juillet de l'année suivante. En octobre 1804, David reçoit par Bonaparte devenu empereur sous le nom de Napoléon Ier, la commande de quatre tableaux de cérémonie: Le Couronnement, La Distribution des Aigles, L'Intronisation et l'Arrivée à l'hôtel de ville. Peu après la cérémonie il l'investit dans la fonction de « Premier peintre », mais sans disposer des mêmes attributions liées à ce titre que Charles Le Brun auprès de louis XIV. En fait depuis 1802 l'administration des arts était confiée à la seule charge de Dominique Vivant Denon.

Détail du Sacre, deuxième à partir de la gauche, David s'est représenté en train de dessiner le couronnement.

Lithographie de Charles Motte d'après Norblin représentant Napoléon félicitant David lors de l'exposition du Sacre (Paris, Bibliothèque nationale, cabinet des estampes et de la photographie).

Il réalise Le Sacre de Napoléon en trois ans et dispose d'une loge à Notre-Dame d'où il peut suivre les épisodes et les détails de la cérémonie. Il a relaté lui-même comment il opéra[107] :

« J'y dessinai l'ensemble d'après nature, et je fis séparément tous les groupes principaux. Je fis des notes pour ce que je n'eus pas le temps de dessiner, ainsi on peut croire, en voyant le tableau, avoir assisté à la cérémonie. Chacun occupe la place qui lui convient, il est revêtu des habillements de sa dignité. On s'empressa de venir se faire peindre dans ce tableau, qui contient plus de deux cents figures... »

David qui, comme les autres artistes résidents, venait d'être expulsé du Louvre où il possédait deux ateliers, disposa de l'ancienne église de Cluny pour les besoins de la réalisation du tableau dont les dimensions importantes (9,80 mètres sur 6,21 mètres) nécessitaient un grand local.

Si David a conçu seul la composition de l'oeuvre, qui à l'origine devait montrer l'empereur se couronnant lui-même mais qui fut remplacé par le couronnement de Joséphine de Beauharnais sur la suggestion de son ancien élève François Gérard[108], Napoléon lui fait faire d'autres modifications dont la plus remarquée est d'ajouter sa mère Laetitia Bonaparte qui en réalité n'avait pas assisté à la cérémonie, ainsi que de donner au pape Pie VII, un geste de bénédiction, alors que David lui avait fait prendre une attitude passive: « Je ne l'ai pas fait venir de si loin, pour qu'il ne fasse rien »[109]. David profite de la venue du souverain pontife pour faire aussi son portrait (1805, Paris, musée du Louvre), ce qui mécontente Napoléon. De même celui-ci refuse un portrait impérial destiné à la ville de Gène qu'il juge: « ...si mauvais, tellement rempli de défauts, que je ne l'accepte point et ne veux l'envoyer dans aucune ville surtout en Italie où ce serait donner une bien mauvaise idée de notre école. »[110]

L'exposition du Sacre est l'évènement du Salon de 1808 , Napoléon voyant l'oeuvre terminée témoigne de sa satisfaction et promeut l'artiste, officier de la Légion d'honneur.

Dans le tableau La Distribution des Aigles David doit sur ordre de l'empereur réaliser deux modifications importantes : il vide le ciel de la « Victoire qui fait pleuvoir sur la tête des Drapeaux une pluie de laurier » et après 1809 il fait disparaître de la scène Joséphine répudiée[111]. La première modification rendant sans objet le mouvement de tête des maréchaux qui regardent désormais le vide à l'emplacement où se trouvait l'allégorie.

David, Léonidas aux Thermopyles (1800-1814 musée du Louvre).

À partir de 1810 les relation entre David et le pouvoir se distancent, principalement à cause des difficultés de paiements des tableaux du Sacre et de la La Distribution des Aigles qui fut son dernier travail pour Napoléon. Le pouvoir, par l'intermédiaire de l'administration des arts, conteste les prétentions financières du peintre, jugées exorbitantes. Par ailleurs il est exclu de la commission pour la réorganisation de l'école des Beaux-arts[112]. Le dernier portrait qu'il peint de l'empereur Napoléon dans son cabinet de travail est une commande privée émanant d'un politicien et collectionneur écossais, Alexander, marquis de Douglas et Clydesdale futur dixième duc de Hamilton[n 3].

La même année l'Institut organise le concours pour les Prix décennaux qui distinguait les oeuvres considérées comme marquantes pour la décennie 1800-1810. Le Sacre est récompensé du prix du meilleur tableau national, mais David considéra comme un affront de voir les Sabines classé deuxième derrière la Scène de déluge de Girodet primé meilleur tableau d'histoire de la décennie[113].

Vers la fin de l'Empire David reprend les commandes privées, dont une scène mythologique Sapho et le phaon destinée au prince et collectionneur Nicolas Youssoupov, où le peintre renoue avec une antiquité galante déjà traitée avec Les Amours de Paris et d'Hélène[114]. Il achève en mai 1814 Léonidas aux Thermopyles commencé quatorze ans auparavant, inspiré de l'antiquité grecque et dont il renforce l'esthétique du retour au grec pur qu'il avait prôné quinze ans plus tôt avec les Sabines et qui en constitue le pendant[115]. Conçu dès 1800, le sujet du tableau prend une signification particulière en 1814, année de la première abdication de Napoléon après la campagne de France[116].

Durant les Cent-Jours, David est réintégré dans son rang de premier peintre dont il avait été déchu sous la première Restauration et est élevé à la dignité de Commandeur de la légion d'Honneur. En mai 1815 David reste fidèle au régime impérial en signant les Acte additionnel aux constitutions de l'Empire d'inspiration libérale[117],[118].

* Armes de Chevalier de l'Empire :

« D'or, à la palette de sable chargée de deux bras de carnation mouvant à dextre d'un manteau de gueules, la main dextre appaumée, la senestre tenant trois sabres de fer poli. Champagne de gueules du tiers de l'écu chargé du signe des chevaliers légionnaires (Ces armes rappellent le fameux tableau Le Serment des Horaces, peint par David).[119][120] »

Si ses anciens élèves Antoine-Jean Gros, François Gérard et Girodet, se rallient à la monarchie, David pressentant des représailles dues à son passé révolutionnaire et son soutien à Napoléon, décide après Waterloo, de mettre en sûreté ses tableaux des Sabines, du Sacre, de la Distribution des Aigles et Léonidas et de se réfugier en Suisse, il revient en France en août 1815. Malgré la proposition de Decazes de le soustraire à la loi du 12 janvier 1816 qui exclut de l'amnistie et qui proscrit du royaume les régicides ayant signé l'Acte additionnel[121], le peintre s'y soumet, et après avoir confié la gestion de son atelier à Antoine Gros, il quitte définitivement la France. Deux mois après son nom est rayé du registre de l'Académie des Beaux-arts.

Dans un premier temps, il sollicite l'asile auprès de Rome qui le lui refuse. Il choisit alors la Belgique qui l'accueille le 27 janvier 1816 et il retrouve à Bruxelles d'autres anciens conventionnels régicides: Barrère qui avait suggéré le projet du Serment du Jeu de paume, Alquier qui avait été à l'origine de la commande du portrait équestre de Bonaparte, et Sieyès dont il fait le portrait. Il retrouve aussi plusieurs anciens élèves belges, Navez, Odevaere, Paelinck et Stapleaux, qui l'assiste dans la réalisation de plusieurs tableaux.

Refusant les nombreuses interventions de Gros et de ses élèves qui ont fait une pétition pour obtenir son retour en France et les offres de pardon du roi Louis XVIII, ainsi que la proposition du roi de Prusse Frédéric-Guillaume III qui désire faire de David son ministre des arts, il choisit de rester en Belgique.

Il devient un spectateur privilégié du théâtre de la Monnaie et s'enthousiasme pour les oeuvres des maîtres hollandais et flamands qu'il voit à Bruxelles et qui font évoluer sa manière en ravivant sa palette. Il peint à cette époque un nombre important de portraits d'exilés et de notables belges, et plusieurs tableaux inspirés de la mythologie. Il fait les portraits des filles de Joseph Bonaparte de passage avec leur mère à Bruxelles et pour qui il donne aussi à l'une des filles Charlotte Bonaparte des cours de dessin[122]. Il peint deux tableaux inspirés de l'Illiade et l'Odyssée La Colère d'Achille (1819) et Les adieux de Télémaque et d'Eucharis (1822) qui tire son origine du texte de Fénelon les Aventures de Télémaque, ainsi que l' Amour et Psyché (1817 Cleveland museum of Art) pour le comte de Sommariva, qui lors de son exposition en France choque les visiteurs par le traitement réaliste de cupidon directement peint d'après modèle et loin de l'idéalisme antique dont le peintre est coutumier. En 1822 assisté de Georges Rouget, il peint pour des commanditaires américains une copie du Sacre (1822 musée national du château de Versailles et de Trianon).

À 75 ans il exécute Mars désarmé par Vénus et les Grâces (1824 Musées royaux des Beaux-arts de Belgique), tableau de plus de trois mètres de haut qui est sa dernière grande peinture d'histoire. Il organise l'exposition du tableau à Paris qui attire six mille visiteurs. À l'occasion de cette exposition parait la première biographie du peintre Notice sur la vie et les ouvrages de M. J.-L. David dont l'auteur est anonyme.

A partir de 1820 David connait plusieurs problèmes de santé qui s'aggravent quand en 1824, revenant du Théâtre de la Monnaie, il est renversé par une calèche ce qui provoque un oedème[123]. En novembre 1825 il est paralysé des mains à la suite d'une congestion cérébrale et ne peut plus peindre. À son retour du théâtre il prend froid. Peu avant de mourir, il a le temps de donner à Stapleaux des indications pour la gravure d'après Léonidas[124] et expire dans son lit le 29 décembre 1825. Son corps repose dans l'église Sainte-Gudule, dans l'attente d'une réponse du gouvernement français à la demande de sa famille de faire revenir sa dépouille en France.

Le 11 octobre 1826 après que le gouvernement français eut refusé son rapatriement, il est enterré à Bruxelles au cimetière Saint-Josse-ten Noode, seul le coeur du peintre repose à Paris au cimetière du Père-Lachaise auprès de son épouse Charlotte David morte peu après lui le 26 mai 1826[125].

De part sa formation et son parcours artistique, David est tout d'abord un peintre d'histoire, considéré depuis le XVIIe siècle selon la classification de Félibien comme le grand genre. Jusqu'à son exil, les oeuvres dont il accorde le plus d' importance sont des compositions historiques inspirées par les sujets tirées de la mythologie (Andromaque, Mars désarmé par Vénus) ou l'histoire de l'antiquité romaine et grecque (Brutus, Les Sabines, Léonidas). À partir de la révolution, il essaye d'adapter son inspiration antique aux sujets de son temps en peignant aussi des oeuvres à sujet contemporains. Les oeuvres les plus caractéristiques sont le Serment du jeu de paume, La mort de Marat et le Le Sacre.

Le deuxième genre pictural qu'il privilégie est le portrait. Au début de sa carrière et ce jusqu'à la Révolution, il portraiture ses proches et relations ainsi que des notables de son entourage, ses seuls essais dans le portrait officiel concernent ses portraits équestres de Napoléon et en costume du sacre, celui du pape Pie VII, et de quelques membres du régime, comme Esteve et Français de Nantes. Son style dans ce genre préfigure les portraits de Ingres. On lui connaît aussi trois autoportraits.

Il fait trois peintures à sujet religieux, un Saint Jérôme, le Saint Roch intercédant la vierge, et un Christ en croix. Il ne peint pas de nature morte, et on ne lui attribue qu' un seul paysage peint qu'il a fait[réf. nécessaire] de la fenêtre du palais du Luxembourg en 1794 quand il fut emprisonné.

L'oeuvre graphique de David se divise en deux groupes. Des dessins originaux, des frises d'inspiration antique, des caricatures, un célèbre dessin représentant Marie-Antoinette conduite à l'échafaud (1793 Louvre) et des projets de médailles ou de costumes. Le second groupe consiste en croquis et travaux préparatoires qui lui permettent de concevoir ses toiles. Cela va de la simple idée jetée sous forme d'esquisse jusqu'aux aux dessins travaillé et élaboré qui achève la composition et des relevés à fonction documentaire, dont les dessins de monuments et de paysages romains qu'il réunis dans ses carnets d'étude et qui lui servent de modèle pour ses peintures. Les techniques employées vont du fusain aux lavis, en passant par la mine de plomb et le dessin à l'encre.

David né en pleine période du Rococo commence par être influencé par ce style représenté à l'époque par François Boucher. À son arrivée en Italie c'est vers les peintres de la Renaissance italienne comme Raphaël et Guido Reni qu'il est attiré avant de découvrir les caravagesques. À son retour de Naples sa conversion au néoclassicisme passe à la fois par l'exemple de Nicolas Poussin, Gavin Hamilton et ses études d'après l'antique. Avec Bélisaire et Le Serment des Horaces David trouve son style qui ne variera qu'avec les Sabines ou il passe du modèle romain, au modèle grec. Dans le portrait sa facture est plus libre, plus proche d'un naturalisme à la Jean-Baptiste-Siméon Chardin, il représente une évolution dans le portrait psychologique initié par Maurice Quentin de la Tour.

En 1780 l'apparition de David sur la scène du néoclassicisme est tardive, alors qu'à la suite de l'ouvrage de Winckelmann Réflexion sur l'imitation des grecs, les peintres avaient déjà amorcé ce retour vers le modèle antique depuis les années 1760. Son maître Vien comme Pompeo Batoni sont considérés comme des artistes de transitions entre le rococo et le néoclassicisme, Mengs et Gavin Hamilton étant les premiers artiste représentatifs de ce style. Selon Michael Levey la nouveauté de David est d'avoir combiné une inspiration à la fois esthétique et morale dans son néoclassicisme, d'avoir voulu mêler la raison et la passion, plutôt que la nature et l'antiquité[126].

À la fermeture des académies les enseignements des maîtres anciens sont perdues, selon Eugène Delacroix, David était le dernier détenteur des traditions picturales du passé[127].

La technique de David est visible à travers les ébauches inachevées qu'il a laissé, qui permettent d'observer sa manière de peindre et d'en connaître les processus de réalisation. Quelques toiles comme le Portrait inachevé de Bonaparte laisse apparaître l'enduit préparé à la céruse de ton clair, sur lequel il peint, il peignait aussi sur des fonds à base de colle[128]. J. P. Thénot dans son ouvrage Les Règles de la peinture à l'huile (1847) donne les couleurs qui forment la palette du peintre:

« Palette de David, ordre des couleurs à partir du pouce, blanc de plomb, jaune de Naples, ocre jaune, ocre de ru, ocre d'Italie, brun rouge, terre de Sienne brulée, laque carminée fine, terre de Cassel, noir d'ivoire , noir de pêche ou de vigne. Indistinctement bleu de Prusse, outremer bleu, bleu minéral, puis il plaçait en dessous de ces couleurs le cinabre et le vermillon. Vers la fin de sa carrière il ajouta à sa palette le jaune de chrome et le chrome rouge pour peindre les draperies seulement.[129] »

Dans la composition de ses toiles il abandonne la structure en pyramide alors en vogue au XVIIIe siècle, pour préférer des compositions en frise inspirées des bas-reliefs antiques, ce qui lui est reproché par Jean-Baptiste Pierre: « Mais où avez vous vu qu'on pût faire une composition sans employer la ligne pyramidale ?[130] », il généralise cette construction à partir du Serment des Horaces en s'appuyant sur des constructions symétriques et parallèles. Selon Charles Bouleau, David utilisait un schéma orthogonal basé sur le rabattement des petits cotés du rectangle[131], pour Louis Hautecoeur l'armature du Sacre fut divisée en moyenne et extrême raison[132]. Mais aucun tableaux ni croquis de David ne montre de tracé régulateur qui permettent de vérifier sa manière de composer[133].

Minutieux voire laborieux dans son travail pictural, il n'hésite pas à refaire plusieurs fois de suite un motif qui ne lui satisfait pas. Dans le Serment des Horaces il repeint vingt fois le pied gauche d'Horace[134].

Malgré plusieurs listes de ses oeuvres dressées par David qui donnaient un aperçu assez complet de sa production, à la mort du peintre, apparaît un nombre important de nouvelles toiles qui lui sont attribuées par erreur. Ce qui a amené quelques historiens d'art à analyser son style artistique sur la base de fausses attributions[135]. Jean Jacques Lévêque souligne, que le succès de David et sa cote élevée a longtemps permis d'écouler des oeuvres mineures en profitant de la confusion du style[136], dans d'autre cas, l'absence de signature, mais la notoriété du modèle amènent à faire des attributions erronées, comme pour le portrait de Barère à la tribune aujourd'hui restituée à Laneuville (Kunsthalle, Brême), celui de Saint-Just[n 4] ou celui du flûtiste François Devienne (musée royaux des Beaux-Arts de Belgique) considérée encore comme un authentique David dans les années trente.

En 1883 Jacques-Louis Jules David le petit-fils du peintre et auteur d'une importante monographie, remarqua lors de l'exposition Les Portraits du siècle, que sur les dix-neuf toiles présentées comme autographes, seules quatre pouvaient être considérées sans conteste de la main de David, et signale qu'aucun des six autoportraits n'est authentique[137].

Il arrive que l'erreur soit propagée par des experts qui se sont laissés abuser, ce qui fut le cas pour le portrait du conventionnel Milhaud dont l'attribution était soutenue par la présence de la signature qui, en fait s'est avérée être fausse, l'apparition d'une réplique en miniature a révélé qu'il avait été peint par Garneray un de ses élèves. Dans d'autre cas la controverse s'est réglée au tribunal, le jugement concernant l'attribution du Marat assassiné du château de Versailles, réplique non signé, que des experts et artiste renommés soutenaient être authentique, fut prononcé en première instance contre la plaignante, veuve de Jacques-Louis Jules David, qui possédait pourtant l'original[138].

Les expositions rétrospectives ont permis de faire le point sur l'état des collections, Celle de 1948 a exclu des oeuvres de David le Conventionnel Gérard et sa famille et le portrait du flûtiste Devienne, en 1989 lors de l'exposition David 1748-1825 Antoine Schnapper, écarte l'attribution pour un portrait de Quatremère de Quincy et pour les Trois dames de Gand (musée du Louvre)[139] dont, comme pour le conventionnel Milhaud, la signature était falsifiée, et émet des doutes concernant le portrait dit du Geôlier du musée de Rouen[140].

Peintures d'histoire

* Le combat de Mars et de Minerve, (1771) Musée du Louvre, Paris

* Apollon et Diane attaquant Niobé et ses enfants, (1772), Dallas Museum of Art, Dallas

* La mort de Sénèque, (1773), Musée du Petit Palais, Paris

* Érasistrate découvrant la cause de la maladie d'Antiochius, (1774), École Nationale

Supérieure des Beaux-Arts, Paris

* Les funérailles de Patrocle, (1778), National Gallery of Ireland, Dublin

* Bélisaire demandant l'aumône, (1781), palais des Beaux-Arts de Lille

* La douleur d'Andromaque, (1783), musée du Louvre, Paris

* Le Serment des Horaces, (1784), musée du Louvre, Paris

* La Mort de Socrate, (1787), Metropolitan Museum of Art, New York

* Les amours de Paris et Helene, (1788), musée du Louvre, Paris

* Les licteurs rapportent à Brutus les corps de ses fils, (1789), musée du Louvre, Paris

* Les Sabines, (1799), musée du Louvre, Paris

* Sappho et Phaon, (1809), musée de l'Ermitage, Saint-Petersbourg

* Apelles et Campaspe, c.(1813), non terminé, Musée des Beaux-Arts à Lille

* Léonidas aux Thermopyles, (1814), Musée du Louvre, Paris

* Cupidon et Psyché, (1817), Cleveland Museum of Art, Cleveland

* Les adieux de Télémaque et d'Eucharis, (1818), J.Paul Getty Museum, Los Angeles

* La Colère d'Achille, (1819), Kimbell Art Museum, Fort Worth

* Mars désarmé par Vénus et les grâces, (1824), musées royaux des Beaux-Arts, Bruxelles

Sujets contemporains

* Les Derniers moments de Michel Lepeletier, (1793) disparu, probablement détruit. Est connu

par une gravure et un dessin.

* La Mort de Marat, (1793), Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles

* Le Sacre de Napoléon, ((1805-1807)), musée du Louvre à Paris

* La Distribution des Aigles, (1810), musée national du Château de Versailles, Versailles

* Réplique du sacre de Napoléon, (1822), musée national du Château de Versailles, Versailles

Portraits

* Marie-Françoise Buron, (1766 environ); portrait d'une de ses cousines

* François Buron (1769), collection privée; portrait d'un de ses oncles

* Marie-Josephe Buron, (c.1769); portrait d'une de ses tantes

* Michel-Jean Sedaine, (c.1772), collection privée

* Mademoiselle Guimard, (1773-4), collection privée

* Portrait du comte Stanislas Potocki, (1780), Muzeum Narodowe à Varsovie

* Jacques-François Desmaisons, (1782), Albright-Knox art gallery, Buffalo, portrait d'un de ses

oncles

* Docteur Alphonse Leroy, (1783), musée Fabre, Montpellier

* Portrait d'Antoine-Laurent Lavoisier et de sa femme, (1788), Metropolitan Museum of Art, New

York

* Comtesse de Sorcy, (1790), Neue Pinakothek, Munich

* Marquise d'Orvilliers, (1790), musée du Louvre à Paris

* Autoportrait aux trois collets (1791), Galerie des Offices, Florence

* Autoportrait, (1794), musée du Louvre Paris

* Portrait d'Émilie Sériziat et son fils, (1795), musée du Louvre à Paris

* Portrait de Pierre Sériziat, (1795), musée du Louvre à Paris

* Jacobus Blauw, (1795), National Gallery, Londres

* Gaspar Mayer, (1795), musée du Louvre à Paris

* Portrait de Madame Raymond de Verninac, (1799), musée du Louvre à Paris

* Le Premier Consul franchissant les Alpes au col du Grand-Saint-Bernard, (1800-1803), 5

versions Château de Malmaison, musée national du Château de Versailles, Château de

Charlottenburg à Berlin, musée du Belvedère à Vienne

* Cooper Penrose, (1802), Tinken Museum of Art à San Diego

* Suzanne Le Pelletier de Saint-Fargeau, (1804), J. Paul Getty Museum à Los Angeles

* Portrait du pape Pie VII, (1805), Musée du Louvre à Paris

* Portrait en pied de S. M. l'Empereur, revêtu de ses habits impériaux, esquisse, (1808),

Cassel.

* Napoléon dans son cabinet de travail, (1812), 2 versions National Gallery of Art, Washington,

Musée National du Château de Versailles, Versailles

* Portrait des époux Mongez, (1812), Musée du Louvre à Paris

* Marguerite-Charlotte David, (1813), National Gallery of Art à Washington

* Portait du Général Étienne-Maurice Gérard, (1816), Metropolitan Museum of Art à New York

* Portrait de Jean-Pierre Delahaye, (1816), (62 x 49 cm), vendu aux enchères en juin 2006 par

les héritiers Delahaye.

* Comtesse Vilain XIIII et sa fille, (1816), National Gallery à Londres

* Portrait de Sieyès, (1817), Fogg Art Museum, Cambridge, Massachusetts

* Charlotte et Zénaide Bonaparte, (1821), J. Paul Getty Museum, Los Angeles

* Juliette de Villeneuve, (1824), musée du Louvre, Paris

* Portrait de Claude-Marie Meunier, (73 x 59,5 cm), resté dans la famille du peintre puis vendu

aux enchères (pour 2 700 000 €) en décembre 2006

Peintures religieuses

* Saint Jérome (1779) Cathédrale Notre-Dame Québec

* Saint Roch intercédant auprès de la Vierge pour les malades de la peste, (achevé en 1780)

Musée des Beaux-Arts de Marseille, Marseille.

* Christ en croix, (1782), église de Saint-Vincent à Mâcon

Études

* Hector, (1778), musée Fabre à Montpellier

* Patrocle, (1780), musée Thomas Henry, Cherbourg

Paysage

* Vue des Jardin du Luxembourg, (1794), musée du Louvre à Paris

Tableaux inachevés

* Le Serment du jeu de paume, (1791) château de Versailles

* La Mort du jeune Bara, (1794), musée Calvet, Avignon

* Madame Adélaide Pastoret, (1791-2), The Art Institute, Chicago

* Portrait de Madame Marie-Louise Trudaine (1791-1792)

* Portrait inachevé de Bonaparte, (1798), musée du Louvre à Paris

* Portrait de madame Récamier, (1800), musée du Louvre, Paris

Expositions rétrospectives

* 1883 et 1885 Les portraits du siècle, Paris École des Beaux-arts

* 1913 David et ses élèves, Paris Palais des Beaux-arts

* 1936 Gros ses amis et ses élèves Paris Petit Palais

* 1948 David, exposition en l'honneur du deuxième centenaire de sa naissance Orangerie du

Palais de Versailles

* 1974-1975 De david à Delacroix Metropolitan Museum of Art New-York, Grand Palais Paris

* 1989 Jacques-Louis David 1748-1825 Musée du Louvre, et musée national du Château de Versailles

* 2004 Le sacre de Napoléon peint par David Musée du Louvre

* 2005 David, Empire to exile Art Institute of Chicago

* 2005 Jacques-Louis David 1748-1825 musée Jacquemart-André Paris

L'École de David

L'influence de David s'évalue par le nombre d'élèves qu'il reçut dans son atelier, de 1780 à 1821, sont sortis entre 280 et 470 élèves, voire plus selon Verbraeken[141].

L'école est fondée en 1780 à son retour de Rome, les premiers élèves furent entre autres Wicar, Drouais, Girodet. L'expression « École de David » est utilisée au début du XIXe siècle et qualifie à la fois son atelier et l'influence sur la peinture de son temps [142]. Qualifié de dogmatique[143], David favorisa pourtant l'expression de talents originaux et éloignés de sa peinture[144], dont l'exemple le plus caractéristique fut celui d'Antoine Gros dont le style annonce le romantisme de Géricault et Delacroix, et s'éloigne par la peinture et les sujets, de la manière classique de son maître. Loin d'être opposé, il lui reste fidèle et reprendra l'atelier de David lors de son exil.

D'autres élèves ont adopté une attitude de dissidence envers l'enseignement de David. En voulant aller plus loin que leur maître, le groupe des Barbus voulait radicaliser le néoclassicisme en l'orientant vers une antiquité plus primitive directement inspirée du style grec le plus archaïque. David s'opposa aussi à Girodet et à Ingres dont il ne comprenait pas les orientations artistiques, après avoir vu le tableau de Girodet L'apothéose des Héros français morts pour la patrie il réagit en ces termes:

« Ah ça ! il est fou, Girodet !... Il est fou, ou je n'entends plus rien à l'art de la peinture. Ce sont des personnages de cristal qu'il nous a fait là... Quel dommage ! avec son beau talent, cet homme ne fera jamais que des folies... Il n'a pas le sens commun[145]. »

Concernant Ingres, son Jupiter et Thétis , tient du « délire »[146].

Plusieurs élèves de David furent ses assistants. Drouais aida son maître dans la réalisation du Serment des Horaces, Jean-Baptiste Isabey travailla sur Les Amours de Paris et d'Hélène, François Gérard sur les Derniers moments de Lepelletier de Saint-Fargeau, trois élèves ont collaboré sur les Sabines , Jean-Pierre Franque, Jérôme-Martin Langlois et occasionnellement Ingres, qui travaille aussi sur le Portrait de madame Récamier. Georges Rouget est considéré comme l'assistant préféré de David, il travailla sur deux des répliques du Bonaparte au Grand-Saint-Bernard, Le Sacre de Napoléon où il est représenté aux côtés de son maitre, Léonidas aux Thermopyles et la répétition du Sacre.

La première biographie sur le peintre fut rédigée de son vivant par Chaussard dans le Pausanias français elle s'arrêtait en 1806 avant l'exposition du Sacre. En 1824 un auteur anonyme fait paraître une notice sur la vie et les ouvrages de David. Mais c'est en 1826 un an après sa mort que la première biographie complète du peintre parait, Vie de David par A Th. tentait de dédouaner l'artiste de son rôle sous la révolution. L'identitée de l'auteur est disputée, publiée anonymement sous les initiales A. Th., la police royaliste pensait que c'était Adolphe Thiers qui avait écrit une critique sur le peintre en 1822, mais actuellement cette attribution est généralement écartée[147]. Les anciennes bibliographies l'attribue à un Thomé neveu du conventionnel Thibaudeau, prénommé par erreur Antoine, c'est en fait Aimé Thomé qui plus tard ajouta « de Gamond » à son patronyme. Lui-même affirmait en être l'auteur et aurait perçu des droits d'auteur[148], cependant selon les historiens modernes comme Antoine Schnapper, l'attribution est contestable du fait du jeune age de l'auteur à l'époque (né en 1807 il avait dix-huit ans lors de la publication), et qu'il donne des détails précis sur la période révolutionnaire du peintre qui ferait attribuer l'ouvrage à Antoine Claire Thibaudeau ancien conventionnel régicide et ami de David et, comme lui en exil à Bruxelles. Un exemplaire de l'ouvrage conservé à la bibliothèque de l'Institut porte en marge du titre la mention manuscrite de « Thibaudeau ». D'autres sources l'attribue à son fils Adolphe Thibaudeau, journaliste et important collectionneur de dessins. Plusieurs biographies qui paraissent à la suite de celle ci, de A C. Coupin à Miette de Villars suivent le même chemin.

En 1855 Étienne-Jean Delécluze se veut plus objectif sur le rôle de son ancien maître durant cette période il fut élève de David et s'appuya sur ses souvenirs et des témoignages de premières main pour rédiger cette biographie de David et son école. Malgré son ancienneté et certaines imprécisions, cet ouvrage est encore considéré comme une référence[149]. Lors des expositions rétrospectives, l'intérêt pour l'oeuvre du peintre est ravivé, plusieurs historiens font paraître dans la Gazette des Beaux-Arts ou la Revue de l'art français ancien et moderne, des études détaillées sur David. Au début du XXe siècle des essayistes abordent l'oeuvre de David selon les courant politique du temps, comme Agnès Humbert qui fait paraître un David, essais de critique Marxiste. À partir de 1948 le bicentenaire de la naissance du peintre et après la grande exposition rétrospective de l'Orangerie, le renouveau des études Davidienne voit des approches plus objectives et moins passionnées. D. Dowd publie une étude approfondie sur le rôle de David sous la révolution, Louis Hautecoeur écrit en 1954 un siècle après Delécluze la première monographie moderne du peintre, Alvar Gonzales Pallacios s'intéresse à l'art du peintre sous Napoléon. Après la grande biographie d'Antoine Schnapper l'exposition de 1989 est l'occasion d'aborder de nouvelles thématique sur l'art de David dans le cadre du colloque David contre David où l'artiste est analysé sous plusieurs aspects.

Source : fr.wikipedia.org  

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